Colonel Elhadj Ousmane Mahaman
Le ministre de l’Agriculture et de l’Elevage, le Colonel Elhadj Ousmane Mahaman, a procédé, le lundi 28 octobre 2024 à Niamey, au lancement du Projet 2 du Programme de Renforcement de la Résilience à l’insécurité alimentaire et nutritionnelle au Sahel composante Niger (P2-P2RS). L’objectif de ce projet est de contribuer à l’amélioration substantielle des conditions de vie et de la sécurité alimentaire et nutritionnelle des populations à l’échelle de la région du Sahel en général, et plus particulièrement du Niger.
Dans son discours de lancement, le ministre de l’Agriculture et de l’Elevage a souligné qu’au Niger, le P2-P2RS s’aligne sur le Programme de Résilience pour la Sauvegarde de la Patrie (PRSP), notamment à travers ses axes d’intervention à savoir le développement des chaînes de valeurs agricoles et des chaînes de valeurs animales ; et l’amélioration de la gestion durable des terres, des eaux et de la biodiversité. « Le coût global de ce projet est estimé à 26,875 millions d’unités de compte (UC), soit 22,941 milliards de FCFA, dont 93 % financé à travers un prêt du Fonds Africain de Développement (FAD), 5 % représentant la contribution des fonds de contrepartie de l’État et 2 % pour la contribution valorisée des bénéficiaires », a-t-il déclaré.
Selon le Colonel Elhadj Ousmane Mahaman, le P2-P2RS mettra en place un programme d’activités contribuant efficacement à l’atteinte de ses objectifs à travers la mise en œuvre d’actions combinées, parmi lesquelles la construction de 11 seuils d’épandage et de 08 mares agro-pastorales, l’aménagement de 2400 ha de périmètres irrigués en pompage solaire et en mixte énergétique, 430 ha de périmètres hydro-agricoles en amont et en aval des seuils et la réalisation de 83 km de pistes de desserte des principaux bassins de production. Il est également prévu la construction de 750 mètres linéaires de digues de protection des villages et des périmètres, ainsi que l’acquisition des intrants pour la première mise en valeur de 2 830 ha de périmètres irrigués.
« L’approche de mise en œuvre retenue pour le P2-P2RS donne la priorité aux zones transfrontalières de l’espace CILSS, et aux problématiques d’intérêt commun, ou présentant des économies d’échelle à être abordées à l’échelle régionale, dans le cadre du principe de régionalité et dans le respect du principe de subsidiarité », a-t-il souligné. Au plan national, le Colonel Elhadj Ousmane Mahaman a expliqué que, pour sa mise en œuvre, le projet s’appuiera sur les services techniques déconcentrés de l’État relevant de plusieurs départements ministériels, sur certaines institutions parapubliques spécialisées et également sur des prestataires privés fournissant des biens, des services et des travaux. « En termes de couverture, la Zone d’intervention du projet concerne les régions de Tillabéri, Dosso, Tahoua et Zinder. Ainsi, les activités du projet seront concentrées dans soixante-quinze (75) villages répartis dans quinze (15) communes relevant de 13 départements », a-t-il précisé.
Auparavant, le représentant de la Banque Ouest-Africaine de Développement (BOAD), M. Firmin Bri, a précisé que la BOAD accompagne, de manière adéquate, ce programme très pertinent qui renforce la résilience des populations en matière de sécurité alimentaire, un axe prioritaire du gouvernement. Il a ensuite réaffirmé l’engagement de la BOAD à procéder rapidement à la signature de l’accord de financement de 16 milliards de FCFA afin de couvrir les coûts des activités de ce programme visant à renforcer la résilience des populations.
Le représentant de la Banque Africaine de développement (BAD), Dr Laouali Garba, a souligné que le Programme de Partenariat pour la Sécurité Alimentaire au Sahel (P2SP) est élaboré en collaboration avec le Groupe de la Banque Africaine de Développement, le Comité Permanent Inter-États de Lutte contre la Sécheresse dans le Sahel (CILSS) et ses États membres. L’objectif est de mettre en œuvre des actions structurantes visant à renforcer la résilience des ménages sahéliens face à l’insécurité alimentaire et nutritionnelle. « Ce projet s’inscrit dans une approche régionale et est mis en œuvre par le biais de projets afin de répondre à l’engagement de la BAD en faveur du renforcement de la résilience du Sahel », a-t-il expliqué.
Pour sa part, le représentant du CILLS, Dr Lewis Tchiwanou, a souligné les réalisations enregistrées lors de la première phase (P1-P2RS) au Niger, parmi lesquelles figurent 14 seuils d’épandage aménagés mis en valeur ; un périmètre de 170 hectares au profit de 9000 bénéficiaires, dont 30 % sont des femmes ; 700 hectares soutenant la petite irrigation et la mise en place de 3000 hectares pour la protection des bassins versants et des ouvrages de fixation.
Yacine Hassane (ONEP)
