« L’interdiction du port du hijab (voile islamique) dans le sport est discriminatoire. La neutralité et la laïcité de l’Etat ne sont pas des motifs légitimes d’imposer des restrictions des droits à la liberté d’expression et la liberté de religion ou de conviction ». Cette sentence n’est pas une fatwa prononcée par un iman ou un collège d’oulémas musulmans, mais c’est l’extrait d’un rapport d’un groupe d’experts des Nations Unies destiné à la France.
Ce rapport d’experts onusiens fait suite à la décision des fédérations françaises de football et de basketball d’exclure des compétitions (y compris amateurs) les joueuses (musulmanes) qui portent le hijab. Il faut du reste rappeler que le gouvernement français avait déjà empêché aux athlètes portant le hijab de représenter le pays aux Jeux Olympiques de Paris 2024.
Les experts ayant donné cet avis relèvent des ‘’Procédures spéciales’’ du Conseil des Droits de l’Homme, c’est-à-dire le plus grand corps d’experts indépendants dans le Système des Nations Unies en matière des droits humains.
Ce rapport d’experts Onusiens met à nu la politique discriminatoire d’un pays qui se vante d’être une terre des droits de l’homme et des libertés. Il confirme ainsi les discriminations dont les musulmans sont victimes en France.
En effet, sous le couvert de la laïcité, de nombreuses mesures strictement antimusulmanes ont été prises comme l’interdiction du voile à l’école, dans les administrations et même dans les lieux publics, les restrictions dans la construction des mosquées ou leur financement, les expulsions d’imams ‘’mal pensants’’ sans compter le lynchage politico-médiatique contre les communautés musulmanes accusées d’être la source de tous les maux par la quasi-totalité de la classe politique française. En somme, c’est un secret de polichinelle, il existe une islamophobie presque institutionnelle en France. Ce sont certainement toutes ces discriminations contre les musulmans qui ont fini par interpeller ces experts indépendants. Il est évident que, de tous les pays occidentaux, la France est le pays qui cultive la plus grande aversion contre l’Islam et les musulmans alors qu’il compte un grand nombre de musulmans parmi ses citoyens. Ailleurs, on a l’habitude de voir des agents publics britanniques, des australiennes, canadiennes, américaines en hijab et personne ne s’en émeut. Mais, en France, les musulmanes qui partent à la piscine ou même à la plage font l’objet de tout le mépris du monde.
Parallèlement à cette islamophobie institutionnelle cultivée et entretenue, les dirigeants français courent derrière les pétrodollars et les gros investisseurs des pays arabes musulmans tels que l’Arabie Saoudite, le Qatar ou les Emirats Arabes Unis.
Ce rapport des experts Onusiens nous réjouit en tant que musulmans puisqu’il met à nu, l’hypocrisie et le mensonge qui sous-tendent une politique discriminatoire à l’endroit d’une catégorie de citoyens en raison de leur croyance religieuse. Du reste, même la laïcité dont se prévaut la France est en réalité un principe à usage variable selon les croyances. Dans l’hexagone, les gays et autres pervers peuvent fièrement arborer leurs signes et symboles pour se pavaner et faire la promotion de leurs convictions et de leurs idéologies, mais une jeune musulmane n’a pas le droit de porter son hijab pour aller à l’école ou travailler, ni même pour aller jouer au foot ou basket avec ses amies.
Siradji Sanda (ONEP)