Ouvert à Niamey le 6 janvier 2025, le séminaire de la Fédération Syndicale Mondiale (FSM) a pris fin vendredi 10 janvier 2025. Cette rencontre a vu la participation d’une centaine de responsables de centrales syndicales, affiliées et amies venues du Maroc, du Sénégal, du Mali, du Burkina Faso, de la RD Congo, du Gabon, du Cameroun et du Niger, pays hôte.
Au cours de ces cinq jours des travaux, les participants ont abordé de nombreux défis auxquels l’Afrique fait face ; analysé de près les stratégies néocoloniales, les effets du néolibéralisme sur les économies de leurs pays et la manière dont les grandes Institutions internationales, toujours instrumentalisées par des intérêts impérialistes, continuent de fragiliser nos États et nos peuples. Il a également été mis en lumière le rôle crucial des syndicats, et de la société civile dans la défense de notre souveraineté et dans la construction d’un avenir plus juste et libre pour tous.
Dans son intervention, le Président du Comité d’Organisation, M. Abdou Issaka, Secrétaire Général de la Centrale Syndicale Union Nationale des Syndicats du Niger (UNSN), membre du Bureau Régional Afrique Francophone et membre du Conseil Présidentiel de la Fédération Syndicale Mondiale (FSM), a indiqué que ces journées passées ensemble ont été l’occasion de débats riches, d’échanges constructifs et de rencontres fraternelles qui auront un impact durable sur leur action commune pour la justice sociale et la souveraineté économique de l’Afrique. Aussi, il a adressé une mention particulière à leurs camarades venus de loin pour participer à cette rencontre. Ceci témoigne de la solidarité indéfectible et de l’engagement profond qu’ils partagent, quelles que soient les frontières. « Nos discussions ont montré, une fois de plus, que nous, les Africains, devons être les premiers acteurs de notre propre émancipation. Il est désormais impératif de mettre en œuvre les résolutions que nous avons adoptées et d’agir concrètement sur le terrain », a-t-il déclaré. Leur engagement, leur sérieux et leur professionnalisme ont permis de faire de ce séminaire un moment inoubliable.
Abdou Issaka a souligné que, grâce au dévouement des participants, chaque détail a été soigné pour se concentrer pleinement sur les objectifs communs assignés aux échanges.
« Chers camarades, Nous repartons aujourd’hui avec des idées nouvelles, des projets concrets et une vision partagée d’une Afrique affranchie des chaînes du néocolonialisme et du néolibéralisme. Cependant, il ne suffit pas de réfléchir ou de débattre : il est temps de passer à l’action. Nous avons une responsabilité collective envers nos peuples, envers nos travailleurs, et envers les générations futures », a-t-il soutenu.
A l’issue de ces travaux, des recommandations ont été formulées par les participants, notamment : accroitre les formations professionnelles pour améliorer l’adaptation de la formation universitaire aux besoins du monde de travail, y compris dans l’extraction et l’exploitation des ressources minières et pétrolières ; initier et tenir des formations accrues des militants syndicaux sur les enjeux du capitalisme, du néolibéralisme, du néocolonialisme et de l’impérialisme en vue de mieux les outiller pour une lutte efficace contre les effets pervers des multinationales sur les économies, la paix et la sécurité des pays du Sud et soutenir les peuples victimes des actions criminelles de l’impérialisme international ; contribuer à lutter contre l’analphabétisme et promouvoir l’utilisation des langues nationales dans le système éducatif formel ; œuvrer pour la formalisation du secteur informel pour accroitre la participation de ce secteur à l’économie des pays ; encourager, par des initiatives porteuses, la consommation des produits nationaux, en vue d’atténuer substantiellement l’importation des biens et services provenant du capitalisme et l’impérialisme commercial. Il faut par ailleurs promouvoir un commerce équitable Nord-Sud, transformer au maximum les matières premières et les ressources minières et pétrolières avant leur exportation en vue d’accroitre la plus-value et créer plus d’opportunité d’emplois locaux et une croissance économique mieux repartie ; mener des actions fortes dans la lutte contre la corruption et l’enrichissement illicite sous toutes ses formes, pour contrer les actions corruptives des multinationales et dans les industries extractives.
Aussi, mener un plaidoyer actif pour l’inscription des enfants dans les écoles publiques pour mieux valoriser le système ; mener un plaidoyer actif et constant en vue d’accroitre la confiance des citoyens à la justice, y compris par la dénonciation des pratiques anormales et corruptives constatées dans le milieu judiciaire ; appuyer les travailleurs des divers secteurs informels et formels, chômeurs, salariés et non-salariés, actifs et retraités et pensionnés.
Aïchatou H. Wakasso(onep)