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On ne saurait parler de développement au Niger sans une prise en compte de la femme qui constitue numériquement la majorité de la population. En effet, elle apporte une contribution énorme à l’économie, que ce soit au sein des entreprises, dans les exploitations agricoles, comme entrepreneuse ou employée. La femme nigérienne est un atout dans tous les secteurs. Dans le cadre des Assises Nationales, les femmes se sont mobilisées et ont répondu à l’appel des autorités actuelles. Représentantes des organisations féminines et des structures syndicales, cheffes d’entreprise, elles sont porteuses des attentes et recommandations des femmes nigériennes, rurales comme urbaines, de façon générale.
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Dans la sous-commission n°2, Refondation politique et Institutionnelle, la voix de Mme Mahamadou Nasbou, Vice-présidente de la Coordination des Organisations non-gouvernementales et associations féminines du Niger (CONGAFEN, section de Tahoua) a porté haut les attentes des femmes nigériennes. Pour cette femme engagée, il est temps de respecter scrupuleusement la loi sur le quota, surtout au niveau des postes nominatifs et électifs, et améliorer l’implication des femmes au niveau des instances décisionnelles. Mme Mahamadou Nasbou a surtout exhorté à une meilleure prise en compte des opinions des femmes nigériennes par rapport à la gouvernance du pays.
Elle a par ailleurs plaidé pour la prise en compte ou la correction de toutes les insuffisances ou lacunes constatées dans la mise en place des lois et instruments juridiques nationaux afin de protéger les femmes et les jeunes filles sur tous les plans. La vice-présidente de la CONGAFEN Tahoua a également recommandé de créer les conditions favorables à la lutte contre les violences basées sur le genre ou faites aux femmes et aux filles en punissant sévèrement ces actes barbares, mais aussi, et surtout, de créer les conditions nécessaires pour améliorer la santé maternelle et infantile pour que, désormais au Niger, aucune femme ne meurt en donnant la vie.
Cette dame active et déterminée a également soutenu la nécessité de favoriser la participation pleine et active de la femme nigérienne dans la prévention et la gestion des conflits, l’adaptation au changement climatique et le combat pour la souveraineté nationale. Elle recommande de créer des initiatives favorisant la promotion de la femme et de la jeune fille au Niger, à promouvoir l’entrepreneuriat des femmes, tant en milieu rural qu’urbain.
Au niveau de la sous-commission n°3 qui traite de l’économie et du développement durable, les femmes ont également apporté des contributions pertinentes visant à améliorer les conditions de vie et de travail de la femme nigérienne. La voix imposante de la cheffe d’entreprise Maidah Mamoudou Zeinabou, PDG de Niger-lait SA, a retenti pour réveiller la conscience des uns et des autres à travers des recommandations sagaces.
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Selon cette cheffe d’entreprise, le Niger regorge de beaucoup de potentialités. Cependant, a-t-elle regretté, il y a beaucoup de défis qui entravent la mise en œuvre et l’exploitation de ces potentialités pour lancer le développement du pays. « Le Niger a beaucoup de stratégies qui concernent le développement durable. Mais, notre problématique, c’est la mise en œuvre et aussi les hommes liés à la mise en œuvre. De l’agriculture en passant par l’élevage, le secteur industriel, le capital humain, il y a tous ces sous-thèmes qui parlent de développement durable mais qui sont malheureusement mal exploités par les hommes. Aujourd’hui, tout y est pour qu’il y ait un développement durable mais, en fait, les hommes et les ancrages institutionnels font défaut », a-t-elle déploré. Pour Mme Maidah Mamoudou Zeinabou, c’est la dernière chance, le dernier tournant décisif pour mettre fin au laxisme dans la gestion des ressources. C’est l’heure d’entreprendre et de bien faire pour un essor économique du pays, une souveraineté absolue, surtout alimentaire.
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Dans cette même salle de la sous-commission n°3, Mme Rabiou Fatimatou Bizo, enseignante à l’Institut Universitaire de Technologie de l’Université Djibo Hamani de Tahoua, par ailleurs représentante du Syndicat National des Enseignants des IUT et des grandes écoles (SNEG), ne s’est pas fait prier pour se faire entendre avec des recommandations visant à renforcer et à améliorer le système éducatif au Niger. D’après cette enseignante du supérieur, on doit créer des centres qui permettront de rapprocher les Universités de la société, de mettre à contribution les Universités dans les prises de décision, de réhabiliter les centres de formation professionnelle en les adaptant à nos réalités, d’autonomiser l’école technique de Maradi.
Rahila Tagou (ONEP)