Le ministre de la Santé Publique, de la Population et des Affaires Sociales, le Médecin Colonel Major Garba Hakimi, a poursuivi, le mardi 5 novembre 2024, la série de visites entamée depuis plusieurs mois dans les structures sous tutelle de son département ministériel. Il s’agit pour le ministre de s’enquérir des conditions de travail des agents, d’apprécier la qualité des prestations fournies par le centre, ainsi que les performances du Programme National de Lutte contre la Lèpre (PNLL) et d’identifier les problèmes rencontrés par les agents en vue de trouver des solutions appropriées.
À son arrivée au centre, la délégation ministérielle a été accueillie par le Directeur dudit centre, Dr Gado Moussa. Par la suite, ce dernier a procédé à la présentation du personnel avant d’entamer une visite guidée des locaux avec les différents responsables du centre. Ainsi, le ministre et sa délégation ont successivement visité la pharmacie, le dépotoir, les différentes salles de consultation, le bloc opératoire, le laboratoire, les salles d’hospitalisation et l’administration. Au cours de cette visite guidée, il a été constaté plusieurs insuffisances. La délégation a déploré les méthodes de conservation des produits pharmaceutiques, la gestion des déchets, le non fonctionnement de certains appareils médicaux ou la sous-utilisation de ces derniers.
Après cette visite guidée, le directeur du centre, Dr Gado Moussa, a fait une présentation succincte du Centre National à travers plusieurs volets avant de mettre l’accent sur les missions, les nouveaux cas enregistrés en 2024, un point sur la situation de la lutte contre la lèpre, les difficultés rencontrées, les défis à relever et les perspectives. Le Centre a été créé en 1981 avec pour missions l’élaboration et la mise en œuvre des stratégies nationales de lutte pour l’élimination de la lèpre, la gestion intégrée de la lèpre et d’autres Maladies Tropicales Négligées (MTN) et la création de nouveaux services.
237 nouveaux cas ont été enregistrés en 2024
« En 2024, 237 nouveaux cas ont été enregistrés à la date du 30 septembre 2024 dont 187 cas multi bacillaires (MB), 45 cas pauci bacillaires (PB), 28 cas chez les enfants (soit 11,81 % de nouveaux cas) et, 31 cas d’infirmités de degré 2, soit 13,08% de nouveaux cas », a relevé Dr Gado Moussa. Aussi, il a donné plus de détails concernant la situation des MTN cutanées, soulignant qu’en 2024 quelque 237 cas de Leishmaniose cutanée, 2.000 cas de Gale et 8 cas de Mycétome ont été enregistrés.
Le directeur du Centre National Dermato-Lèpre a ensuite souligné les principales difficultés auxquelles le centre est confronté. Il s’agit notamment de l’insuffisance des ressources financières pour le Programme, l’insuffisance des infrastructures, d’équipements et de matériels techniques, le sous-dépistage de la lèpre dans le pays, le contexte sécuritaire peu favorable à la lutte dans certaines régions endémiques. Par ailleurs, Dr Gado Moussa a souligné que plusieurs défis doivent être relevés afin de permettre une meilleure prise en charge des malades. « Il faut améliorer la gouvernance du PNLL, mobiliser les ressources, réduire les infirmités par l’intensification du dépistage précoce, le diagnostic et la prise en charge correcte de la lèpre et des MTN dans les structures de référence, et la réadaptation physique des personnes souffrant de handicap lié à la lèpre et aux MTN cutanées », a-t-il ajouté.
Au terme de cette présentation, le ministre de la Santé Publique, de la Population et des Affaires Sociales, le Médecin Colonel Major Garba Hakimi, a rappelé les différentes missions assignées au centre. Il s’agit de la prise en charge des cas lépreux, le diagnostic, la prévention de l’expansion de cette maladie et la prise en charge des autres MTN enregistrées au Niger. Le ministre s’est réjoui de la disponibilité des agents, de la propreté des locaux et de leur entretien, des résultats satisfaisants enregistrés par le PNLL. Il a également prodigué des conseils et des recommandations afin d’apporter des solutions efficaces et efficientes aux problèmes soulignés. « Il faut mettre en place une meilleure gestion des produits médicaux. La visibilité des activités du service doit être accentuée afin de mettre en lumière toutes les réalisations enregistrées et améliorer les relations entre les différents responsables pour une meilleure cohésion dans l’accomplissement de votre travail », a déclaré le Médecin Colonel Major Garba Hakimi. En définitive, le ministre de la Santé Publique s’est dit satisfait de cette visite malgré les préoccupations notoires et, a rassuré les responsables que des mesures seront prises pour apporter des solutions. « Nous allons prendre des dispositions pour régler ces préoccupations pour que le Centre puisse progresser, car notre pays a besoin de ce centre pour la prise en charge de la lèpre et des autres maladies cutanées », a-t-il conclu.
Massaouda A. Ibrahim (ONEP)