Le 3ème Vice-président de l’Assemblée nationale, M. Zakara Karidjo a présidé, le samedi 3 décembre 2022 à l’hémicycle, une session de formation dite journée parlementaire de sensibilisation et d’éducation à l’attention des députés nationaux sur le sport et la santé. L’objectif est d’inciter la représentation nationale à sensibiliser le peuple à la pratique des activités physiques et d’élaborer des lois visant à faciliter la pratique du sport pour une meilleure santé de la population. Cette journée d’information s’est déroulée en présence du ministre de la Jeunesse et du Sport, M. Sékou Doro Adamou et de son staff technique ainsi que de plusieurs invités.
Au cours de cette journée parlementaire, des panelistes ont présenté trois thèmes à savoir, «les bienfaits des activités physiques sur la santé», présenté par le Directeur de la médecine du sport, Dr. Tchouaké Adamou. Le deuxième exposé a porté sur «la pratique d’exercice physique et le diabète», présenté par le diabétologue, Dr. Ali Ada tandis que Dr. Souley Kimba, médecin cardiologue, médecin du sport, diplômé interuniversitaire (DIU) de cardiologie du sport et réadaptation cardiovasculaire a animé un panel sur «la pratique régulière d’une activité physique et les bienfaits directs sur le risque de survenue des maladies cardiovasculaires».
A l’ouverture des travaux de la rencontre, le député Zakara Karidjo a indiqué que, l’Assemblée nationale apprécie, à sa juste valeur, cette initiative du Ministère de la Jeunesse et du Sport qui consiste à informer et sensibiliser les élus nationaux sur le sport et la santé. Il a appelé ses collègues députés à suivre attentivement les présentations des panelistes et poser le maximum de questions sur les thématiques.
Auparavant le ministre de la Jeunesse et du Sport a expliqué qu’une activité physique et sportive judicieuse peut contribuer largement à la prévention et à la guérison d’un grand nombre de principales maladies non transmissibles et peut être un moyen économique pour améliorer la santé publique au niveau d’un pays. L’OMS a publié que, dans le monde, plus de 60% des adultes n’exercent pas un niveau suffisant d’activités physiques et sportives surtout en raison d’un changement de mode de vie et en particulier de l’inactivité au travail, de loisirs sédentaires (télévision, ordinateur, fada etc.) et l’utilisation excessive des moyens de transport.
Selon toujours l’Organisation Mondiale de la Santé, l’inactivité physique entraîne directement 1,9 millions de décès à l’échelle mondiale et contribue indirectement à des maladies et des décès attribuables notamment à l’hypertension artérielle, l’excès de cholestérol et l’obésité. «A l’heure où la sédentarité est indiscutablement identifiée comme une des causes majeures de morbidité et de mortalité dans le monde, «le mouvement sportif et la communauté scientifique ainsi que tous les intervenants politiques, économiques, et associatifs doivent jouer un rôle majeur dans la promotion des activités physiques et sportives», a déclaré le ministre Sékou Doro Adamou. Il devait ensuite souligner que, les bienfaits des activités physiques et sportives sur la santé permettent d’améliorer le rendement des populations au travail, et de diminuer les prises en charge médicales dans les centres de santé et de soins. «Malgré tous ces bienfaits, et en dépit des infrastructures sportives construites à grand frais par l’Etat et ses partenaires, la pratique du sport ne fait pas partie des habitudes quotidiennes des Nigériens. Contrairement aux pays qui nous entourent, nos infrastructures sportives sont en général très peu fréquentées, surtout dans les zones rurales et périurbaines», a-t-il regretté.
Dans son exposé, le premier paneliste, Dr. Tchouaké Adamou a expliqué aux députés nationaux les principaux bienfaits des activités physiques sur la santé et les types d’activités simples qu’il faut pratiquer. Il a également cité les principaux risques liés à l’inactivité physique. Selon lui, l’activité physique regroupe l’ensemble des mouvements qui sollicitent les muscles du corps, entraînent leur contraction et augmentent les dépenses en énergie. Elle peut être effectuée dans la vie quotidienne. Elle inclut des occupations très diverses comme : marcher, bouger le coup, les mains, jardiner, faire le ménage, monter les escaliers, ainsi que les activités de loisirs ou sportives. Il a donné plusieurs exemples avant d’appeler les députés et plus globalement la population à s’adapter à une activité physique par semaine.
Quant au deuxième présentateur, il a expliqué que l’activité physique participe au traitement du diabète car elle contribue à faire baisser la glycémie et permet ainsi de mieux la contrôler. Avec un diabète, le sucre apporté par les aliments reste dans le sang au lieu de pénétrer dans les cellules pour y être transformé en énergie ou stocké. Comme l’activité physique nécessite de l’énergie, les cellules vont davantage utiliser le sucre qui circule dans le sang. Ainsi, toute activité agit favorablement sur les résultats de l’hémoglobine glyquée. Dr Ali Ada a expliqué que le traitement des cas de diabète n’empêche pas aux patients de consommer les aliments riches en sucre, mais de le faire avec modération et surtout de pratiquer des exercices physiques. Pour lui, une pratique sportive régulière et une alimentation saine constitueraient à elles seules une prévention et un traitement des types de diabète.
Quant à Dr. Souley Kimba, il a édifié l’assistance sur les bienfaits directs des activités physiques et le risque de survenue des maladies cardiovasculaires. Le cardiologue du sport et réadaptation cardiovasculaire conseille aux personnes dépassant la quarantaine, qu’avant de débuter ou de reprendre une activité physique de faire un bilan de cardiologie. Parce que, l’activité physique pratiquée régulièrement a des effets démontrés à court et moyen terme sur la fonction cardiaque. Une fréquence cardiaque moins élevée au repos et à l’effort, le cœur est moins sollicité. Aussi, la pression artérielle moins haute, le travail que le cœur doit réaliser pour éjecter le sang vers les artères est moins important. Il y a également une augmentation du volume de sang éjecté à chaque contraction, au repos et à l’effort.
Il ressort également qu’avec l’exercice physique, une consommation maximale d’oxygène plus élevée qui traduit une capacité cardio-respiratoire de meilleure qualité, une augmentation de la capacité à réaliser un effort de courte durée sans oxygène. Ces effets positifs se développent en quelques semaines mais à condition que la pratique soit réellement régulière. A l’inverse, «si vous arrêtez de pratiquer régulièrement, les bienfaits de l’activité physique disparaissent en moyenne entre 3 à 6 semaines. Les choses sont très variables d’un individu à l’autre», a-t-il expliqué.
Après les exposés, les députés ont posé beaucoup de questions auxquelles les panelistes ont donné des réponses adéquates. A l’issue des travaux le Ministère de la Jeunesse et du Sport a offert des maillots du sport aux députés présents à la journée parlementaires d’information.
Seini Seydou Zakaria(onep)