
Alou Moustapha, DG ONEP
Dans le domaine de la lutte contre le terrorisme et autres bandes organisées, on relève que la synergie d’actions et les opérations conjointes des Forces de Défense et de Sécurité (FDS) des pays membres de l’Alliance des Etats du Sahel (AES) se poursuivent avec des résultats éclatants.
En effet, le 16 février 2025, les FDS du Niger et du Burkina-Faso en opération conjointe dénommée SUDU LUGDU ont, au cours d’une offensive sur la rive droite du fleuve Niger, neutralisé plusieurs criminels et démantelé plusieurs plots logistiques entre les localités de Dibti et Sambalgou en territoire burkinabè.
Cette opération conjointe initiée dans le cadre de l’AES, vise à neutraliser les groupes terroristes qui sévissent entre Kantchari et Tamou et à garantir la sécurité des populations locales et témoigne de la bonne coordination entre les FDS de la Confédération AES.
Du reste, il y a quelques semaines, répondant à nos confrères de la RTN sur la mise en place d’une force conjointe et des opérations militaires mixtes entre les trois pays de l’AES pour lutter contre le terrorisme, la criminalité transnationale organisée, le ministre d’Etat, ministre de la Défense Nationale a souligné qu’effectivement avec la création de l’AES , « dans cet espace commun, nos forces pourront désormais intervenir ensemble ou alors une force peut faire appel à l’autre qui a des moyens un peu plus stratégiques. C’est nouveau, c’est original, et c’est sécurisant pour notre espace et pour nos populations ».
L’opérationnalisation du volet Défense et Sécurité de l’AES tourne autour d’un certain nombre de planifications et de stratégies, notamment au niveau des forces armées des trois pays dont les chefs d’Etat-major se rencontrent régulièrement pour peaufiner cette coordination.
En outre, la force unifiée de l’AES, qui est aujourd’hui pratiquement prête, avec un effectif de 5000 hommes, aura non seulement son personnel mais également ses moyens aériens, terrestres, de renseignements et un système de coordination. Cette force unifiée sera une force expéditionnaire qui peut être déployée partout sur l’espace AES et la visibilité de cette force sur le terrain ne saurait tarder.
Les trois pays ont d’ailleurs entrepris, comme on l’a constaté avec l’opération Sudu Lugdu, de faire des opérations entre deux pays de l’AES ou entre les 3 pays de l’espace ou de soutien et d’appui à l’un ou l’autre de ces pays.
A travers ces opérations conjointes, les officiers des trois pays membres de l’AES ont développé la compréhension et une capacité de travail pour pouvoir mettre les troupes sur le terrain et assurer leur soutien.
Il faut rappeler que l’avènement de l’AES a un lien direct avec les questions de défense et de sécurité dans l’espace commun partagé par les trois pays frères et amis qui font face aux mêmes types de menaces, notamment celles des groupes criminels et autres bandes organisées financés, sponsorisés et encadrés par des puissances étrangères, la France notamment.
Les preuves sont patentes et les indices de l’implication de la France dans les actions des forces terroristes contre les intérêts des pays membres de l’AES sont désormais établis puisqu’à l’évidence la France ne s’en cache plus. Un autre rappel et non des moindres qui mérite d’être retenu par l’Histoire dans le processus de la création de l’AES, c’est la position commune et sans équivoque du Mali et du Burkina-Faso lorsque la CEDEAO, haranguée par la France, avait eu la mauvaise intention d’agresser notre pays. La création de l’AES est un passeport pour la Sécurité dans l’espace, la sécurité des fils et filles de l’espace, la sécurité de leurs biens dans un espace de progrès. L’AES, c’est enfin un espace commun de défense et de sécurité qui s’étend de Bosso à la frontière de la Mauritanie, et du Sud du Mali jusqu’aux frontières de la Libye.
Alou Moustapha (ONEP)