Les travaux en séance plénière de la première session ordinaire au titre de l’année 2021 dite session des lois de l’Assemblée nationale se poursuivent activement à l’hémicycle, place de la Concertation. Le jeudi 20 mai dernier, une journée parlementaire a été organisée sur la planification et la budgétisation sensible au genre. C’est la 2ème Vice-présidente de l’institution, Mme Hadiza Seyni Djermakoye qui a dirigé les travaux. La cérémonie d’ouverture s’est déroulée en présence de la ministre de la Promotion de la Femme et de la Protection de l’Enfant, Mme Allahoury Aminata Zourkaleini, du représentant du Programme Alimentaire Mondial, du représentant de la Cheffe de délégation de l’Union Européenne au Niger et de plusieurs députés ainsi que des fonctionnaires parlementaires.
Au cours des travaux, les députés ont été édifiés sur le sujet à travers deux exposés animés par des experts. Le premier animé par Mme Marie Pascaline Menono a porté sur le contrôle parlementaire sensible au genre et le deuxième thème a traité de la Planification et Budgétisation Sensible au Genre (PBSG), présenté par Mme
Mahamane Saratou Lalo. Ce qui a donné lieu à des débats contradictoires et instructifs. La journée a été sanctionnée par la lecture d’une résolution relative au thème de la journée.
A l’ouverture de la journée, la 2ème Vice-présidente de l’Assemblée nationale a présenté l’institution avant d’expliquer que les députés représentent toutes les composantes de la société et disposent des pouvoirs et des moyens nécessaires pour exprimer la volonté du peuple, grâce à leurs fonctions législatives et de contrôle. «Ces élus ont donc le devoir de garantir les droits et les libertés du peuple, ainsi que d’assurer la paix civile et un développement harmonieux», a déclaré Mme Hadiza Seyni Djermakoye.
Pour la 2ème Vice-présidente, le processus d’élaboration de planification et de budgétisation national doit refléter la prise en compte et la réalisation des droits fondamentaux de tous les citoyens du Niger. Une attention particulière doit être apportée aux groupes vulnérables, aux femmes et aux filles. C’est la raison pour laquelle la vigilance des députés sera particulièrement aiguisée en ce qui concerne la prise en compte des besoins spécifiques et différenciés des femmes et des hommes à tous les niveaux de planification et de budgétisation, d’une part et, d’autre part en ce qui concerne la gouvernance des institutions. «La rencontre d’aujourd’hui permettra à chacun des élus ici présents et aux fonctionnaires parlementaires, de prendre conscience et d’accorder une attention soutenue à l’intégration d’une perspective de genre dans le processus national de planification et de budgétisation. Notre institution, en plus des échanges de cette journée, vous saurait gré de mettre à la disposition des députés, des supports et des outils contenant des informations pratiques et immédiatement utilisables pour l’intégration d’une perspective de genre dans l’exercice du contrôle parlementaire, spécialement en ce qui concerne la planification et la budgétisation», a-t-elle rassuré.
Quant à la ministre de la Promotion de la Femme et de la Protection de l’Enfant, Mme Allahoury Aminata Zourkaleini, elle a
rappelé que le Niger a ratifié les principales Conventions internationales relatives à la promotion des femmes et des filles. De plus, la Constitution du Niger en son article 22 dispose que « l’Etat veille à l’élimination de toute forme de discrimination à l’égard de la femme, de la jeune fille et des personnes handicapées». Les
politiques publiques dans tous les domaines assurent leur plein épanouissement et leur participation au développement national. Pour Mme Allahoury Aminata Zourkaleini, ce dispositif comprend des actions de renforcement des
capacités des hauts fonctionnaires en charge de la planification nationale et de l’élaboration de budgets, nationaux, d’une part et d’un appui institutionnel pour la prise en compte du genre dans les administrations publiques d’autre part.
Pour les députés, cette journée contribuera au renforcement de leurs capacités à assurer l’analyse, le suivi de la mise en œuvre des politiques et de la législation en relation avec la promotion de la femme et de la fille. «Les échanges qui auront lieu dans cette Assemblée permettront de développer une synergie d’actions entre le Gouvernement et l’Assemblée Nationale pour la
réduction des disparités entre les sexes par la réalisation des droits des femmes et des filles, leur autonomisation et l’élimination des violences qui leur sont faites» a déclaré la ministre.
Quand aux représentants des partenaires, ils ont, chacun dans son intervention, fait cas des statistiques sur les disparités relatives au genre. Ils ont appelé les députés à faire un plaidoyer dans la prise en compte des besoins différenciés des femmes et des hommes dans l’élaboration des politiques publiques et des budgets nationaux.
Il faut enfin noter que le genre est une question d’adhésion, d’engagement individuel et collectif, mais aussi tout simplement de bon sens. Il va au-delà de la question des quotas et des feuilles de routes qui sont, certes, importants, et permettent d’avoir un cap avec des progrès à atteindre. L’égalité entre les femmes et les hommes, est une nécessité pour relever les défis socio-économiques actuels du Niger, garantir la justice sociale et parvenir à un développement inclusif, à une meilleure cohésion sociale et une paix durable. La prospérité d’une nation repose sur tout son peuple, les femmes et les hommes.
Seini Seydou Zakaria(onep)