Après avoir fait le plein aux Centres de lecture et d’animation culturelle (CLAC) de Matamèye, Dakoro et Tanout l’an dernier, Abdoulkarim Ekawel plus connu sous le sobriquet d’Akeem s’est produit la semaine dernière à Magaria. Cet artiste rappeur, auteur compositeur, âgé de 34 ans a déjà cinq (5) albums à son actif en seulement six (6) ans de carrière.
Il était très attendu par les jeunes de Magaria qui entendaient ses sons à la radio et le visionnaient sur les chaines de télévision. En compagnie d’autres artistes, Akeem était sur scène le 2 janvier en fin d’après-midi de 18 h 30 mn et jusqu’à 20 h avec des applaudissements fort nourris, un public qui chantonnait presque en chœur avec eux. Une soirée pleine d’ambiance au cours de laquelle Akeem a démontré encore une fois de plus qu’il est, et reste une des valeurs sûres de la musique «rappologique» nigérienne. Entre danses et chants l’artiste rappeur Akeem a su donner à son public tout ce qu’il pouvait espérer de grand et de beau. Chanter et danser n’est pas chose aisée devant un public acquis à sa cause. Mais Akeem l’a fait à la perfection au grand bonheur de ses nombreux fans qui attendaient beaucoup de lui. Une fois sur scène, Akeem ne fait pas le spectacle pour ses fans, mais il le faisait avec le public.
‘’Wanted’’, ‘’dernier survivant’’, ‘’enfant du charbon’’ Tome 1 et 2 et son tout dernier album ‘’nouveau départ’’ fraichement sorti le 30 décembre passé ; tous ces albums avec leurs sons phares ont tenu en haleine pendant des heures le public. Et ce public composé essentiellement de jeunes se retrouvait bien car Akeem, avec son style imposant, leur sert des messages motivants, des sons interpellateurs. Il développe dans tous ses cinq albums les maux qui minent notre société notamment la délinquance juvénile, le chômage, la drogue, etc. A côté de ces maux, il ébauche des thèmes inhérents à la vie religieuse notamment l’islam, des valeurs et des principes que cette religion défend.
CLAC en scène : Une initiative pour faire connaitre les musiciens au monde semi- urbain
Les organisateurs des soirées culturelles au niveau des centres de lecture et d’animation culturelle (CLAC) ont bien réussi leur pari. Ces centres qui ont vu le jour en 1991 sont le fruit de la coopération entre l’OIF et l’Etat du Niger à travers le Ministère en charge de la culture. Ils sont au nombre de 12 dont 5 à Zinder (Mirriah, Matameye, Magaria, Gouré et Tanout ; et 7 à Maradi (Tibiri, Guidan Roumdji, Dakoro, Mayahi, Madarounfa, Tessaoua et Aguié). Ils forment un réseau intitulé le «réseau mamani Abdoulaye ) et le siège est à Zinder.
Selon M.Harouna Koundo Zintori, cadre du Ministère de la Culture Coordonnateur régional CLAC Niger, les activités qu’il dirige concernent 2 volets ; la lecture à travers les bibliothèques et l’animation à travers la diffusion des œuvres audiovisuelles dans les salles polyvalentes dont disposent les centres.
«En 2021 l’OIF principal partenaire de ce réseau a initié le projet «CLAC en scène» qui consiste à inviter certains artistes de talent pour faire des représentations dans certains centres du réseau dans le but de favoriser l’accès à la création contemporaine francophone par le plus grand nombre, ainsi que la circulation et la visibilité des artistes émergents» a dit M. Harouna Koundo.
Après la réussite de la 1ère édition où Akeem a fait des prestations dans trois (3) CLAC en 2021 (Dakoro, Matameye et Tanout), l’OIF a décidé de ramener la même activité au réseau du Niger à titre exceptionnel. Mieux, il a été décidé de ramener le même artiste, et Barakina, qui sont deux idoles du rap nigérien très attendus par les abonnés des CLAC, en majorité jeunes.
Aïssa Abdoulaye Alfary(onep)