Monsieur le Président, j’ai envie de vous poser une question toute simple, que se passe-t-il réellement sur le plan sécuritaire ? parce que les Nigériens ont eu dans un premier temps l’impression que les aspects géopolitiques liés à la sécurité ont largement évolué en faveur de notre pays et de notre Confédération AES, il ne restait plus que les aspects opérationnels sur le terrain qui sont d’ailleurs pris en charge par nos FDS et les armées de l’AES en général.
Merci de l’opportunité, une fois de plus, à nous offerte pour nous adresser au peuple nigérien et de façon plus globale, au peuple de la Confédération. Avant de répondre à votre question, nous tenons d’abord à exprimer une pensée particulière envers nos Forces de Défense et de Sécurité qui consentent le sacrifice ultime pour garder notre pays libéré, indépendant, désormais. Soyons compatissants envers nos frères civils victimes également du terrorisme au même titre que nos Forces de Défense et de Sécurité. Rendons grâce à Allah Soubhanahu wata’Allah qui a su protéger le peuple nigérien et répandre sa rah’ma sur l’ensemble de notre pays.
Vous l’avez dit, on a l’impression, on a le sentiment, tout à fait juste parce que le Niger a osé, pour la première fois, depuis le 26 juillet 2023, dire qu’il assume pleinement la sécurité de son territoire. Malheureusement, l’adversaire que nous avons en face n’est pas le terrorisme, c’est surtout la France. La France habituée à disposer de tout au Niger, la France habituée à disposer au Niger des ressources humaines et naturelles à sa guise, à travers des accords dont nous savons tous les conditions dans lesquelles nos dirigeants passés étaient contraints de les signer. Mais l’occident continue malheureusement à regarder le Niger et au-delà du Niger, l’Afrique entière sous le prisme des années 1800 à 1960 pour certains, pour d’autres un peu plus tôt 1958, 1948. C’est un prisme de mépris où la puissance coloniale pense qu’elle a un droit de vie ou de mort sur les peuples colonisés.
Le Niger a passé par plusieurs étapes, notamment à travers la mission que nous, nous appelons mission de reconnaissance (en termes militaires) que les autres appellent naïvement « des explorateurs », « des ethnologues » de ceci, de cela. Et ça a commencé par Mango Park en 1805. Il traverse le Niger et va trouver la mort à Boussa en février 1806. Après lui, c’est des anglais, notamment un certain Den Hann et Clapherton qui vont traverser notre territoire en 1822. Puis en 1850 Henri Barth a quitté Tripoli pour arriver à Agadez, précisément le 1er octobre pour rester jusqu’au 30 octobre, avant de repartir. Après c’est encore d’autres missions, vous vous rappelez de la fameuse place Monteuil. Mais avant lui, il y’avait De Cœur, il y’avait Beaux, il y’avait un autre qu’on appelle Vervosse, il y’avait Touteuil, il y’avait Hourse. Tous ceux-ci sont des envoyés précurseurs.
Ils ont répertorié nos peuples, ils ont répertorié nos coutumes. Et à travers cela, ils ont établi un cahier de route qui va servir de base à la colonisation de l’Afrique. Pour ce qui concerne le Niger, c’est notamment la tristement célèbre colonne Voulet et Chanoine en 1898 et qui a fait entre Dogon Doutchi et Konni plus de 12.000 morts. Le Capitaine Voulet et son médecin ou infirmier Chanoine en tête ont fait plus de 12.000 morts, des femmes, des enfants pendus vivants pour se faire ensuite dévorés par des hyènes. C’est ce que nous avons connu ici au Niger. Et c’est le prisme sous lequel la France a continué à nous considérer jusqu’au 25 juillet 2023, parce qu’à partir du 26 juillet, les choses vont changer.
Avant le 26 juillet 2023, le Niger était considéré comme une république bananière qui ne mérite autre chose que le mépris, qui ne connaissait pas l’importance ni l’intérêt de ses ressources. Notre uranium était considéré moins que de l’argile, notre uranium apportait moins de devises que le violet (oignon) de Galmi. C’est à cette situation que nous avons dit stop ! Je ne dirais pas le mot, parce qu’aucun mot ne sera assez pour qualifier l’action de Macron et de ses sbires français et nigériens bien-sûr. On nous a prédit le ciel qui tombera sur nos têtes. On nous a prédit un pays qui va s’effondrer en moins de 2 semaines, un pays qui ne tiendra pas tout au plus un mois, un pays qui ne pourra pas survivre sans l’aide humanitaire, sans la bienveillance de la France. C’est ce que nous avons démenti et malheureusement, nous sommes au regret de constater que la logique suivie par la France est accompagnée par certains pays de l’Union Européenne qui ne prennent pas de doute pour analyser les faits et rétablir la justice. Que l’on se détrompe, nous sommes déterminés ! C’est en sens que notre armée, nos Forces de Défense et de Sécurité monteront en puissance pour prouver que notre sécurité est de notre responsabilité et nous l’assumerons en toute responsabilité.
Ce sont les événements du 26 juillet qui ont soulevé beaucoup de vagues. Mais nous, nous savons où nous portons notre pays et si nous restons les bras croisés notre pays n’existera plus. C’est pourquoi nos Forces de Défense et de Sécurité, pour la première fois, en toute responsabilité ont décidé de s’assumer et de dire que c’est le sang des Nigériens qui sera versé pour le Niger. Aucun français n’a eu même pas un simple écoulement des narines, n’a perdu sa vie pendant les 12 ou 13 ans qu’ils ont passés au Niger, ni aucun vélo de l’armée française n’a sauté sur un engin explosif improvisé au Niger. Mais comment en serait-il autrement, puisque c’est eux-mêmes qui les enterrent avec leurs suppôts ? Nous sommes conscients de cela et nous sommes conscients de nos responsabilités. Nous allons tout faire pour que nos Forces de Défense et de Sécurité soient en mesure d’assumer cette responsabilité en toute dignité et en toute souveraineté.
Monsieur le Président, vous avez évoqué la montée en puissance de nos FDS. Comment cela se traduit-il concrètement ?
Je viens de le dire, les Forces de Défense et de Sécurité ont consenti d’énormes sacrifices. Il est de notre responsabilité, face à la situation, face au génocide programmé par la France et ses acolytes, que nous prenions toutes les dispositions pour mettre nos Forces de Défense et de Sécurité dans les meilleures conditions. Pour cela il faut en disposer. La première étape a consisté à mobiliser, recruter intensément dans les rangs des Forces de Défense et de Sécurité. En un an, le Conseil National pour la Sauvegarde de la Patrie (CNSP) a recruté plus de 25.000 hommes, pour les Forces Armées Nigériennes (FAN), pour la Gendarmerie Nationale (GN), pour la Garde Nationale du Niger (GNN), et pour la Police Nationale. Les 25.000 hommes levés ou pour certains en voie de levée notamment pour ce qui concerne la Force de Protection et de Développement, il fallait mettre un minimum de matériel à leur disposition. Pour ce faire, nous avons dépensé plus de 150 milliards de FCFA pour nous équiper d’une part, et d’autre part pour payer les arriérés que nous avons trouvés sur du matériel que le régime déchu avait pris à crédit et que sommes tenus, par devoir du respect de la continuité de la République, d’effacer les ardoises et nous l’avons fait. Et sachez que ce n’est pas facile, dans un pays où tenez-vous bien, les simples Toyota sont interdites d’être vendues au Niger, par la France accompagnée par certaines puissances occidentales dont je tairais les noms. Ils ont demandé de ne pas nous vendre même pas une aiguille qui puisse être tirée sur un terroriste. Et ce sont ces mêmes pays qui viennent nous parler de droits, de légitimité, de protection. Tout ce tapage que vous voyez s’inscrit dans ce sens.
En plus de la levée et de l’acquisition de matériel, nous avons également mis l’accent sur la formation. Parce que nous savons que pour un soldat l’entrainement épargne le sang. Nous avons pris les dispositions pour que nos militaires, nos forces de défense et de sécurité, bénéficient de la formation la plus pointue partout où c’est possible. Que ce soit à l’extérieur auprès de nos partenaires stratégiques ou à l’intérieur en faisant appel parfois même aux partenaires stratégiques qui viennent nous former le personnel pour qu’il soit à la hauteur d’accomplir sa mission. Voilà ce que nous faisons, voilà ce que nous avons fait pour concrétiser la montée en puissance de nos forces de défense et de sécurité.
Monsieur le Président, il semble que vous posez une nuance entre le terrorisme au Sahel d’avant et celui d’après la date du 26 juillet 2023, consacrant la prise du pouvoir par le CNSP. Est-ce à dire qu’il y’a un changement d’acteurs et de stratégies des terroristes ?
Il n’y a pas que moi qui dit qu’il y’a un changement. Tout Nigérien sait à quoi nous faisons face. Avant le 26 juillet, le terrorisme et les autorités formaient une seule personne. Vous étiez sur le territoire vous savez, à travers les interventions des uns et des autres, ce qui avait cours avant le 26 juillet. Ce n’est pas moi qui l’ai dit, le président déchu l’a dit lui-même au centre de conférence Mahatma Ghandi, il a annoncé qu’il est ami aux terroristes. Il a reçu plusieurs fois des terroristes au Palais Présidentiel. Il a libéré des terroristes. Mais nous savons qu’ils ont fait plus que ça. Référez-vous à la déclaration de l’ex ministre de l’Intérieur, le sieur Hama Souley, à Abala Filingué, vous comprendriez qu’ils ont fait plus que ça. Mais selon lui, les terroristes de leurs côtés n’ont pas respecté leurs engagements. Et ils ne sont jamais sortis dire aux Nigériens quels sont les engagements qui ont été honorés vis-à-vis des terroristes. Ce n’est pas une surprise. Ces autorités agissaient sous l’injonction de la France ; cette même France, je le dis et je le répète, qui finance le terrorisme au sahel ; cette même France, tenez-vous en bien, qui aujourd’hui a déversé plusieurs milliards de FCFA dans le lit du lac Tchad, entre les mains de Boko-Haram, El-Bakoura, de l’Etat islamique dans les provinces d’Afrique de l’ouest aux ordres d’un certain Abou Moussa Barnahui, au niveau de Sokoto, Zamfara, Kebbi (au Nigéria), à l’intérieur du Bénin dans la région de W, à Tamou, Torodi et un peu plus loin. Les milliards qui sont dans nos mains de ces mouvements terroristes et leurs sponsors locaux dépassent tout ce que vous pouvez imaginer être disponible dans les réserves et de l’Afrique centrale qui utilise le CFA bien-sûr, et de l’Union Economique et Monétaire Ouest Africaine (UEMOA). Les terroristes en possèdent suffisamment, parce que le CFA est fabriqué par la France. Et elle a le soutien de l’Union Européenne pour fabriquer autant de CFA qu’elle veut tant que ce n’est pas les euros ou le dollar. L’Afrique ne fabrique pas le CFA.
Le financement dont bénéficient les mouvements terroristes aujourd’hui est un changement majeur entre ce qui se passait avant et ce qui se passe après le 26 juillet 2023. En plus du financement, il y’a l’acquisition du matériel, que ce soit dans le lit du lac Tchad, dans la région de Sokoto ou dans le nord Bénin, dans le parc W région de Porga, que ce soit dans la Pendiari qui est une autre forêt toujours au nord Benin mais près de la frontière avec le Togo. Que ce soit ici la l’intérieur du Niger ou à l’intérieur du Burkina Faso, des gens sont désignés pour servir de points focaux des terroristes. A l’international, il y’a un centre d’instruction des terroristes dans un pays de l’Afrique Centrale, il y’a un centre d’instruction des terroristes dans le W, coté Bénin, par les forces spéciales françaises qui sont à Porga. Vous marchez 315°, sur 2 km tout au plus vous tomberez sur leur position.
Les autorités du Nigéria sont au courant. Je vois toute une tempête dans un verre d’eau. Il faut plutôt reconnaitre nos erreurs et éviter de jouer au jeu de l’Autriche qui se cache la tête quand elle voit le danger en oubliant que la tête n’est que le centième de son corps.
Au Nigeria, je l’ai dit pour que ça ne donne lieu à aucune interprétation possible, Ahmed Abubakar Rufai qui était le responsable de leur DGDSE (National intelligence Agency) et qui a été remplacé en août récemment, était le point focal pour la formation, l’acquisition du matériel et le financement en lien avec le terrorisme. Au Bénin, le ministre de l’Intérieur n’a qu’à répondre à la question en septembre, sur la commande de plus de cent drones qu’ils ont lancée à travers un autre national en Chine de type DJI Matrice d’une portée de 15 à 30 km, selon le signal. Il n’a qu’à répondre où sont ces matériels. Et c’est des drones option militaire avec vision nocturne. Ce matériel a été distribué à des terroristes qui sont à Sokoto, Zanfara, Kebbi, qui sont dans le parc W, en collaboration avec les forces françaises, des terroristes qui sont dans notre zone du Gourma, et certainement au Burkina Faso et plus loin au Mali.
Puisque nous avons suivi la répartition et ces individus n’ont qu’à répondre à leurs peuples de la destination de ce matériel commandé que nous sommes prêts à prouver si besoin est. Je vous ai cité leurs noms pour que personne ne pense que ce que nous disons c’est juste pour nous dérober de nos responsabilités. Nous ne sommes pas habitués à nous dérober de nos responsabilités, nous allons assumer nos responsabilités. Donc, ces terroristes bénéficient actuellement de soutiens matériels, financiers et en formation de la part de la France avec bien sûr la bienveillance des autres puissances occidentales. Parce qu’il suffit qu’ils disent à la France d’arrêter, je suis sûr qu’elle va arrêter. Mais puisqu’ils sont complices et que le Niger mérite une correction, il faut bien sûr encadrer les terroristes pour qu’en fin de compte le Niger tombe et qu’on prouve au monde, à l’Afrique et aux Nigériens en particulier que nous ne sommes pas dignes de toute autodétermination, nous ne sommes pas dignes de nous assumer et que nous ne sommes que des incapables. Mais Allah Soubhanahou wa ta’ala est avec le véridique. In Chaa Allah, ils vont échouer.
Qu’en est-il réellement de cette stratégie de déstabilisation pour que les Nigériens et le monde entier comprennent de quoi il s’agit ?
La stratégie de déstabilisation est simple. Elle consiste dans un premier temps à financer, à équiper, à entrainer et à positionner des mouvements terroristes le long de la frontière de la Confédération parce que l’objectif est la dislocation de la Confédération. En ce sens qu’est-ce qu’ils ont fait ? Les français, bien sûr avec l’accompagnement de l’Union Européenne qui reste malgré l’évidence accrochée à la politique meurtrière et folle des autorités françaises, ont positionné déjà, la nuit du 25 au 26 octobre 2023 du matériel dans le bassin du lac Tchad au moment où ils se désengageaient du Niger en passant par la voie terrestre qui nous lie avec la République sœur du Tchad. Ils ont pris contact avec les terroristes du clan Bah Kura et de l’aile ISWAP avec Abu Musa Al Barnawi comme leader. Ils leur ont proposé le financement, l’entrainement, l’équipement à condition que ces mouvements acceptent d’aller en guerre contre la République du Niger, acceptent que les troupes françaises occupent certaines iles du bassin du lac Tchad que nous connaissons, mais dont nous tairons les noms. Ils ont fait cette proposition aux deux ailes de l’ancien Boko Haram.
Quand ils ont fait la proposition la nuit du 25 au 26 octobre, l’aile Bah Kura a été plus conciliante. L’aile ISWAP a dit ouvertement qu’elle n’est pas prête à aller avec les français pour s’attaquer à quelque pays musulman que ce soit, disant que leur combat, c’est pour l’Islam. Mais on n’apprend pas au Niger l’Islam où il s’est introduit dès le sixième khalifat. Pour dire, la stratégie utilisée par la France, ce n’est pas le premier contact. Ils ont gardé la permanence des contacts avec ces mouvements terroristes. Ils sont partis créer le mouvement Lakurawa. Ce mouvement qui a fait couler beaucoup d’encre. Mais nous, nous avons eu, à travers des opérations spéciales, à interpeller des chefs terroristes qui nous ont déclaré tout ce que je viens de vous dire et que je vais vous dire.
En les abordant dans le lit du Lac Tchad, les français avec les responsables nigérians, notamment Ahmed Abubakar Rafa’i de la NIA, leur ont suggéré d’ouvrir une base dans la région de Sokoto qu’ils ont baptisée Gaba dans un environnement boisé. C’est en mars 2024. Une fois cette base ouverte, ils ont proposé de faire la jonction avec l’EIGS opérant au Mali, avec les éléments terroristes de ISWAP opérant dans le bassin du lac Tchad. Je dis bien ISWAP pas Boko Haram Bah Kura. Ensuite, il y a une aile terroriste qu’on appelle Ansaru. Quand nous avons eu cette information, nous avons pensé que le Nigeria était le Nigeria. Nous avons appelé Ahmed Abubakar Rufa’i pour lui faire part de l’intention qui se dessine dans le sens de l’ouverture d’un front Lakurawa dans le Sokoto et dont la base sera composée de l’EIGS, de Ansaru qui opère à l’intérieur du Nigeria et de ISWAP qui est une branche de l’Etat Islamique qu’ils appellent la Daoulat des Iles sous les ordres d’un certain Abu Musa Al Barnawi, de son vrai nom Habibu qui est le fils de Yusuf Mohammad.
C’est avec les combattants de ces structures-là que la France a l’intention d’ouvrir un autre front. Nous l’avons fait parce que nous pensions que le Nigéria est sincèrement engagé dans la lutte antiterroriste. Nous avons permis aux agents nigérians de prendre contact avec les chefs terroristes que nous avons arrêtés, des émirs qui nous ont tous rapporté la même chose. Nous l’avons appelé, son équipe est venue. La DGDSE a mis à leur disposition les moyens roulants, les a pris en charge pendant près d’une semaine pour qu’ils mènent les investigations et découvrent le projet. Malheureusement, nous regrettons de l’avoir fait puisque nous avons compris que ce débriefing a conduit à se braquer parce que le message qui leur a été passé était un message de fourberie, de tromperie et de duplicité.
La France ne s’est pas arrêtée à ça ! Les français ont continué ensuite dans le bassin du lac Tchad. Qu’est-ce qu’ils ont fait après la rencontre du 20 et 26 octobre ? Ils sont revenus dans la nuit du 10 au 11 janvier 2024 pour débarquer un lot important de matériel, armement et autres au profit de terroristes « aile Bah Kura ». Le 29 janvier, ils revenaient sur une île appelée Boultoungour à l’est de Bosso où les terroristes étaient réunis pour la circonstance. Toutes les armes qu’ils détenaient qui étaient jugées vétustes par les français ont été remplacées. Que ça soit les armes individuelles AK 47, que ça soit les armes collectives et les équipements, notamment à travers la fourniture des mines. Tenez-vous bien même des mines anti personnelles alors que l’usage est officiellement interdit et que la France est signataire de cette interdiction. Ils les ont dotés de ces armes-là. Ils leur ont donné des armes antichars. Ça s’est passé le 29 janvier.
Plus tard, ils sont revenus pour monter les enchères. Le 16 octobre 2024, ils sont revenus avec d’importantes sommes d’argent, nous l’avons annoncé, qu’ils ont toujours en gage de leur volonté et pour prouver au mouvement Boko Haram qu’ils sont sincères dans leurs relations. Ils ont promis non seulement l’équipement mais aussi la fourniture de vedettes pour le déplacement sur toute étendue d’eau. Ils ont promis 100 vedettes à Boko Haram. Le 7 novembre, ils sont revenus pour l’aile de Bah Kura, tenez-vous bien, avec la somme d’un (1) milliard de FCFA. Pour l’aile réticente de ISWAP, ils ont promis quatre (4) milliards F CFA si elle accepte seulement que les Français s’installent définitivement dans leur zone d’influence à l’intérieur du Nigeria. C’est une zone où j’ai servi. Je connais particulièrement toutes les iles du bassin que ça soit du côté du Niger, du Nigeria ou du Tchad. Nous avons manœuvré à pied pendant des mois en 1996 et 1997, donc c’est une zone que je connais parfaitement.
A l’Etat du Nigeria, ils ont promis une somme. Je laisse au Président Tinubu de dire combien les Français lui ont proposé pour s’installer dans l’Etat fédéré de Borno. Ce n’est pas fini ! Les Français ont mobilisé les terroristes. Et quand ils étaient arrivés en décembre courant, précisément le 7 décembre, ils ont demandé, toujours pour vous donner une idée et pour donner au peuple nigérien l’envergure du grand complot international qui est ourdi, de constituer une compagnie de 150 hommes dans le nord du Niger. La France s’occupe du paiement intégral du salaire des 150 combattants déployés par Boko haram qui seront rejoints par le mouvement de Rhissa Boula, ensuite des mouvements rebelles qui sont dans le Nord du Tchad. Ils vont faire un front commun installé à l’intérieur du Niger dans les chaines du Nord pour faire la guerre au Niger. Nous avons donc les combattants installés dans le Nord du Niger par la France, les combattants dans le bassin du lac Tchad, nous avons les combattants Lakurawa et nous savons comment ils ont été mis en place, installés dans la zone de Sokoto jusqu’à Kebbi, Gaba, Koyen Bana, Bauni, Sarma, Baraya, Tangaza, Haske I, Haske II, tous ceux-ci sont des positions. Il y a encore d’autres que je n’ai pas citées, dans cette bande, notamment Kainji qui est une forêt où sont installés les Lakurawa.
Ils ont aussi des chantiers. Notamment les deux super camps. Mais puisque nous l’avons dénoncé, le chantier a été arrêté où les français avaient l’intention à Gidan Katta et puis Gigani, de construire deux super camps où ils vont stocker du matériel que les terroristes de la forêt de Sarma seront chargés particulièrement de récupérer et acheminer une partie dans le nord du Mali. A l’intérieur du Bénin, nous avons Porga, nous l’avons dit et nous l’avons répété. Les forces spéciales françaises présentement en Afrique sont dans deux pays. Un pays Ouest africain et un deuxième pays ouest africain qu’est le Bénin. Ces forces spéciales sont à Porga dans la forêt du W. Pour ceux qui ont l’habitude d’utiliser des coordonnées, vous utilisez 110 02mn 49,63s nord, ensuite 00o 59mn35,20s est, vous marchez à l’azimut 315o, en moins de 5km, vous allez tomber sur une des deux positions que nous connaissons des forces spéciales françaises. Ceux qui doutent peuvent se mettre à l’exercice et essayer ou s’approcher des militaires pour reporter ces données et vous verrez bien que c’est l’aérodrome de Porga des forces spéciales qui est à l’intérieur du Bénin.
Ces forces spéciales qui sont au Bénin sont chargées de l’encadrement, du financement, de la formation et l’équipement des mouvements terroristes toujours tendant à ceinturer le Niger et les Etats de l’AES. Il ont ouvert deux centres d’instruction, un centre d’instruction qui est à l’interieur du Niger, dont nous tairons le nom, un autre centre d’instruction qui est à l’intérieur du Burkina Faso non loin de la frontière avec le Niger. Ces centres d’instruction pour ce qui est du côté du Niger, ont pour mission de former avant la fin de l’année 400 hommes financés par les français. Le financement est déja acquis. Le terroriste responsable du centre d’instruction qui est sur le territoire nigérien est une fratrie, deux frères pour être plus précis, un certain Souley Yéro et son frère Ali Yéro. Souley Yéro est parti à la rencontre des forces spéciales françaises dans le mois de novembre. Il a perçu suffisamment de centaines de millions, pour ne pas dire de milliards de francs CFA, je le répète, qu’il a ramenés pour assurer la gratification de ces 400 terroristes dont le recrutement et le financement sont assurés par la France à travers les forces spéciales positionnées à l’intérieur du Bénin et dont j’ai donné les coordonnées géographiques.
L’argent qu’il avait ramené sera utilisé comme suit : Les 450 terroristes qui sont recrutés auront chaque semaine si le programme est respecté, 50.000 francs et c’est la France qui paie. C’est le CFA qui paie, ce n’est plus le CFA, c’est le CFRA (Communauté Financière Française), puisque ça n’a rien d’Afrique. C’est la France qui paie puisque ça ne lui coûte rien du tout de dépenser des CFA. Le centre d›instruction qui est du côté du Burkina également nous n’avons pas certes l’effectif, mais bénéficiera des mêmes avantages que le centre d’instruction qui est basé sur notre territoire. Mais avant, il est important de rappeler que dans la première quinzaine du mois de mai 2024, les français avaient un certain moment fait courir la rumeur, (le temps de se rendre compte que c’est une bourde, et ils se sont tus), ils avaient annoncé à travers toujours leur média maléfique que les autorités nigériennes auraient envoyé des terroristes à l’intérieur du Bénin pour kidnapper deux occidentaux, précisément un canadien et puis un danois. Ils se sont rendus compte que c’est une bourde puisque c’est des instructeurs qu’ils avaient recrutés eux-mêmes.
Maintenant pour faire avaler le boa aux Africains, c’est le voleur qui crie au voleur. Ils se sont rendus compte que ça ne les sert pas et nous avons suivi l’évolution, je l’ai dit lors d’un entretien précédent, également de ces deux otages sur le terrain. Ces deux otages ont été mis à la disposition d’un certain Jafar Dicko qui est émir, pour former les mouvements terroristes. Quand ils ont fini la formation sur la position de Jafar Dicko, alias Abou Mamoudou, ils ont été récupérés par un certain Sambo doctoro qui n’est autre que le gendre de ce Jafar Dicko, accompagné d’un certain Habibou Joul, et les ont ramenés du côté du Burkina dans la ville de Déou. Nous suivons leur mouvement, ce qu’ils dispensent comme cours au profit des terroristes et la progression de leur macabre plan. La boucle n’est pas bouclée pour les français.
En Cote d’Ivoire, en Août 2024, le 6 Août précisément, les anciens dirigeants nigériens ont été convoqués à une réunion à Abidjan. Huit (8) représentants des déserteurs, des fuyards nigériens étaient arrivés à Abidjan le 6 Août. La rencontre qui devait avoir lieu le 8 Août était une rencontre de haut niveau. Elle s’est tenue à Jacques Ville, c’est toujours non loin d’Abidjan. Pour les autres de moindre importance, ils ont participé à la rencontre du 7 Août. Mais à la rencontre du 8, un ex- Général avait participé pour représenter le Niger, bien sûr en présence de la France et d’une autre puissance dont je tairai le nom. Et au cours de cette rencontre, il a été décidé de former avant la fin de l’année 2024, des troupes qui vont être utilisées pour déstabiliser les pays de la Confédération. Cette formation a eu lieu du 2 octobre au 15 novembre, au 43è BIMA, le fameux camp que les français auraient remis généreusement sans tambour ni trompette aux ivoiriens.
La formation s’est tenue dans ce camp et effectivement une centaine d’agents subversifs ont été formés dans ce camp. Mais pour camoufler, le recrutement de cette centaine d’agents subversifs, ils ont été associés à des forces spéciales ivoiriennes, ils ont été associés à la Garde Républicaine ivoirienne, ils ont été associés à la sécurité du président de la république de Côte d’Ivoire, ils ont été associés au Bataillon de commandement et de soutien ivoirien, ce sont ces 4 formations plus la cinquième formation de la Confédération qui ont pris part à cette formation au 43è BIMA du 2 octobre au 15 novembre, soit 6 semaines de formation. Pour qu’ils comprennent que ce que nous disons n’est pas juste de l’affabulation le contenu de la formation était essentiellement basé sur l’utilisation de trois types d’armes notamment le famas qui est français, un type d’arme que nous n’utilisons plus mais qu’ils ont modifié qu’on appelle arme automatique modèle 52, à laquelle ils ont adapté une lunette de tir, ensuite bien sûr le AK47, pour faire bien, pour la force destinée à la Confédération, puisque si elle opère sur notre territoire avec des famas ça peut éveiller des soupçons. C’était une formation intense sur le service de l’arme, des séances de tir dans toutes les conditions, sur le combat en milieu urbain, sur la reconnaissance des résidences des VIP, sur la prise d’otage, enlèvement.
Des forces ont été formées et entraînées pendant 6 semaines à ce métier par les forces spéciales françaises. Les instructeurs étaient 11; six (6) étaient venus de la métropole et cinq (5) étaient des instructeurs du 43è BIMA, il y avait des ivoiriens d’origine mais qui ont la nationalité française qui sont des instructeurs au nom de la France puisqu’ils sont des français. C’est la boucle de l’encerclement non seulement du Niger, mais de la Confédération. Voilà ce que la France est en train de faire, malheureusement et nous sommes au regret de le constater avec l’accord, malgré les démentis hypocrites, des Chefs d’État africains, des responsables africains, tout simplement parce que pour eux le sang versé dans la Confédération s’il leur permet de faire un deuxième, un troisième mandat ou un quatrième n’est pas une perte, ce n’est que du profit.
Imaginez le machiavélisme, qui anime ces gens qui pensent œuvrer pour le bien de la CEDEAO. De quelle CEDEAO parle-t-on en réalité ? Voilà le dispositif d’encerclement que la France a mis en place pour nuire au Niger. Je le répète au Nord Niger, le dimanche une colonne a quitté Tinzaouatane, 30 véhicules pour se diriger vers ce point, mais nous les surveillons. Et nous allons en définitive découvrir quel est ce point où ils vont faire jonction. Dans le bassin du Lac Tchad où ils ont acquis l’autorisation de Boko Haram aile Bakura où ils ont du matériel et du personnel; à date les français sont plus de 500 dans le bassin du Lac Tchad, je dis bien dans le bassin du Lac Tchad, pas à l’intérieur exclusif du territoire du Tchad, non. La seule difficulté pour eux c’est ISWAP qui n’est pas encore convaincu, mais il est lui-même d’accord pour l’installation. Mais, il n’est pas d’accord pour prendre part aux actions offensives contre des pays musulmans. Nous avons parlé de ce qui se passe de Sokoto jusqu’à Kebbi, je vous ai cité quelques points, la liste est plus longue. Cela se passe au su et au vu des autorités du Nigeria, puisque je vous ai dit nous avions à l’époque appelé Ahmed Aboubacar Roufai pour le lui notifier. Il a fait semblant de prendre note, mais nous avons découvert les raisons exactes pour lesquelles il a fait semblant.
Nous avons dit ce qui se passe au Bénin notamment dans le nord Benin. Les gens ignorant que le nord Bénin ou le Bénin de façon globale, c’est aussi le Niger. Nous ne sommes pas des ignorants de l’histoire, nous connaissons notre histoire. Le Dendi, vous me permettrez de faire cette extrapolation, le grand Dendi, englobait ce qui est devenu plus tard le Bénin. Avant l’arrivée de Daoud et Elhadji Hanga qui venaient de Gao, c’est les descendants des derniers Askia, notamment l’Askia Soumaila, il y avait un roi dans le Dendi, c’est Dakou dont la fille Tassa va marier Elhadj Hanga en 1700. C’est de ce mariage là qu’une lignée va naître et qui va prendre si vous voulez le pouvoir. Et le premier après Elhadj Hanga, c’est son frère Daoud, avec lequel ils étaient venus de Gao. En 1761, c’est le fils de Elhadj Hanga, un certain Samsou Beri qui va prendre le pouvoir. Mais à l’époque leur capitale était à Gabou, c’est pas Gaya; celui qui va venir à Gaya c’est Samsou Beri.
Il va quitter Gabou où son oncle était déjà roi pour s’installer à Gaya. A partir de Gaya Samsou Beri va régner de 1761 à 1779. C’est Samsou Beri qui était le roi du Dendi, mais avec comme capitale Gaya puisque son oncle, Dizi il s’appelle, avait finalement abdiqué au profit de son neveu Samsou Beri. Ce dernier préparait une opération pour repartir prendre la revanche parce que pour lui ses arrières grands pères ont éte expulsés de Gao. Il était dans les préparatifs d’une guerre contre le Gao quand il décéda. Il sera remplacé par un certain Hargani qui va prendre le pouvoir succéder à Samsou Beri de 1778 à 1793. Il sera renversé par son neveu qui s’appelle Fodi Maï Rounfa en 1793. Une guerre civile va s’en suivre de 1793 à 1798, au cours de laquelle malheureusement Hargani sera tué et sa famille va traverser le fleuve et s’installer à Kari Mama pour former la deuxième royauté mais qui reconnaît la souveraineté de Gaya. Plus tard Fodi Maï Rounfa aura des difficultés avec un de ses oncles Samsou Kaïna également qui va entrer en conflit avec Fodi Maï Rounfa et suite à la confrontation inévitable, les descendants de Samsou Kaïna vont dans un premier temps rejoindre la famille de Hargani à Kari Mama avant que la localité de Mada kali, 20 kilomètres de l’autre coté à l’intérieur du territoire béninois.
Et c’est là où sera la troisième lignée et le Dendi sera reparti en trois principautés mais dont la souveraineté est du Dendi coté Gaya. Donc, la famille de Samsou Beri à travers son fils Fodi Maï Rounfa qui va deceder en 1805 restera à Gaya. La famille de Hargani qui a traversé et s’est installée à Kari Mama va y régner, la famille Samsou Kaïna qui à partir de Kari Mama a continué sur Madi Kali va régner à Madi Kali. Et c’est ce qui s’est passé et c’est l’histoire. Mais avant ça, vous avez connaissance qu’en 1505 avec Askia Mohamed, le Bariba et tout le reste du Bénin nous sommes frères. Nous connaissons l’histoire, donc nous ne disons rien pour nuire à qui que ce soit, mais nous ne pouvons être responsables devant l’histoire également par excès de gentillesse, par excès de compréhension être à la base de la dislocation complice de notre pays, encore moins de notre Confédération.
Donc ce sont les manœuvres initiées par la France à travers le positionnement de ces mouvements terroristes dans le nord Niger, dans le Bassin du Lac Tchad, dans le Sokoto, le Zamfara, le Kebbi, et dans le nord Bénin à travers ses forces spéciales et puis cette dernière formation dont je vous ai parlé qui a eu lieu du du 2 octobre au 15 novembre au 43è BIMA et dont l’aboutissement a été la formation d’une centaine d’hommes qui vont s’occuper de la Confédération au moment opportun. Et c’est ça l’objectif du 15 décembre qui n’a pas été atteint et vous comprendrez bien quel est le motif de la rencontre du 15 décembre et la prorogation de 6 mois. L’objectif n’a pas été atteint, la mobilisation n’a pas été totale, mais elle a été accélérée à travers ce que je venais de vous dire le mouvement d’une colonne ayant quitté Tinzaouatane à bord des 30 véhicules et qui doit faire jonction avec les 150 boko haram soutenus et financés par la France. J’ai oublié de vous dire que chaque faction du lit du lac Tchad ISWAP et Bakura auront généreusement 500 millions de FCFA par mois par mouvement en dehors des petites gratifications de 4 milliards pour ISWAP et de 1 milliard 150 millions je crois pour Boko Haram en deux tranches.
Monsieur le Président ; vous avez parlé de la présence des forces françaises tout au long de nos frontières hors, nous avons pensé qu’après leur départ du Niger les forces françaises sont rentrées chez elles, en France. Nous avons même cru que le gouvernement français a tiré les leçons de la présence non désirée de son armée en Afrique et c’est peut-être ce qui explique le départ annoncé des militaires français du Tchad et du Sénégal. Mais finalement, qu’en est-il ?
En fait notre problème, et quand je dis notre problème c’est le problème de tous les Africains, c’est que nous croyons facilement à ce que le maitre colon nous raconte. Nous croyons facilement au baratin des colons français. Il faut suivre l’évolution de la France. C’est cette même France qui est venue, par les armes, vous soumettre. J’ai parlé de douze mille morts entre Dogon-Doutchi et Konni. Ça a commencé, je crois, le 1er mai 1898 pour se poursuivre jusqu’à la confrontation qui a conduit à l’assassinat du Colonel Klobb.
Donc, il faut que nous cessions, quand la France sort pour communiquer, nous-mêmes de reprendre ça pour en faire une parole de vérité. Les Français n’ont pas quitté l’Afrique, les Français n’ont pas l’intention de quitter l’Afrique. Tout ce qu’ils disent ou tout ce qu’ils font semblant de faire, n’est que de la poudre aux yeux.
Je vais vous expliquer et rappeler puisque je l’ai déjà abordé, là également, le 2 août lors de notre avant dernier entretien. Mais malheureusement, comme je l’ai dit, nous oublions vite. En juin 2024, quand la France a constaté, après le Mali, après le Burkina Faso, après le Niger, la pression émise sur ses forces partout dans les autres pays, notamment au Tchad et au Sénégal particulièrement, Macron avait chargé son Conseiller Afrique, Jean-Marie Bockel, d’une mission. En quoi consistait cette mission ? Elle consistait à trouver l’alchimie de rendre invisible les Français ou les forces françaises présentes sur le territoire, ou certains territoires des pays africains.
Jean-Marie Bockel, au reçu de cette mission, avait nommé deux (2) officiers supérieurs, notamment un certain David Pawlowski. Ce dernier était Commandant du 68è Régiment d’Artillerie d’Afrique. Le nom de ce régiment-là c’est ARTILLERIE AFRIQUE. Il avait assuré le commandement de 2019 à 2022. Il a servi au Mali dans le cadre de la fameuse mission française au Mali. Le deuxième est un Lieutenant-colonel du nom de Paul Menon-Bertheux. Il était le Commandant du centre d’instruction des équipages de transport de l’armée de l’air française. Il était également l’aide de camp de l’ancien Premier ministre Edouard Philippe.
Ces deux (2) officiers ont été désignés pour réfléchir et trouver la formule qui permettra de dérober de la vue des africains, la présence des forces françaises. Ils ont réfléchi et ont sorti un document qui a été présenté le 23 octobre au Président français Macron par le même Jean-Marie Bockel. En quoi consiste la grande trouvaille ? Elle consiste, à l’instar des Etats-Unis, puisque les Etats-Unis ont un commandement pour l’Afrique, la France également : ils n’ont d’ailleurs jamais inventé ou créé quoi que ce soit, tant qu’ils n’ont pas triché. La France a également trouvé son commandement pour l’Afrique. Ce commandement n’a pour astuce que le redéploiement des troupes présentes et mieux, supplémentaires sur le territoire africain. En quoi faisant ? Le commandement pour l’Afrique, en plus des bases qui sont au Tchad, en Côte d’Ivoire, au Gabon, au Sénégal, je ne parlerai pas de Djibouti puisque Djibouti c’est beaucoup d’autres puissances qui sont là-bas, les Français vont faire croire aux africains qu’ils se sont désengagées. Et pour ce faire, ils ont annoncé au Tchad qu’ils ont mille (1 000) hommes. Or comme nous le savons, plus de 1 300 de leurs 2 000 hommes désengagés du Niger sont restés au Tchad. Ceux qui sont partis par la voie routière, c’est nous qui les avons escortés jusqu’à la frontière, à Daboua. Donc nous connaissons leur effectif : ils sont plus de 1 300. A cela s’ajoute à peu près 10 000 hommes répartis sur les camps saturés de N’Djamena, de Faya-Largeau et de Abéché. Et avec tout cela, on ne fait cas que de 1 000 hommes sur les 11 000 et quelques. Et de ces 1 000 hommes, 600 à 700 vont être désengagés mais le désengagement, ne vous y trompez, c’est un vol de jour avec un atterrissage de nuit.
Mais pour aller plus vite, au Gabon ils ont prévu également de réduire leurs effectifs. C’est le cas également au Sénégal. En côte d’Ivoire, ils n’ont pas prévu de réduire les effectifs. La remise du 43è BIMA, c’est juste une formalité : on vous restitue le 43è BIMA mais les soldats français qui sont dans le 43è BIMA seront redéployés dans les autres positions occupées par l’armée française à l’intérieur du territoire ivoirien. Donc c’est ça la grande trouvaille du commandement pour l’Afrique. Mais mieux, ils ont désigné six (6) pays où ils vont déployer des forces particulières. Ces six (6) pays de l’Afrique, ce n’est pas moi qui le dis, c’est dans le rapport que Jean-Marie Bockel a présenté, le 23 octobre, à Emmanuel Macron comme stratégie pour rendre les militaires français invisibles en Afrique. Six (6) pays, notamment la Guinée où ils ont déjà une force spéciale, le Bénin où ils ont une force spéciale également, ensuite le Congo Brazzaville, la République démocratique du Congo, la Mauritanie, le Cameroun où ils ont le projet de déployer un contingent français dans chacun desdits pays. Il faut que ça soit clair ! En dehors du Bénin et de la Guinée où la présence des forces spéciales françaises est confirmée, pour les autres pays je parle de programme que les Français ont prévu. Les autorités de ses pays sont-elles au courant ou non ? Je n’en sais rien. Mais voilà le projet de redéploiement envisagé.
Ensuite, pour les pays anglophones, il y a le Ghana et le Nigéria où ils ont présentement des cellules qu’ils appellent une mission de défense et c’est à travers ces cellules qu’ils nous nuisent. Cette mission de défense va évoluer, toujours conformément à la grande trouvaille, en détachement de liaison interarmées qui sera d’un effectif de 100 à 150 hommes par pays, donc le Ghana et le Nigéria. Ces détachements de liaison interarmées auront pour mission, en cas de crise dans un pays, de servir de pont aux troupes françaises qui seront déployées dans ce pays en crise, toujours pour revenir pour jouer ce jeu de la «Gendarmerie Nationale Africaine».
En dehors du Ghana et du Nigéria où ils vont évoluer de la mission de défense en détachement de liaison interarmées, ils ont également prévu trois (3) autres pays, tenez-vous-en, qui sont la Tanzanie, la Namibie et le Botswana. Le commandement pour l’Afrique va déployer des militaires français en Tanzanie, en Namibie et au Botswana. Donc, de quatre (4), on va aboutir à une vingtaine de pays où les français vont s’installer. Est-ce qu’on peut, en toute rationalité, parler de retrait des troupes françaises ? Quand, en plus des quatre (4) pays, il y a une quinzaine d’autres pays qui s’ajoutent et qu’on nous fasse croire que la France est dans les dispositions de retirer ses forces d’Afrique, que la France est dans les dispositions de laisser les pays africains s’autodéterminer. Tout dépendra de notre détermination à nous imposer.
Comme le disait le roi Fayçal Bin Aboul Aziz (qu’Allah lui accorde sa Rahama) « Malheur au faible qui se couche et se soumet au fort». Je veux que le peuple de la Confédération retire la sagesse de ces mots pour comprendre le combat qui est devant nous et je veux que les peuples de ces pays africains qui jouent consciemment, où dont les autorités jouent consciemment le jeu subversif et de soumission pour des intérêts personnels, donc qui jouent le jeu de la France, prennent conscience. « Malheur au faible qui se couche et se soumet au fort».
Voilà ce que le redéploiement veut dire : c’est un redéploiement, ce que nous appelons dans la grande cour du Moro Naaba ‘’le faux départ’’. C’est un faux départ. Les Français vont renforcer leurs positions, c’est l’objectif et c’est le résultat de plusieurs mois de recherche à travers ces deux officiers supérieurs certainement qui ont fait appel à des personnes ressources. Et quand on se rappelle le Général qui dit qu’ils vont certainement, dans dix (10) ans traverser la mer pour revenir nous conquérir comme des margouillats, on peut bien comprendre que ces deux officiers, un Colonel et un Lieutenant-colonel, David Pawlowski et Paul Menon-Bertheux, se sont certainement inspirés de ces personnes ressources. Et c’est le cas également des fameux Super-Agents qui disaient que, au moment où leurs troupes se désengageaient du Niger, que c’est le moment favorable pour conduire des opérations subversives mais clandestines. C’est à ça que nous devons nous préparer. C’est à ça que les peuples de la Confédération doivent se préparer, encore plus le peuple nigérien puisque nous sommes ceinturés par des pays qui acceptent, volontairement, avec zèle, de se soumettre au diktat français. Voilà le redéploiement français et qui n’est pas un retrait, ni un désengagement, mais plutôt un renforcement des positions françaises en Afrique et pour des desseins machiavéliques : de quatre, on passe à vingt.
Monsieur le président, j’ai aussi noté le lien entre forces spéciales françaises et foyers terroristes tout au long de nos frontières avec des pays de la Cedeao notamment le Nigeria et le Bénin. Or, la Cedeao ne cesse d’inviter les pays de l’AES à reconsidérer leur décision de sortie de la Cedeao. Elle nous accorde même un délai de 6 mois supplémentaires pour revenir en son sein, sans aucun fondement légal. Elle n’est pas sincère ? s’agit-il d’un jeu sournois pour vous ?
Je l’ai dit au début. Nous sommes loyaux et fidèles. La CEDEAO a cessé d’exister depuis 1990. Ce n’est plus la CEDEAO, c’est juste une marionnette entre les mains des puissances occidentales. Toute cette grande théorie de démocratie, d’actions humanitaires, de partenariat au développement n’est que de la poudre aux yeux. La CEDEAO est vidée de sa substance que les pères fondateurs lui ont insufflée. Nous avons, pour faire court, une coquille vide. Dans la parole et dans les gestes, la CEDEAO ne reflète aucune préoccupation des peuples ouest africains. Elle est le bras de la légitimité que les puissances occidentales utilisent pour nous maintenir sous domination, pour garder nos matières premières à leur portée et leur usage à leur guise.
Nous remercions la CEDEAO pour ce bonus de six mois mais nous lui disons que depuis le 28 janvier 2024 nous ne sommes plus membres de la CEDEAO, et cela, de manière irréversible. Ils ont dit que par rapport aux textes, nous avons jusqu’au 29 janvier 2025 pour revenir à la raison comme si, de la même façon qu’ils ont perdu la raison, ils pensent que nous avons perdu la raison. Nous sommes lucides. Le drame de la CEDEAO c’est deux à trois chefs d’Etat qui sont prêts à verser le sang de ceux qu’ils qualifient de frères pour se maintenir pour un deuxième, un troisième voire un quatrième mandat. Cherchez à découvrir quels sont ces chefs d’Etat qui sont dans cette logique. Pour nous le délai bonus de six mois, ne nous engage pas. C’est un non-événement. Nous avons quitté la CEDEAO, nous ne reviendrons pas, nous ne sommes pas, comme l’a dit le Roi Fayçal Abdul Aziz (Paix à son âme), ces gens-là, ces faibles-là qui acceptent de se soumettre et de se coucher devant le fort. Nous avons fait un choix mûrement réfléchi, nous savons où est l’intérêt de la Confédération, où sont les intérêts de nos peuples du Sahel et nous savons les intérêts que défendent ces puissances occidentales. Ce n’est pas pour faire de notre prospérité.
Si ces chefs d’Etat, pour les raisons que j’ai tant évoquées, se soumettent aux puissances occidentales, qu’ils leur concèdent leurs territoires pour qu’elles exploitent à merveilles leurs ressources naturelles. Mais ça ne sera pas chez nous, ça ne sera pas dans la Confédération. Ça c’est une certitude. Que ceux qui acceptent de se soumettre le fassent. Nous, nous avons fait un choix. Nous savons que c’est un choix difficile. Nous avons le devoir tous de tenir ensemble face à ce choix difficile où c’est une question de survie pour nous, de la même façon que c’est une question de survie pour la France. Déjà, vous constatez que le manque de l’Uranium nigérien lui a causé une certaine situation catastrophique où des familles sont condamnées à fouiller dans les poubelles pour trouver à manger. Il faut être naïf pour croire que face à cette situation la France va nous laisser tranquilles. Nous ne sommes pas naïfs, nous laissons la Cedeao qui a fait le choix de la naïveté de continuer dans cette voie.
Le bonus de six mois ne nous engage en rien, nous sommes résolument déterminés à poursuivre notre chemin pour le bonheur de nos populations, basé sur la souveraineté de nos ressources naturelles et sur la souveraineté de notre labeur, puisque jusqu’au 25 juillet 2023, les Nigériens travaillaient en réalité pour la France, les ressources du Niger appartenaient à la France. Nous avons fait un choix, nous nous assumons et nous appelons l’ensemble des peuples africains conscients, les peuples qui ne sont pas prêts à se soumettre, de rester avec nous.
Pour finir, monsieur le Président, quel sera votre message à l’endroit du peuple nigérien et de nos concitoyens de la Confédération des Etats du Sahel ?
Pour les Nigériens sachez que nous suivons certaines personnes qui pensent que le contexte actuel prête à des positions partisanes, un contexte qui prête à des positions dilatoires, des Nigériens qui pensent que c’est le moment de jouer aux apatrides. Beaucoup l’ont fait et ils sont en fuite. Ils ont signé des documents autorisant les Forces étrangères à bombarder le peuple nigérien. Nous sommes conscients que dans toute communauté, il y a des renégats mais que ceux qui sont sur le territoire nigérien comprennent que le combat n’est pas le combat du CNSP. C’est un combat de tous les Nigériens, le CNSP a fait sa part en délivrant ce pays de la domination coloniale, néocoloniale et impérialiste.
Quand j’écoute malheureusement des personnes instruites, des docteurs, des professeurs, des chercheurs qui pensent que le simple fait de déchoir ces renégats, qui ont incité à détruire le Niger, de la nationalité, que cela est un acte d’injustice, je me dis que le Niger a malheureusement de jours sombres. Pour caricaturer, je dirai que c’est un aveugle qui est guidé par un autre aveugle plus aveugle que lui parce que non seulement il est aveugle, mais il est aussi sourd et muet. C’est le drame qui se lit à travers ces personnes instruites qui pensent que c’est le moment de jouer au dilatoire, ou au perroquet. Nous avons des concitoyens qui sont partis à l’extérieur pour ternir l’image de nos forces de défense et de sécurité qui se sacrifient depuis plus de 13 ans contre le terrorisme pour maintenir ce pays entier, stable, uni, solidaire.
Que des gens s’attaquent pour des intérêts égoïstes à nos forces de défense et de sécurité et les qualifier de tous les noms d’oiseau, ceci est inacceptable. Ceux qui pensent qu’ils peuvent en toute liberté s’adonner à cela, feraient mieux de prendre le chemin de la vingtaine de fuyards qui sont dans les pays voisins ou en Occident. Nous ne permettrons pas que nos forces de défense et de sécurité qui ont consenti d’énormes sacrifices soient vilipendées, discréditées et clochardisées à travers les mots de certaines personnes irresponsables et inconscientes.
Je rappelle l’histoire parce que malheureusement beaucoup de Nigériens ne connaissent pas leur histoire. En 1959, Issa Diop, c’est un député national SAWABA, a été expulsé et déchu de sa nationalité quand le mouvement SAWABA a été dissout. Lui, c’est le plus chanceux parce que d’autres membres du mouvement SAWABA ont été poursuivis et lynchés à mort sur le territoire national nigérien, exposés à la vindicte populaire parce qu’à l’époque les Africains n’avaient pas compris qui tirait les ficèles. Ce n’était pas Diori Hamani ou le RDA qui tirait la ficèle, c’était la France coloniale et néocoloniale. Plus tard, c’est un officier, dont je tairai le nom pour des raisons qui me sont particulières, qui a été expulsé du territoire national parce qu’il n’est plus Nigérien. Nous, nous avons pris des dispositions pour conserver notre pays face à des renégats qui se sont alliés aux puissances occidentales pour appeler au meurtre des Nigériens. Vous croyez que nous allons hésiter une seule seconde pour mettre à l’écart 20 ou 30 Nigériens afin de préserver la vie de 26 millions de Nigériens ? Nous ne sommes pas aussi irresponsables que ça. Que les Nigériens comprennent que la lutte que nous avons engagée, Dieu merci avec nos frères de la Confédération AES, est une lutte noble. C’est une lutte de survie, une lutte d’affirmation de notre dignité en tant qu’être humain tout court. C’est une lutte d’affirmation de notre souveraineté et de notre droit à assurer notre autodétermination en tant que peuple sahélien tout court. C’est une lutte de libération des esprits et des mentalités qui se sont résignés et au pire des cas, qui ont accepté avec fatalisme le sort qu’on leur présente comme inévitable.
Nous appelons les Nigériens à ne pas céder à cette campagne d’intoxication, de désinformation orchestrée par les Français et leurs acolytes. Ils ont essayé l’utilisation des terroristes, ils n’ont pas cédé, c’est tout simplement une façon de changer de fusil d’épaule. Face à l’unité des Forces de Défense et de Sécurité appuyées par un peuple vaillant, il faut passer par la désinformation pour nous diviser et c’est ça qui avait court ces derniers temps et que vous constatez. C’est pourquoi, j’appelle les Nigériens à faire preuve de discernement. Prenons, le cas de Chatoumane, ici à Petelkoli. Qu’est ce qui s’est passé bien avant ça ? Il faut que les Nigériens soient reconnaissants envers leurs Forces de Défense et de Sécurité. Les Français avaient instruit les mouvements terroristes d’empêcher aux Nigériens de cultiver leurs champs, ils les ont instruits de tirer à vue sur tout agriculteur ou éleveurs nigériens qui va s’opposer à cette injonction. Les Forces de Défense et de Sécurité se sont réunies et ont, à travers des planifications harmonisées, monté plusieurs opérations dont celles de la Zone Niya qu’on appelle Lakalkaney et qui avait pour objectif de permettre, coute que coute, que les agriculteurs nigériens sèment, cultivent, récoltent et emmagasinent leurs productions.
Les mouvements terroristes et leurs sponsors ont effectivement essayé de nous empêcher d’atteindre notre objectif. Mais Allah wa soubanahou est avec les justes. Les Forces de Défense et de Sécurité ont consenti d’énormes sacrifices, que ça soit ici du côté de la rive droite, que ça soit dans la zone de l’opération Almahaou qui est une partie de la région de Tillabéri, que ça soit dans la zone de l’opération Shara dans la région de Tahoua, que ça soit dans la zone de l’opération Damissa dans la région de Dosso et une partie de Tahoua, que ça soit dans la zone de l’opération Faraouta Bishiya dans la région de Maradi ou au niveau du secteur 4 de la FMM dans la région de Diffa, les Forces de Défense et de Sécurité se sont mobilisées pour permettre aux Nigériens d’aller au champs et de produire.
Ayant encore échoué, les Français n’ont pas abandonné. Il fallait coute que coute prouver au monde qu’après leur départ du Niger, le ciel est tombé sur les têtes des Nigériens et qu’il va falloir prendre attache avec le Conseil de sécurité des Nations Unies pour invoquer le droit d’ingérence humanitaire. C’est en ce sens qu’ils avaient crié à la famine le long du Lac Tchad. Ils ont annoncé que ça ne va pas, que les récoltes n’ont pas donné. C’était juste du dilatoire, c’était juste pour s’installer dans le lit du Lac Tchad. Ils ont annoncé, déjà du 20 au 26 juillet de cette année au Niger, que des éléments des Forces de Défense et de Sécurité sont tombés dans une embuscade qui aurait fait 500 morts, ensuite, ils sont revenus vers le 26 juillet pour réviser le bilan dire que c’est 200 morts. Récemment, vous avez suivi à travers ce qui s’est passé à Petelkoli. C’est purement de la guerre informationnelle. Que s’est-il passé ? Ils avaient annoncé 100 à 200 morts parmi les Forces de Défense et de Sécurité, et une centaine de civils massacrés. C’était effectivement leur intention et c’était les intentions de leurs suppôts.
Qu’est-ce qu’ils avaient planifié à Chatoumane ? Ici, les Forces de Défense et de Sécurité assurent la sécurité du marché de Chatoumane. Ayant constaté cet état de fait, les Français avaient organisé et équipé les mouvements terroristes avec du matériel, dont des drones. Renseignez-vous auprès des populations. C’est ça le drame du Niger. On reste à Niamey, on écrit des articles sans approcher les populations qui sont dans la zone considérée. Fidèles à leur mission, les FDS assuraient chaque jour de marché la sécurité du marché de Chatoumane. Les Français, à travers leurs proxys, ont mené plusieurs campagnes de reconnaissance avec des drones, demandez à la population, je ne dirai pas aux FDS parce qu’on va dire qu’elles ont été instruites pour donner la version. Mais approchez-vous des populations, demandez-leur ce qu’elles voient la nuit ou même le jour. Donc, ils ont conçu un massacre autour de Chatoumane. Pour ce faire, certains Nigériens ont été mis à contribution, d’autres par ignorance laissent les services français utiliser leurs pages facebook, Tweeter ou X.
Ils ont conçu cette attaque et nous avons des renseignements précis. Dieu, je l’ai dit, est avec les justes. Nos frères de la Confédération nous ont saisi avant même que la colonne ne quitte. Ils nous ont saisi parce qu’ils ont mis la main sur un chef terroriste et qui a révélé plutôt le plan machiavélique qui est prévu pour Chatoumane et de façon globale Pételkoli. Ils nous avaient dit d’être en alerte, les français avec le groupe de soutien en islam et aux musulmans, je ne sais pas quel islam et quels musulmans puisque nous sommes des musulmans. Si ce groupe soutient l’islam et les musulmans, ce n’est pas les français quand même qui vont lui dire de massacrer les populations nigériennes, burkinabés ou maliennes et qu’il les fasse. C’est juste des mots. Revenons à Pételkoli, nous suivons le mouvement de cette colonne, d’autres mouvement ont été observés du territoire du Burkina, toujours vers cette zone de Pételkoli puisque c’est une zone qui est assez couverte. Ensuite de mouvement des terroristes qui ont quitté la région de W côté Tamou, la region de Torodi pour faire jonction avec ces trois colonnes observées et la manœuvre était planifiée par les Forces Spéciales Françaises. Elle consistait à encercler les Forces Armées Nigériennes ou, de façon plus générale, les Forces de Défense et de Sécurité qui assurent la sécurité de ce marché-là. Le jour du marché de Chatoumane, un élément a été envoyé, comme à l’habitude, pour sécuriser Chatoumane. Dieu étant avec les justes, le dispositif que ces français ont observé et à partir duquel ils ont conçu leur manœuvre consistant à massacrer les FDS nigériennes, et bien sûr par dégât collatéral, les victimes civiles sur les tombes desquelles la France, à travers RFI ou leur deuxième appendice BBC, vont venir verser des larmes de crocodile. C’était ce qui était prévu, un carton dans le marché de Chatoumane qui est sécurisé au moment de l’assaut ou qui aurait dû être visé par les groupes terroristes qui ont fait mouvement du Mali, du Burkina, du Niger notamment Tamou, Torodi, et autres.
Mais, Dieu étant du côté des justes, nos éléments ont changé de position. Face au renseignement que nous avons reçu, un autre plan de déploiement a été initié et l’ennemi qui a été sensibilisé, formé, entrainé pour faire ce massacre annoncé. Avant même l’action de Chatoumane, RFI avait annoncé et vous avez suivi la page d’un certain Ngadé qui avait annoncé plus de 100 FDS nigériennes massacrées, une centaine de civils malheureusement tués dans les échanges des tirs. Aucun civil n’a été tué à Chatoumane. Vous pouvez le vérifier auprès de la population de Chatoumane. Quand ces terroristes étaient arrivés, ils ont trouvé que le dispositif que leur sponsor avait reconnu n’est plus le même. Ils ont traversé le village de Chatoumane, ils avaient demandé à la population de ne pas bouger, pour ne pas éveiller le soupçon des FDS qui étaient positionnées à quelques kilomètres plus loin de la position initiale.
Donc, les populations étaient tétanisées, elles n’ont pas bougé. Les terroristes ont continué leur manœuvre d’encerclement de nos positions. A un certain moment, les FDS nigériennes vont observer le mouvement de trois motos et ils ont de drone, le même drone que la France avait commandé à travers le Ministère de l’Intérieur Béninois au profit des terroristes, le même drone que la France avait commandé à travers Ahmed Aboubacar Roufai pour équiper les terroristes Lakourawa. Nous avons des petits drones tactiques plus performants. Nous avons utilisé ces drones et au cours de la reconnaissance, nos FDS ont constaté cette manœuvre d’encerclement, où, compte tenu du nombre mobilisé par les terroristes avec bien sûr l’appui de leur sponsor, les éléments ont fait des tirs de fixation sur l’ennemi pour essayer de l’empêcher de se déplacer et pouvoir se réorganiser et, dans l’ordre, se soustraire de la nasse que les terroristes étaient en train de tisser autour de nos Forces de Défense et de Sécurité. Donc, c’est dans cet échange de coup de feu qu’une de nos Toyota a été touchée où il y a eu cinq martyrs, puis au cours toujours du combat pour que les FDS se repositionnent, se réorganisent, il y a eu cinq autres qui sont tombés. Ce qui fait malheureusement dix éléments des Forces de Défense et de Sécurité qui vont tomber ce jour-là. Aucun civil n’est tombé, vous pouvez demander à la population de Chatoumane. Je ne dirai pas à RFI de venir demander, puisse que RFI ne peut pas venir demander, mais les suppôts de RFI qui sont sur notre territoire, nous le savons, et qui sont nombreux peuvent aller se renseigner et donner le résultat à RFI. Aucun civil n’est tombé à Chatoumane.
Pour se rattraper, puisse qu’ils ont des infiltrés même dans les campagnes, qu’est-ce qu’ils ont fait ? Ils ont fait le montage de Libiri, regardez bien les images de Libiri. Demandez à la population de Libiri qu’est ce qui s’est réellement passé ? Vous comprendrez la malveillance avec laquelle la France est déterminée à mettre le Niger au pas au prix du sacrifice de milliers et de milliers de Nigériens, malheureusement comme ils l’ont réussi au Nigéria. Je ne sais pas si vous avez lu une récente étude qui fait cas du 23 Mai 2023 au 24 Avril 2024, quelque 600 000 Nigérians ont été tués par les mouvements terroristes, plus de deux (2) millions ont été pris en otage avec à peu près trois (3) milliards de dollars de paiement de rançon. Le chiffre que je donne, c’est le chiffre du bureau national des statistiques du Nigeria, vous pouvez vérifier, ils ont communiqué, 600 000 morts, 2 790 000 000 de dollars exactement de paiements de rançons et ça, c’est ce qui a été officiellement enregistré. Il y a des paiements de rançons qui se font à l’insu des autorités. Ils sont nombreux.
C’est pour vous dire que c’est cette même situation que la France veut créer au Niger. Nous n’allons pas nous taire et il n’est pas de notre responsabilité de nous taire. C’est une façon d’appeler les Nigériens à comprendre les enjeux, à comprendre ce qui se passe et à éviter d’être les porte-voix de la France néocoloniale.
Le message que je lance aux compatriotes nigériens, c’est de continuer à garder cette flamme que nous avons allumé pour notre indépendance totale. Les Nigériens, les autres peuples de la Confédération, doivent continuer à prier pour que nos Etats restent débout. Aucune puissance, quelle qu’elle soit, n’est au-dessus de la puissance d’’Allah Soubahanahou wata Allah‘’. Le message que je lance, c’est un message de solidarité entre le peuple du Niger et les peuples de la Confédération. Prenons conscience des enjeux, prenons conscience du combat, prenons conscience de l’apprêté du combat, puisque c’est un combat qui sera âpre et dur. C’est un combat qui sera certainement dans le long terme, ce n’est pas un combat d’un an, ou de quinze mois, ou de dix-sept mois.
Que les Nigériens pensent que c’est le CNSP qu’ils attaquent en rependant de contre vérité, se ressaisissent et comprennent que s’ils sont assis tranquillement devant un écran de télévision en train de livrer de l’absurdité, c’est parce qu’il y a des Nigériens qui ont accepté de se sacrifier pour qu’ils puissent se prêter à cet exercice. Par respect pour la mémoire de ces martyrs, que ces martyrs soient civils ou militaires, par respect envers leurs mémoires, nous devons dire la vérité sans esprit partisan, ni clanique, ni malveillance aucune. Restons solidaires.
Nous profiterons pour souhaiter bonne fête de Noël à tous les Nigériens et citoyens de la Confédération. Qu’ils restent vigilants parce que la menace est réelle, qu’ils restent vigilants lors de commémoration de ces fêtes de Noël et de fin d’année puisse que la malveillance est sponsorisée au vu et au su de la communauté internationale et de certains dirigeants renégats, malheureusement, de nos pays africains.
Restons solidaires, restons mobilisés et défendons notre souveraineté coûte que coûte. Le chemin a été indiqué par nos Forces de Défense et de Sécurité, le chemin a été indiqué par nos chefs religieux, le chemin a été indiqué par nos vaillants peuples. Alors que les renégats se tiennent pour dire que le Niger, le Burkina, le Mali ne retourneront pas au champ de l’esclavage. Nous nous sommes libérés et nous nous sommes définitivement libérés ‘’Insha Allahou’’, aucune pression, aucune menace, aucune injonction ne saurait nous ramener dans la situation du Niger d’avant le 26 Juillet 2023 ou dans la situation de la Confédération ou de l’Alliances des Etats du Sahel avant le 31 Juillet 2023, puisse que c’est précisément le 31 Juillet 2023 que la Confédération est née, le 16 Septembre n’est que la formalisation de l’acte de naissance de l’Alliance des Etats du Sahel à travers la signature de la Charte du Liptako Gourma.
Bonne chance à l’ensemble des Nigériens et des citoyens de la Confédération. Restons vigilants, déterminés et fermes.
Script : ONEP