Notre pays a subi, le mardi 10 décembre 2019, une agression terroriste sur la garnison militaire d’Inatès qui a entraîné la mort de 71 hommes ainsi que de nombreux blessés. Ce sont ainsi de nombreuses familles qui ont été plongées dans un deuil particulièrement douloureux. En cette triste circonstance les partis membres de la Majorité présidentielle présentent leurs condoléances émues à leurs familles, à leurs camarades ainsi qu’aux forces armées nationales. Ils forment par la même occasion leurs vœux de prompt rétablissement aux militaires blessés.
Cette tragédie qui a profondément affecté tous les Nigériens où qu’ils soient et quels qu’ils soient est une épreuve supplémentaire à laquelle notre pays est soumis de la part d’organisations terroristes nées hors de notre pays et animées par des hommes venus d’autres continents ou d’autre régions d’Afrique pour qui le Niger est un théâtre où ils peuvent laisser libre cours à leurs pulsions de mort d’illuminés, quitte à semer la désolation dans nos foyers et le désordre dans notre pays. Ces terroristes cyniques en rupture de ban avec leur propre société ont pu instrumentaliser de jeunes incultes du Niger ainsi que d’autres pays voisins ignorant tout de notre religion qu’ils ont engagé dans une entreprise criminelle d’envergure aux antipodes de l’idéal de la foi islamique.
Après le Mali, ils se proposent désormais de déstabiliser le Niger et le Burkina Faso, puis d’autres pays de la région. Sous prétexte de djihâd, ces jeunes incultes qu’ils sont parvenus à mettre sous leur férule sont en train d’exercer une violence terroriste éprouvante et humiliante sur de paisibles populations provoquant partout des tensions intercommunautaires.
Le terrorisme qui prévaut aujourd’hui dans nos pays du Sahel, affilié à Al Qaïda, et à DAESH, est un terrorisme aussi dangereux que ceux qui l’ont précédé de par le monde dont il est un avatar local. De même qu’il a fallu de grandes coalitions internationales pour le combattre ailleurs, de même une telle mobilisation est nécessaire au Sahel. C’est le sens du combat que mène depuis 2012 le Président Issoufou Mahamadou, insistant sans relâche sur la nécessité d’exorciser le mal sans perdre du temps.
Aujourd’hui, la gangrène terroriste s’est malheureusement étendue, rendant plus que jamais impérieuse une mobilisation internationale plus conséquente. C’est paradoxalement en ce moment que se développe une certaine opinion dans nos pays, s’exprimant à travers les plates-formes des réseaux sociaux consistant à vilipender la présence des forces militaires des pays qui sont venues au secours du Mali et qui sont engagées à nos côtés dans le combat contre le terrorisme. Quand cette opinion est l’expression d’un sentiment de déception vis-à-vis de puissances militaires qu’on imaginait capables de venir à bout de ce fléau très facilement, elle a l’excuse de sa méconnaissance de la réalité. Toutefois il est indispensable de garder la tête froide et d’éviter les amalgames.
Les partis membres de la Majorité présidentielle s’inscrivent en faux contre la campagne qui est développée contre nos alliés dans le combat contre le terrorisme, à savoir la France et les États-Unis d’Amérique. Ces pays sont dans nos pays à notre demande souveraine. La France en particulier dépense beaucoup de ressources pour entretenir l’opération Barkhane et a perdu plus de 40 de ses fils au Mali. Il y’a seulement de cela quelques jours elle avait perdu 13 hommes dont 6 officiers dans un accident de ses 2 hélicoptères au Mali. Ceux qui entretiennent cette campagne contre la France veulent provoquer un ressentiment au sein de l’opinion contre ce pays. Leur malveillance est manifeste puisqu’ils recoururent systématiquement à l’intoxication consistant à utiliser sur les réseaux sociaux de fausses informations, de fausses images, de faux messages vocaux, des preuves totalement fabriquées pour le besoin de la cause. Leur campagne implacable, hystérique et hallucinante se base sur une théorie du complot ridicule voulant que c’est la France qui arme les terroristes pour qu’ils tuent ses soldats et détruisent ses hélicoptères.
La théorie de l’impérialisme réchauffée pour la circonstance n’a de pertinence que pour les esprits non avertis. La France qui a quelques avions sur la base de notre armée de l’air à Niamey ou l’Allemagne qui a quelques soldats ne sont là respectivement que dans le cadre de l’opération Barkhane et de la MINUSMA au Mali. L’Allemagne n’a aucune entreprise au Niger et la France n’en a que très peu. Le seul pays qui est militairement présent au Niger à travers son projet de base de drones à Agadez, sans rapport direct avec le Mali, à savoir les États-Unis d’Amérique n’a aucune entreprise au Niger. À contrario, le pays qui a les entreprises les plus nombreuses, à savoir la Chine n’a pas un seul soldat sur notre territoire. Comme quoi l’argument des richesses qu’on pillerait grâce aux soi-disant bases militaires ne vaut donc que pour ceux dont on peut abuser.
Ceux qui tiennent par dessus tout à voir les militaires de nos partenaires quitter nos pays et qui en ont fait a posteriori la raison de leur combat, sont les terroristes. Ceux qui formulent la même demande, mais sous d’autres prétextes surtout lorsqu’ils font recours à la manipulation de l’opinion sont leurs alliés objectifs.
Quant à nous, partis membres de la Majorité présidentielle, nous encourageons le Président Issoufou à poursuivre le combat pour une mobilisation internationale encore plus forte en vue de lutter contre l’hydre terroriste qui, elle, est internationale.
Nous saluons les pays amis et leurs peuples pour leur soutien à nos États dans notre combat contre le terrorisme. Nous réitérons nos condoléances à nos forces de défense et de sécurité tout en les assurant de notre soutien indéfectible. Leur vaillance, comme cela s’est vérifié à Agando le 9 décembre 2019 et leur patriotisme sont à la base de leurs grandes victoires passées et constituent aussi le gage de leur victoire finale sur l’ennemi.
Vive le Niger
Vive la solidarité internationale
Fait à Niamey le 17 décembre 2019»