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Un immense public dans un gradin en ébullition
Les compétitions sportives, particulièrement le football, incarnent un certain nombre de valeurs parmi lesquelles figurent le fair-play et le dépassement de soi. Pourtant ces dernières années, le constat est inquiétant sur les différents terrains. La Super ligue est en cours, et le championnat d’élite a été secoué par des actes de violences sous diverses formes. Les actes les plus flagrants se sont déroulés entre la 8è et la 9è journée de cette saison sportive, notamment lors du match entre Jangorzo FC de Maradi et l’AS Police, le vendredi 03 janvier 2025, au Stade municipal de Niamey où l’arbitre du jour a été violenté par le coach de Janjorzo.
Quelques jours après cet acte, ce sont les supporters du club mythique du Sahel SC qui ont envahi la pelouse du Stade Général Seyni Kountché de Niamey à la fin du match entre leur club et la Renaissance de Boukoki pour tenter de violenter l’ensemble des arbitres ayant dirigé le match.
Ces actes ont relancé le débat sur la nécessité de bannir tous les actes anti-fair-play dans les compétitions sportives dans notre pays. Pour dissuader les acteurs et auteurs de violence et éviter que cela ne se reproduise encore, la Commission Centrale des Arbitres a dû prendre des mesures à la hauteur de ces actes. En effet, l’entraîneur principal de Jangorzo FC M. Jimmy Bulus Akaji, a été suspendu pour 12 mois soit une année avec interdiction d’accès au stade pour toute activité liée au football avec une amende de 150.000 F. Ensuite, son club perd le match sur lequel il y a eu l’altercation sur pénalité (0-3) avec une amende de 300.000F. A toutes ces mesures vient se greffer la suspension de M. Harouna Laouali Ousseini, l’un des premiers responsables de l’équipe de Jangorzo FC pour une durée de 6 matchs avec interdiction d’accès au stade, plus une amende de 200.000 F pour tentative d’agression des officiels.
Ainsi, la Commission ne s’est pas limitée à ce niveau. Après analyse des matchs, le Département d’Arbitrage a établi que plusieurs arbitres ont manqué à leur obligation d’officiels. Ainsi, certains arbitres ont été sanctionnés avec suspension d’un à 2 mois.
Cette affaire a fortement alimenté le débat sur les violences dans les stades. M. Hassane Souley, supporter et témoin de plusieurs actes condamnables lors des matchs, estime que l’ensemble des acteurs du football et du sport en général doivent cultiver l’excellence en tout lieu et dans toutes les circonstances. « Les violences sont à condamner à tout point de vue. La réaction violente d’un seul acteur, entraîneur, joueur, supporter, peut avoir une répercussion sur tout un club, une région ou tout un pays. Quel que soit le degré d’injustice dont on estime être victime, je pense que la meilleure solution est de suivre les voies normales de recours en la matière », estime-t-il.
M. Hama Harouna est également supporter. Il rejette plutôt l’anathème sur les arbitres qui, estime-t-il, devraient revoir leur façon de faire. Cependant, il condamne fermement les violences dans toutes leurs formes, car, une petite violence peut déboucher sur une situation généralisée incontrôlable et difficilement maitrisable. « Vous ne savez pas les moyens et les efforts que les clubs fournissent pour être là. Et que dites-vous de toutes ces erreurs et les insuffisances d’arbitrage dont on est souvent victime ? Nous condamnons les actes de violence sous toutes les formes. Mais, il faut reconnaitre que nos arbitres sont le plus souvent responsables de ces situations déplorables. Il faut être au stade et suivre nos matchs pour comprendre certaines choses », déplore-t-il, avant d’insister sur la nécessité de renforcer le dispositif sécuritaire dans les stades.
Dans ce cortège de violences, ce sont généralement des arbitres qui souffrent. Pour éviter des situations inconfortables dans les stades venant des arbitres, la Commission Centrale des Arbitres de la FENIFOOT prend des dispositions à tous les niveaux afin que le football soit plus professionnel et attrayant. En effet, le Vice-président de la Commission Centrale permanente spécialisée dans la gestion de l’arbitrage, M. Boureima Attama Ibrahim, a souligné que beaucoup d’efforts sont en train d’être fournis par sa commission, notamment dans les trois volets de l’arbitrage à savoir l’Arbitrage, les instructeurs d’arbitres et les évaluateurs ou assesseurs. Depuis des années, la Fédération Nigérienne de Football à travers la Commission Centrale des Arbitres a initié une nouvelle politique basée sur la promotion des jeunes arbitres, la formation dans la rigueur, etc. « Depuis de longues années, il y a un travail qui est abattu. Nous sommes une des commissions les plus actives dans la formation. Nous allons insister sur la formation, car les lois du jeu évoluent chaque année. Et, ces jeunes arbitres que nous formons nous donnent entièrement satisfaction », explique le Vice-président de la Commission Centrale des Arbitres, M. Boureima Attama Ibrahim.
Abdoul-Aziz Ibrahim (ONEP)