
Photo de famille des participants au lancement
Le Hague Institute for Innovation of Law (HIIL) organise, du 16 au 18 avril 2025, à Niamey, un atelier pour le lancement officiel du document intitulé «Pour une justice axée sur les personnes : proposition de pistes stratégiques issues de la consultation multi-acteurs». Ce document est le fruit des ateliers ayant réuni toutes les parties prenantes. La présentation dudit document est accompagnée d’un forum sur la place de la chefferie traditionnelle dans le système judiciaire au Niger. Ces initiatives s’inscrivent dans le cadre de la bonne gouvernance et de la justice sociale découlant de l’agenda international 2030 pour l’atteinte des Objectifs de Développement Durable, en particulier l’ODD 16.3.
Cet atelier, axé sur deux principaux points, a été inauguré par Mme Abdourhaman Amina Moussa, Secrétaire générale du Ministère de la Justice et des Droits de l’Homme. L’événement s’est déroulé en présence de M. Abdoul Kader Garba Moussa, Secrétaire général adjoint du Ministère de l’Intérieur, de la Sécurité Publique et de l’Administration du Territoire, du Chargé d’affaires par intérim de l’ambassade du Royaume des Pays-Bas au Niger, ainsi que des représentants de l’institut HIIL, des chefs traditionnels et de nombreux invités.
La Secrétaire générale du Ministère de la Justice et des Droits de l’Homme a souligné l’importance de tels événements dans le processus de dialogue des parties prenantes du Programme d’Innovation de la Justice au Niger (PIJN). Ces deux événements, a-t-elle relevé, revêtent un caractère particulier pour la justice au Niger. Pour Mme Abdourhaman Amina Moussa, le document issu de la consultation multi-acteurs constitue une analyse approfondie mise à la disposition des acteurs et des décideurs pour orienter les actions à entreprendre afin que la justice réponde efficacement aux attentes de la population en matière d’accès à la justice. Son élaboration, a-t-elle précisé, repose sur une démarche participative qui a mobilisé des acteurs clés du système judiciaire à travers quatre ateliers stratégiques organisés entre juin 2023 à Dosso et août 2024 à Niamey. Ce processus, a-t-elle ajouté, a permis de dégager des orientations stratégiques essentielles telles que la dématérialisation des procédures d’obtention du casier judiciaire et du certificat de nationalité, la mise en réseau des acteurs de la chaîne pénale pour introduire plus de célérité dans le traitement des dossiers et la réduction des délais de traitement des affaires.
En ce qui concerne le deuxième point de l’atelier, à savoir le forum sur la place de la chefferie traditionnelle dans le système judiciaire au Niger, Mme Abdourhaman Amina Moussa a souligné que l’objectif est de mettre en lumière les défis et opportunités pour une justice axée sur les personnes.
La Responsable Pays du HIIL, Mme Souleymane Aminatou Daouda Hainikoye, a rappelé que, conformément aux engagements pris à travers l’accord de coopération de 2019 avec le Ministère de la Justice et des Droits de l’Homme, une enquête nationale sur les besoins et la satisfaction en matière de justice a été menée en 2020 et 2021. « Les résultats de cette enquête, basée sur un échantillon de 6 002 personnes issues des huit régions du pays – dont 80 % vivant en zone rurale et réparties à parts égales entre hommes et femmes – ont révélé qu’environ 10 % seulement des Nigériens ont recours aux tribunaux lorsqu’ils rencontrent des problèmes juridiques. Cela n’est guère surprenant, sachant que dans la plupart des pays, ce pourcentage est encore plus faible, se situant entre 5 % et 7 %. », a-t-elle souligné. La Responsable Pays de HIIL a signalé que les données issues de cette enquête servent de fondement à la démarche prônée par HIIL et ont permis d’identifier les axes d’intervention susceptibles de répondre aux besoins exprimés par les populations.
Le chargé d’affaires par intérim de l’ambassade du Royaume des Pays-Bas au Niger, M. Onno Koopmans, a, pour sa part, réaffirmé l’engagement de son pays en faveur de la promotion et du renforcement de la justice au Niger, et sa détermination à soutenir ces initiatives.
Bachir Djibo et Djamilatou G. Midou (stagiaires)