Après la tenue du championnat national et le Meeting international de la Ville de Niamey, le 1er vice-président de la Fédération Nigérienne d’Athlétisme, l’adjudant-Chef Chaafi Djibrina, est revenu sur les grandes lignes du bilan de la saison sportive écoulée et les perspectives pour l’Athlétisme au Niger. De la gestion des compétitions aux initiatives de développement de l’athlétisme, l’Adjudant-Chef Chaafi Djibrina lève le voile sur les défis, les succès, et les projets à venir de cette fédération en pleine expansion.
Monsieur le Vice-président comment évaluez-vous le déroulement du championnat national d’athlétisme et la 2ème édition du meeting international de la Ville de Niamey qui a regroupé les pays de la Confédération AES ?
Merci à votre organe pour cette opportunité que vous nous offrez encore de parler de l’athlétisme. Nos dernières activités, notamment le championnat national et la deuxième édition du meeting international qui s’est déroulé le 12 octobre dernier à Niamey, nous ont permis de tirer un bilan positif tant sur le plan de la participation des athlètes que du public et de l’ensemble de la famille athlétisme. Au cours de ces événements nous, avons tenu à célébrer les anciennes gloires. Ce qui a le plus émerveillé, c’est la forte mobilisation de la jeunesse. Si vous avez remarqué, nous avons même commencé à organiser des épreuves pour des moins de 18 ans (les U18). En athlétisme, il y’a belle lurette qu’on n’a pas organisé des épreuves pour des U18. Et avec ces jeunes-là, on est rassuré. Soyons sûrs que l’athlétisme a des lendemains assez radieux dans notre pays.
La réussite d’une saison sportive se mesure par les performances et les exploits. Alors quelles sont les performances remarquables à mettre à l’actif de la saison ?
Ces activités nous ont permis de vivre des choses qu’on apercevait de loin. Ce que jusque-là elles n’avaient pas pu être réalisées chez nous. L’élément important de toutes nos activités, ce sont les performances enregistrées particulièrement lors du dernier meeting. Il y a quelques jeunes qui se sont illustrés. Parmi ces jeunes espoirs, il y a le petit Ousmane Seydou qui nous a donné une performance incroyable de 14’51’’ sur les 5000m. Pour un jeune qui n’est qu’à sa première saison d’activité, je pense que cette performance est à saluer. Cela fait près de 8 ans que je suis dans le milieu de l’athlétisme, nous avons l’habitude de sortir pour des compétitions internationales avec des épreuves de 5000m. Mais, souvent, nous sommes tellement gênés des résultats, parce que le Nigérien étant le Sahélien par excellence doit mieux faire comme dans le temps de gloire de l’athlétisme avec l’ancienne génération. Avec ces jeunes, c’est un retour à la source que nous sommes en train de faire. Au cours de ces activités nous avons eu beaucoup de révélations. Nous avons eu des jeunes qui sont plus que de niveau national.
Quels ont été les principaux défis affrontés au cours de la saison écoulée et particulièrement dans l’organisation du dernier meeting international de la ville de Niamey ?
Nous avons amené un projet des jeunes que nous avons initié en 2022. Cependant, 2024 a été l’année phare de ce projet. Ce projet, financé par la Fédération d’Athlétisme, nous a permis de placer dans les 8 régions du Niger des centres des jeunes. C’est même les fruits de ce projet qui sont les U18 que nous avons autour de nos activités. La saison a été riche en évènements à travers des championnats zonaux. A l’issue de ces championnats, les meilleurs qui se sont distingués ont été conviés au championnat national. La seule difficulté que nous avons enregistrée, c’est le fait qu’on n’a pas pu organiser le regroupement de ces jeunes à Niamey pour d’autres activités de groupe. Voilà ce que le manque de moyens ne nous a pas permis de prendre en compte. Sinon, du début jusqu’à la fin de la saison, tout ce qu’on a programmé à Niamey, qui est la face visible mais aussi à l’intérieur du pays, a été réalisé. Nous avons connu des années où quand la fédération voulait organiser un championnat, certaines ligues n’arrivaient même pas à mobiliser 10 athlètes parce qu’elles n’en disposent pas. Actuellement, j’ai la joie de vous dire que notre fédération peut faire ses activités normalement avec la possibilité de déployer et faire participer le maximum d’athlètes de compétition.
Quels sont les axes d’amélioration pour la prochaine saison sportive ?
Je vais vous faire une confidence. Aussitôt la rentrée scolaire effective, nous allons procéder à l’ouverture de la saison. Aussi, il faudra retenir que cette saison va débuter avec deux à trois grands rendez-vous qui nous attendent avec des projets importants. Parmi ces projets, il y a l’organisation d’un semi-marathon appelé Liptako Gourma que nous allons organiser avec un porteur de projet.
Quelles sont les perspectives pour la prochaine saison ?
Globalement, les lignes sont en train de bouger. Le sport s’alimente par l’organisation des compétitions. En ce sens, on doit garder toujours nos athlètes en jambe, ce qui avait manqué dans le passé. Mais si aujourd’hui, même au niveau étatique, le cadre est en train d’être créé pour le développement des sports, je pense que nous avons un avenir radieux qui nous attend. Au-delà de tous ces élément, nous avons la phase II de notre projet pour les jeunes que nous allons lancer à l’occasion de l’ouverture de la prochaine saison. Aussitôt la saison entamée, nous allons prendre un mois durant lequel nous procéderons au test.
Quelle est votre vision pour le développement de l’athlétisme au Niger?
En toute sincérité, je pense que l’athlétisme nigérien va amorcer un développement réel. Dès que l’engouement est suscité autour d’une activité, il y aura une révolution au niveau de cette activité. Nous sommes dans un pays qui a été gratifié par Dieu d’une population assez jeune. Or, qui dit jeune va forcément parler de la forme physique. Mieux, nous avons des jeunes sahéliens. Avec les différents projets et les avantages que nous avons, le développement de cette discipline sera une réalité. Notre pays regorge de talents athlétiques. Nous allons beaucoup travailler sur la détection des jeunes et dénicher des « pépites d’or » du domaine. Et je suis sûr que l’Etat va accompagner nos projets. Le sport, à un certain niveau, rapporte beaucoup. Le sport est devenu une industrie pour d’autres pays. Si on veut rendre notre sport très efficace, il nous faut assez de partenaires. On ne peut pas demander à nos Etats de déployer des milliards dans nos activités, il y a des priorités pour nos pays. Mais par contre, on peut inciter les partenaires à mettre suffisamment de moyens pour le développement des sports. Quand cela sera fait, c’est tout le tissu économique qui sera impacté, notamment le transport, l’hôtellerie, le tourisme, l’artisanat, etc.
Quel message souhaiteriez-vous transmettre aux athlètes, au public et aux partenaires de votre discipline?
Je vais commencer d’abord par nos partenaires. Ce n’est jamais assez de dire merci à ces partenaires qui nous font toujours confiance. Lors de notre dernier meeting, nos partenaires nous ont montré que la nouvelle dynamique de notre pays, c’est à tous les niveaux. Un immense merci à nos partenaires, sans qui notre fédération ne pourrait atteindre de tels niveaux de performance et d’impact. Ensuite, permettez-moi d’adresser mes plus vifs encouragements à nos athlètes qui, par leur travail acharné et leur dévouement, font rayonner notre sport et portent haut les valeurs de l’athlétisme. Aux fans et au public, merci pour le soutien constant et la passion renouvelée, toutes choses qui motivent et inspirent nos sportifs à se surpasser. Ensemble, continuons de viser l’excellence et de faire briller l’athlétisme !
Abdoul-Aziz Ibrahim (ONEP)