Le 2ème Vice-président de l’Assemblée nationale, M. Ali Mahaman Liman a présidé le 6 Aout dernier à Niamey l’ouverture d’un atelier de validation d’une proposition de loi sur l’alimentation scolaire au Niger. Cet atelier est organisé par le Réseau Parlementaire Pour l’Education et le Développement avec l’appui financier et technique du Programme Alimentaire Mondial (PAM). Au cours des travaux, les participants ont examiné et étudié le document proposé composé de 35 articles structurés en cinq chapitres, qui sera soumis à l’appréciation du parlement nigérien. La cérémonie s’est déroulée en présence du ministre des Enseignements Secondaires, M. Mohamed Sanoussi Elhadji Samro, de la présidente du réseau, Mme Ali Mariama Elhadj Ibrahim, du représentant résident du PAM au Niger, M. Sorry Ouane, des présidents des commissions permanentes et de plusieurs invités.
Les autorités nigériennes accordent un intérêt à la question de l’éducation en générale et à celle de l’alimentation scolaire en particulier. L’alimentation scolaire fait partie des stratégies adoptées par de nombreux pays pour permettre aux enfants issus des milieux défavorisés et ou vivant dans des zones difficiles, d’avoir accès à une éducation de qualité. C’est pourquoi, le Niger s’est doté d’une Stratégie Nationale de l’Alimentation Scolaire qui prend en compte la vision holistique du secteur, conformément aux objectifs du Programme Sectoriel de l’Education et de la Formation (PSEF). Financé par l’Etat et ses partenaires principalement, le PAM, le programme d’alimentation scolaire ne couvre que 1.548 écoles sur les 17.000 que compte le Niger, soit moins de 10%.
Selon le 2ème vice-président de l’Assemblée nationale, M. Ali Mahaman Liman, la multiplication des foyers de crises humanitaires et alimentaires dans le monde, amenuise les financements, largement assurés par le Programme Alimentaire Mondial au profit des pays en situation d’urgence. Face à cette situation, les gouvernements ont sollicité l’appui du PAM pour rehausser la question de l’alimentation scolaire dans l’agenda international et adopter une stratégie commune pour une mise en œuvre des programmes de qualité sous le leadership des gouvernements nationaux. Ainsi, a-t-il dit, le gouvernement de la 7ème République du Niger, en partenariat avec le bureau pays du PAM, s’est engagé dans une campagne de plaidoyer et de lobbying en faveur du programme d’alimentation scolaire. Cette campagne a débuté à Johannesburg au forum mondial de la Nutrition Infantile en Octobre 2014 avec les Ministres de l’Education africains présents qui ont exprimé leur engagement dans une déclaration intitulée «La Déclaration de Johannesburg».
Cette déclaration a insisté sur la nécessité de plaider auprès des Gouvernements nationaux, pour une augmentation progressive des allocations budgétaires au profit des cantines scolaires. Cette dynamique a été poursuivie à Kigali, lors de la réunion de la Conférence des Ministres de l’Education d’Afrique (COMEDAF), puis à Inchéon en Corée en marge du Forum Mondial sur l’éducation en Mai 2015, dans le but d’associer le maximum de voix et d’intensifier ce plaidoyer au niveau continental pour la promotion d’une alimentation scolaire intégrée à l’agriculture locale. Une des principales
recommandations du Panel de Inchéon est l’élaboration d’une résolution sur l’alimentation scolaire qui a été proposée et adoptée par les chefs d’Etat Africains. Cette résolution exige de tous les pays africains, une contribution de 6% du budget de l’Education aux cantines et l’instauration du 1er Mars, comme journée africaine de l’Alimentation scolaire dont la 1ère édition a été célébrée à Niamey au Niger.
En dépit de ce grand plaidoyer, porté par le Niger à l’intérieur comme à l’extérieur, force est de constater que, le programme d’alimentation scolaire souffre encore de l’insuffisance de ressources, au moment où l’effectif des scolaires et les
besoins s’accroissent considérablement, particulièrement dans les zones Sahélo-Sahariennes du Niger, soumises à des rudes contraintes climatiques et anthropiques. Fortement préoccupé, par les questions d’accès et de qualité de l’éducation au Niger, « le Réseau Parlementaire Pour l’Education et le Développement, estime que, le Niger initiateur de ce plaidoyer doit disposer d’une loi sur l’alimentation scolaire, afin de réglementer la question », a dit M. Ali Mahaman Liman. D’où ce projet de loi. Au cours des travaux de l’atelier, les participants ont apprécié les fondements de cette proposition de loi mais aussi ont examiné le texte article par article.
Seini Seydou Zakaria(onep)