Les travaux en séance plénière de la 1ère session ordinaire au titre de l’année 2020, dite session des lois, se poursuivent à l’hémicycle de l’Assemblée nationale. Au cours de la séance plénière du samedi 30 mai 2020, les parlementaires ont interpelé deux membres du gouvernement pour répondre à des questions d’actualité. Il s’agit du ministre de la Santé publique, Dr Idi Illiassou Maïnassara au sujet du traitement de la maladie du coronavirus par la chloroquine couplée de l’azithromycine et le ministre d’Etat, ministre de l’Agriculture et de l’Elevage, M. Abouba Albadé concernant la disponibilité des intrants à la veille de la campagne agricole. La séance plénière a été présidée par le 4èmevice-président de l’Institution, M. Souley Idi en présence du ministre chargé des relations avec les Institutions, M. Barkaï Issouf.
Au cours cette séance, le ministre de la Santé publique est allé répondre à une préoccupation du député Abdourahmane Oumarou suite à la position du Niger sur la demande de l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS) relative à la suspension du protocole de traitement du coronavirus basé sur la chloroquine associée à l’Azithromycine. En réponse aux parlementaires, Dr. Idi Illiassou Mainassara, a averti que le Niger maintient sa position concernant le traitement du coronavirus à base de ce protocole. Il a rappelé qu’au début de la pandémie, l’OMS a prévu quatre branches d’essais cliniques dont le 4ème est l’association de la chloroquine et l’Azithromycine qui avait, pour certains, des effets indésirables. Ce qui a amené l’OMS à retirer cette branche pour continuer avec les trois autres branches.
«Ce n’est pas parce que l’OMS a retiré cette branche que tous les pays doivent arrêter. Le comité technique national de lutte contre la pandémie a plusieurs sous-commissions dont celle de la prise en charge. Ainsi, les experts du comité ont préconisé la poursuite de la prise en charge médicale des malades atteints du COVID-19 à travers le protocole actuel en vigueur basé sur la chloroquine associée à l’azithromycine, qui demeure à la date d’aujourd’hui la seule alternative grâce à laquelle le Niger a enregistré 813 cas guéris en attendant un nouveau protocole», a précisé le ministre de la Santé publique. Dr Idi Illiassou Maïnassara devait ajouter que la prescription de la chloroquine doit se faire chez la personne testée positive au Covid 19 et c’est au médecin d’instituer le traitement et sous surveillance médicale. «Mais, la chloroquine est déconseillée à titre préventif», a-t-il prévenu.
La 2ème interpellation a concerné le ministre d’Etat en charge de l’Agriculture et de l’Elevage, qui est allé répondre aux questions du député Hama Assah qui voulait savoir les dispositions prises par le gouvernement pour assurer la disponibilité des intrants agricoles aux paysans et à un coût accessible.
Dans ses réponses le ministre Albadé Abouba a divulgué aux parlementaires le plan de la campagne agropastorale 2020-2021. Il a, à cet effet, déclaré que c’est dans un contexte difficile, marqué par l’insécurité, la récession économique, le changement climatique, auxquels est venue s’ajouter la pandémie de Covid 19 que son département ministériel a préparé un plan de campagne agropastorale 2020-2021, évalué à 39.233.618.301 FCFA dont 17.026.694.598 FCFA sont inscrits dans la loi des finances 2020. «Nous sommes en train de mettre en œuvre des mesures d’urgence pour répondre aux attentes de nos producteurs nigériens», a déclaré le ministre d’Etat en charge de l’Agriculture avant de préciser que le plan national a pour objectifs de mettre à la disposition des producteurs des intrants, du matériel et équipements agricoles pour les aider à tirer le meilleur profit de la saison des pluies.
Le ministre Albadé Abouba a opportunément dit que du fait que les conséquences de la pandémie du coronavirus sur les productions agropastorales pourraient être néfastes pour le secteur, le gouvernement a décidé que le gap de 22.206.923.703 FCA soit financé sur les ressources mobilisées dans le cadre de la gestion de la pandémie à travers les efforts supplémentaires des partenaires techniques et financiers (PTF), notamment dans le cadre de la réorientation des fonds de certains projets financés par la Banque Mondiale (PASEC, PIMELAN, PARIIS), ainsi que l’appui attendu des autres partenaires.
En ce qui concerne l’approvisionnement en semences, l’objectif global est de porter les acquisitions à 8 157,99 tonnes de semences améliorées dont actuellement 2941,05 tonnes sont mises en place et le reste est en cours d’acquisition à travers l’appui des partenaires. Le gouvernement prévoit un besoin de 200.000 tonnes d’engrais pour cette année dont déjà une disponibilité de 57.500 tonnes pour la CAIMA et 87.000 tonnes de commandes par les privés. Dans ce plan élaboré, il y a une disponibilité 126.000 litres des produits phytosanitaires pour un besoin de 300.000 litres dont le reste est en cours d’acquisition. Ensuite un plan de prévention et de riposte au criquet pèlerin suivi des comportements des ouvrages de mobilisation des eaux, de suivi des inondations des terres de cultures et de suivi régulier de la campagne agropastorale font également partie des composantes du plan de campagne agropastorale 2020-2021. Le ministre d’Etat de l’Agriculture et de l’Elevage a enfin annoncé la disponibilité 25.000 hectares pour les boutures de manioc dans le cadre de la résilience aux effets néfastes du covid19.
Par ailleurs, il faut noter qu’au cours de la plénière du samedi 30 mai 2020, les parlementaires ont procédé à l’examen et au vote avec 104 voix pour, zéro (0) contre et zéro (0) abstention, du projet de loi portant ratification de l’accord de financement composé d’un crédit N°6620-NE d’un montant équivalent à 6.400.000 Euros et d’un don ND618-NE d’un montant équivalent à 5.200.000 DTS, signé le 08 mai 2020 à Niamey entre le gouvernement de la République du Niger et l’Association Internationale de Développement (AID) pour le financement du projet de riposte d’urgence au COVID-19 au Niger.
L’objectif global du projet est de prévenir, de détecter et de riposter à la menace posée par la covid-19 et de renforcer les systèmes nationaux de préparation en matière de santé publique. Il sera mis en œuvre à travers plusieurs composantes, notamment : intervention d’urgence à la covid-19 ; campagne de communication ; engagement communautaire et changement de comportement et enfin la gestion de la mise en œuvre, suivi et évaluation. Les commissaires du gouvernement, Dr Idi Illassou Mainassara, ministre de la Santé publique et M. Barkaï Issouf, ministre Chargé des Relation avec les Institutions ont largement expliqué l’importance de l’adoption de ce projet de loi.
Les travaux en séance plénière reprendront, le samedi 6 juin 2020 avec ordre du jour le contrôle de l’action gouvernementale.
Seini Seydou Zakaria(onep)