Lors de la 45ᵉ édition de lutte traditionnelle ‘’Kokowa Dosso 2024’’, la Fédération Nationale des Luttes (FENILUTES) a pris une mesure drastique en sanctionnant huit (8) lutteurs impliqués dans des pratiques de combats truqués. Ces sanctions visent à réaffirmer l’engagement de la fédération pour l’intégrité et la transparence des compétitions de lutte traditionnelle au Niger.
Les 8 lutteurs sanctionnés sont : Ayouba Hassan d’Agadez ; Moussa Abdoulaye et Mourtala Ibrahim de Maradi ; Ali Hamani et Hadi Abdou de Tillabéri ; Sahirou Bai Lelé de Tahoua ; Habiboulaye Dan Malam et Tassiou Ibrahim de Niamey.
Ces lutteurs seront exclus des compétitions officielles y compris de la prochaine édition du Sabre National, prévue en 2025 à Tahoua. Ils ne pourront reprendre les compétitions qu’après la 46ᵉ édition, un signal fort pour dissuader toute tentative future de manipulation des résultats.
Il faut noter que cette décision de la FENILUTES fait suite à des investigations menées par un jury spécialisé dans la détection des combats truqués. La fédération a affirmé sa volonté de maintenir un environnement compétitif juste et transparent, où les compétences et le mérite priment sur toute forme de tricherie.
La FENILUTES, par cette sanction exemplaire, affirme sa volonté de protéger l’éthique sportive et de promouvoir une évolution technique au sein des compétitions nationales. La 46ᵉ édition du Sabre National à Tahoua en 2025 sera l’occasion de voir si ces efforts porteront leurs fruits, tant en termes d’éthique que de qualité technique dans la lutte traditionnelle nigérienne.
« Les lutteurs n’ont pas non plus innové en termes de techniques »
Par ailleurs, le journaliste expert en lutte traditionnelle, M. Issoufou Kodo, a relevé, au terme de cette édition, que la qualité technique des prestations lors des combats n’a pas montré d’évolutions notoires par rapport aux éditions précédentes. Il a observé que la plupart des lutteurs continuent d’utiliser des modules classiques tels que le « ramassement des jambes », la « saisie des hanches » et les « torsions dorsales », sans apporter de nouvelles stratégies ou techniques innovantes. « Je n’ai vu aucun lutteur venir avec un module particulier. Souvent, on peut même anticiper la technique ou le module qu’un lutteur utilisera », a-t-il déclaré.
S’agissant du jeune lutteur Tsalha Maman qui a retenu l’attention de l’expert Kodo, il a indiqué que bien qu’il dispose d’un avantage physique remarquable, avec une toise et un poids lui permettant de réagir rapidement dans diverses situations de combat, il continue d’utiliser les mêmes modules depuis ses débuts. M. Issoufou Kodo a souligné la nécessité d’un travail de base approfondi pour Tsalha Maman et l’importance d’une formation spécifique pour les entraîneurs afin de diversifier et d’améliorer les techniques de lutte traditionnelle.
Assad Hamadou(onep)