«L’antre de vengeance» est une série 100% nigérienne de 52 épisodes de 26 minutes du jeune réalisateur Anatovi Clément Serge dit « tchatcho » ; il est producteur, réalisateur et scénariste, artiste comédien, acteur. Cette série sera projetée sur les chaines nationales et sur la chaine A+. Une série qui se veut un miroir de notre société et de ses tares. Mais au-delà, le film s’inscrit dans un grand projet de relance de notre cinéma et veut participer à la construction du «citoyen nouveau», un vœu si cher aux autorités actuelles à travers le programme de la Renaissance Culturelle. Souvent envahi par d’autres valeurs et d’autres références. Cette nouvelle série se veut comme une alternative aux productions étrangères qui ne correspondent pas toujours à nos besoins réels. Pour bien préparer l’antre de vengeance, il sera projeté une série de films ce 7 mars en prélude à la journée mondiale de la femme à la Blue zone de Niamey. Une occasion pour Tchatcho et son équipe de collecter des fonds dans le but de ce grand projet.
Après plusieurs années de léthargie, la série «La famille C’ Nous» est revenue en force, avec plus de créativité mais elle est présente de façon remarquable ces derniers temps sur Facebook et les autres réseaux sociaux. Selon vous, qu’est ce qui explique ce retour en force ?
La Famille ‘’C’Nous’’ est une troupe de jeunes artistes qui avait eu facilement l’envie et le courage de s’adresser aux jeunes à travers une voie qu’ils comprennent aisément, on avait eu un petit ‘’break ‘’ parce que nous étions sur plusieurs projets de tournage, notamment la sérié « Niamey », notre long métrage « Amour impossible » et plusieurs courts métrages. Mais depuis Octobre 2019, nous sommes revenus avec des histoires plus belles, plus mâtures et plus innovantes. ’’La famille C’ Nous’’ est une série tv nigérienne qui a vu le jour depuis 2008 sous la production de la RadioTélévision Ténéré (RTT), une chaine privée du Niger. Depuis 2013, nous avons créé notre agence de production et aujourd’hui, nous produisons nous même. Ce sont des séries comiques de trois (3) à cinq (5) minutes qui reflètent la vie quotidienne des jeunes nigériens. A travers l’humour, nous essayons de sensibiliser notre jeunesse sans passer pour des donneurs de leçons. Sans fausse modestie, nous pouvons affirmer que cette troupe, composée de neuf (9) jeunes comédiens intitulée La Famille C’ Nous, est devenue un canal de transmission de messages, une arme pour parler aux jeunes avec leur propre langage
Revenons un peu sur vos sketchs que les fans découvrent sur les réseaux sociaux ; d’octobre à ce jour vous avez déjà produit combien de sketchs ? En dehors des réseaux sociaux, parlez-nous d’autres canaux de diffusion ?
Nous sommes là avec plus de cinquante épisodes déjà présents sur les réseaux sociaux et l’avantage pour la Famille C’Nous est que nous diffusions deux sketches par semaine. Nous sommes en partenariat avec la télévision Niger 24 depuis quelques mois et en début de ce mois de février nous avons entamé des négociations avec la télévision nationale pour la diffusion de nos sketchs dans le but de trouver un annonceur.
Quel est le prochain projet de l’équipe ? Parler nous un peu de cette série.
Pour apporter notre part à l’édifice dans la journée mondiale de la femme, le samedi 7 Mars, nous organisons une projection de film à la Blue zone. Et cette projection est sous la thématique « Solidarité envers la femme ». C’est aussi une occasion pour nous de faire une collecte de fonds dans le but d’un projet d’une série télévisée de 52 épisodes de 26 mn.
«L’antre de vengeance» est une série 100% nigérienne de 52 épisodes qui retrace notre vie quotidienne, nos vécus de tous les jours. A travers cette série, nous faisons ressortir la renaissance culturelle qui est un projet phare du gouvernement actuel, nous montrons aussi comment Niamey a changé de visage et est devenue vraiment «Gnyala ».
Dites-nous s’il y a d’autres thématiques d’actualité que traite votre série ?
Dans 52 épisodes et surtout de 26 mn chacun, il y a certainement beaucoup de choses à dire notamment les violences faites aux femmes surtout en milieu scolaire, le mariage des jeunes filles et l’espacement de naissance, le leadership féminin… Et plein d’autres thématiques non des moindres. Nous évoquons des sujets qui parlent de santé, de l’immigration, de la délinquance juvénile, de la corruption, du civisme, de la cohésion sociale. Il y a aussi la sécurité routière qui est aussi une thématique que nous n’avions pas négligé. Et nous avions jugé utile d’ajouter plusieurs autres thèmes. Beaucoup de sujets qui gangrènent notre société sont évoqués à travers cette série.
Un tel projet doit être énorme en termes de budget et surtout en termes de temps ; pouvez-vous nous en dire un peu plus? Et, si ce n’est pas indiscret, dites-nous ce qui n’a réellement pas marché ?
En effet, faire une série de telle envergure demande beaucoup de moyens (ressources humaines, financières et aussi techniques) ; en 2018, nous avons soumis notre projet à la chaine internationale A+ qui est dans le bouquet de canal +. Cette chaine envisageait un accompagnement à hauteur de 20% de notre budget et ATC dispose du matériel de dernière génération qui couvre 30% du budget et depuis 2018, nous sommes à la recherche des 50% restants, en espérant que la chaine aussi est toujours dans la même vision que nous car deux ans après, ce n’est pas évident que les partenaires restent focus sur le projet.
On a déposé des courriers, des demandes d’accompagnement, mais cela n’a pas abouti. Mais cette fois-ci, nous espérons que les choses marchent car suite à notre entretien avec la Première Dame Docteur Malika Issoufou, elle a compris l’importance de notre projet et a promis d’user de tous les moyens possibles pour faire de ce projet un véritable canal de sensibilisation, de changement de comportement., «C’est aussi cela la renaissance culturelle ».
Et à l’heure actuelle qu’est-ce que vous avez eu concrètement pour faire aboutir le projet ?
Le président de la ville de Niamey accorde une importance à tout ce que nous faisons pour égayer le public de Niamey et il n’a jamais cesser de saluer surtout la pertinence de nos thématiques, il a promis un accompagnement pour faire aboutir ce projet. Nous avions eu également des échanges çà et là avec des responsables des compagnies de transport, des responsables du FAFPA, de l’ARCEP qui ont promis de nous appuyer et d’ailleurs l’idée de la collecte de fonds est une de ses stratégies pour nous permettre d’atteindre nos objectifs.
Et je précise que toujours dans le même cadre, la collecte des fonds continue avec l’annonce des promesses de certaines grandes structures internationales de la place dont la série évoque en grande partie les thématiques dont elles défendent la cause. Nous attendons impatiemment toutes ces promesses pour réaliser cette série «l’antre de vengeance »
Quel est votre dernier mot ?
Au Niger, nous avons plus d’un million d’abonnés sur la chaine canal + mais aucun programme nigérien ne passe, aucun film, ni série, pratiquement rien de chez nous. On consomme des cultures des autres pays, on impose à nos enfants d’autres mœurs qui ne sont pas les nôtres, qui nous éloignent de nos traditions et cela sera dangereux dans les années à venir si nous ne prenions garde. C‘est un devoir qui ne concerne pas uniquement le gouvernement mais tous les nigériens. Nous avons des idées, des histoires de chez nous, on a juste besoin des gens qui nous soutiennent, qui nous accompagnent pour éclore ces talents. Après cette série, j’ai déjà un projet de film de 113 épisodes que j’ai déjà fini d’écrire. On aime ce qu’on fait, on veut aussi vendre nos couleurs mais il faut des gens autour de nous, car comme on le sait déjà, la production d’un film nécessite des moyens conséquents.
Aîssa Abdoulaye Alfary(onep)