Le Secrétaire Général du Ministère de l’Intérieur, de la Sécurité Publique et de l’Administration du Territoire, le commissaire général de police Ayouba Abdourahamane a rencontré, le jeudi 19 décembre 2024 à Niamey, les représentants des ONG étrangères. Il s’agit de faire le point des interventions desdites ONG ; d’apprécier les résultats obtenus ; d’échanger avec les responsables de ces organisations sur les conditions de mise en œuvre de leurs activités ; et de rappeler les orientations nationales en matière d’intervention des ONG.
Le Secrétaire Général du Ministère de l’Intérieur, de la Sécurité Publique et de l’Administration du Territoire a rappelé que les statistiques de l’année 2023 font état de trois cent trente-deux (332) ONG étrangères sur quatre mille cent vingt-deux (4 122) opérant au Niger, représentant ainsi 8,06 % du total. « Ces ONG sont catégorisées en fonction de leur statut et de leur mode de financement. Certaines interviennent dans des domaines spécifiques tels que l’éducation, la santé, l’hydraulique, l’environnement et l’humanitaire, avec un financement dédié à des projets et programmes particuliers autorisés par le Gouvernement, tandis que d’autres reçoivent des financements directement des bailleurs de fonds sans restrictions sectorielles ou géographiques spécifiques », a-t-il souligné.
Par ailleurs, le commissaire général de police Ayouba Abdourahamane a ajouté que les actions des ONG étrangères sont régies, de la même manière que les ONG nationales, par un ensemble de lois et règlements en vigueur au Niger. Parmi ceux-ci figurent l’Ordonnance N° 84-06 du 1er mars 1984 relative au régime des Associations ; la loi N° 91-006 du 20 mai 1991, modifiant et complétant l’Ordonnance N° 84-06 ; la loi n° 2016-33 du 31 octobre 2016 concernant la lutte contre le blanchiment des capitaux et le financement du terrorisme; le Décret N° 84-49/PCMS/MI du 1er mars 1984, précisant les modalités d’application de l’Ordonnance N° 84-06; le Décret 2022-182 PRN/MAT/DC du 24 février 2022 définissant les modalités d’application de l’article 20.1 de la loi N° 91-06 du 20 mai 1991, entre autres.
Selon le commissaire général de police Ayouba Abdourahamane, l’importante contribution des ONG/AD au développement du pays est reconnue par les plus hautes autorités, en raison de leur engagement dans la mise en œuvre des politiques publiques, des stratégies et des programmes de développement. « A titre illustratif, le bilan consolidé des actions des ONG pour l’année 2023 révèle plus de 157 Milliards mobilisés et dépensés ; 6 767 emplois permanents ; et 17 597 emplois temporaires créés. Ces initiatives des ONG/AD ont touché tous les secteurs de développement à travers les huit (8) régions du pays », a-t-il dit.
Des insuffisances et des manquements constatés dans la conduite des activités des ONG
Le commissaire général de police Ayouba Abdourahamane a relevé que malgré les contributions significatives des ONG au développement socio-économique du pays, les services compétents de son département ministériel ont identifié des insuffisances et manquements dans la conduite des activités des ONG. Il a, entre autres insuffisances, cité le faible respect des textes, avec seulement 97 ONG étrangères ayant soumis leurs rapports d’activités sur les 319 éligibles en 2023, soit 30,40 % ; 50 parmi les 319 éligibles ayant fourni leurs états financiers, soit 15,67 % ; l’obtention de fonds par certaines ONG étrangères en violation des normes de transparence et de collaboration avec les autorités compétentes nigériennes, qui devraient être prioritaires dans ce domaine. A cela s’ajoutent le faible alignement des ONG sur les priorités nationales et locales où très peu d’ONG étrangères inscrivent leurs activités dans les Plans de Développement Communaux (PDC) et le plan d’investissement annuel (PIA); le faible respect de la maîtrise d’ouvrage des Administrateurs Délégués en matière de planification et gestion de développement ; l’identification des prestataires et l’octroi de la plupart des marchés qui se font au mépris des textes en vigueur et enfin la faible implication des autorités administratives dans l’identification, la gestion et le suivi des investissements.
Le Secrétaire Général du Ministère de l’Intérieur, de la Sécurité Publique et de l’Administration du Territoire a exhorté les Organisations Non Gouvernementales (ONG) et les Associations de développement à conduire leurs actions en conformité avec les principes de la refondation et les textes réglementaires en vigueur, notamment en alignant leurs interventions sur les orientations nationales et les politiques sectorielles ; en assurant la transparence dans la mise en œuvre des activités sur le terrain notamment en ce qui concerne les sources de financement et l’utilisation des ressources ; en respectant scrupuleusement les décisions et les consignes sécuritaires et en favorisant une forte implication des autorités administratives dans l’identification, la mise en œuvre et le suivi des activités.
Yacine Hassane (ONEP)