
Une vue des participants présents dans la salle, à Abidjan
Le groupe Bank Of Africa (BOA) a présenté, le jeudi 17 avril 2025 en Côte d’Ivoire, les résultats annuels financiers au titre de l’année 2024 de ses six filiales cotées à la Bourse Régionale des Valeurs Mobilières (BRVM). Des performances globales de +18,1% ont été enregistrées avec un résultat cumulé de 108,2 Mds FCFA, en léger repli (-1,2%) par rapport à 2023.
Cette présentation tenue en présentiel et suivie en même temps par vidéoconférence, a permis aux participants d’échanger avec les experts et dirigeants de cette institution bancaire sur les performances réalisées par les 6 BOA cotées à la BRVN à savoir le Bénin, le Burkina Faso, la Côte d’Ivoire, le Niger, le Sénégal et le Mali.
Selon la directrice du pôle participation du groupe, Laura Tran, l’environnement macroéconomique de l’UEMOA de l’année 2024 a affiché des signes d’amélioration. Ainsi, après plusieurs années de ralentissement économique, de resserrement des conditions de liquidité, d’inflation et de niveau d’endettement, la croissance a repris à des niveaux d’endettement avoisinant les 6,5% en moyenne, tirée notamment par le Niger qui a enregistré cette année une croissance de PIB de près de 10 % grâce aux hydrocarbures. « Il y a eu également une baisse globale du niveau d’inflation qui se situe aux alentours de 2,5%, à l’exception du Niger (7,8%). Le niveau d’endettement s’est alourdi, représentant 55% du PIB en moyenne, hors Sénégal dont la dette dépasse 100% du PIB », a-t-elle expliqué. En 2024-2025, Laura Tran a relevé que les notes souveraines du Niger et du Sénégal se sont dégradées. Tandis que celles du Bénin et de la Côte d’Ivoire se sont nettement améliorées et portées par la réouverture des marchés de capitaux à l’Afrique.

« Dans ce contexte, le groupe BOA a levé en début 2024 une dette senior de 135 milliards FCFA au profit de ses filiales de l’UEMOA, en anticipation de l’assèchement des liquidités et afin d’assainir le bilan des banques (meilleur ALM) », a fait savoir Laura Tran.
Parlant de la bourse, la directrice du pôle participation du groupe a affirmé que les filiales BANK OF AFRICA ont affiché une performance globale de +18,1%, mais disparate (variant de -23% à +92%). « La masse de dividende cumulée des 6 BOA cotées est en hausse de 31% cette année par rapport à 2023, atteignant un dividende de 88 milliards de FCFA bruts au titre de 2024. Ce qui représente un dividende moyen de 12,6%, nettement supérieur à celui du marché (9,0%) », a-t-elle dit. En janvier 2024, la BCEAO a fixé le capital social minimum des banques passant de 10 milliards à 20 milliards XOF avec une obligation de mise en conformité avant le 1er janvier 2027. « Le Groupe a saisi cette opportunité pour renforcer le capital social de l’ensemble de ses filiales de l’UEMOA en 2024 », a-t-elle confié.
Des perspectives positives pour la BOA Niger
Pour le cas du Niger, Laura Tran a précisé que la BOA a enregistré une croissance soutenue avec l’introduction du PIB cette année 2024 par les hydrocarbures. Cependant, les services de la dette sur les recettes du budget sont très élevés grâce aux conséquences de l’embargo. Ce qui a fait que l’endettement à court terme a fortement augmenté et une hausse de l’informelle. Le pays souffre d’emprunt de liquidité, les dépôts baissent de 7% sur le secteur bancaire, mais avec toutefois des perspectives positives avec des recettes d’exploitation pétrolière attendues, de la bonne tenue des récoltes agricoles ainsi que la mise en place des programmes d’appui du FMI. La banque a levé 15 000 milliards de francs auprès de la SFI et a augmenté son capital de 13 à 20,8 milliards de francs en 2024. Malgré le contexte un peu compliqué du pays, la banque est restée résiliente en affichant un résultat de cinq milliards et en maintenant un ratio de solvabilité de 15%.
« La Bank Of Africa Niger s’adapte à la situation du pays pour faire en sorte que les choses s’améliorent», dixit le DG de la BOA M. Mactar Diack

Peu après la présentation du résultat de la BOA Niger, en réponse aux questions posées sur les défis et les leviers à relever par la BOA Niger dans le contexte actuel du pays, le directeur général de BOA Niger, M. Mactar Diack, a souligné que la BOA Niger va rester résiliente pour ne pas trop dépendre des autres filiales. « La BOA fait son petit bonhomme de chemin avec une activité stable et une bonne collecte des ressources. Aujourd’hui, à l’instar des autres filiales, BOA est en train de s’ouvrir une dynamique dictée par son plan triennal de développement dont les importants axes sont la transformation bilancielle, le financement des PME/PMI », a-t-il affirmé. Toutefois, il a ajouté que la BOA est en train de renforcer également le financement des salariés et ces opérations internationales, notamment le trader. « Des plans d’action ont été mis en place et sont en train d’être suivis avec une nette progression. C’est-à-dire que la BOA s’adapte à la situation du pays pour faire en sorte que les choses s’améliorent. En 2025, la BOA Niger aura un résultat qui dépassera dans les 25 et 30% celui de 2024 », a-t-il indiqué.
Yacine Hassane (ONEP)