Le Laboratoire d’études et de recherches sur les dynamiques sociales et le développement local (LASDEL) a organisé le mercredi 09 octobre à Maradi, un atelier de coproduction des interventions du Programme Stop-Maladies Non Transmissibles au Niger. Cet atelier est organisé sous le financement du National Institut of Health Care Research de la grande Bretagne. Le programme de recherche-action « Stop NCD » couvre trois pays d’Afrique de l’ouest à savoir le Niger, le Burkina Faso et le Ghana. Il est mis en œuvre par cinq (5) institutions d’enseignement et de recherche.
L’objectif de cette rencontre est de produire des interventions adaptées au contexte pour la prévention, le diagnostic et la gestion des maladies non transmissibles au niveau de la communauté et des soins primaires, et procéder à une évaluation formative du processus. Ces maladies sont l’hypertension artérielle, le diabète et les troubles mentaux associés.
En ouvrant ces travaux, le Secrétaire général du gouvernorat de Maradi, M. Abdoulkarim Mahamadou a félicité le LASDEL pour avoir mis en œuvre ce programme de recherche-action portant sur les maladies non transmissibles. « Ce programme vise à accompagner les autorités du Niger dans la lutte contre les maladies non transmissibles », a-t-il estimé. Il a relevé une certaine percée épidémiologique des maladies non transmissible, devenues responsables des principales causes de la mortalité à travers le monde, au cours de ces dernières décennies. Le secrétaire général du gouvernorat de Maradi a indiqué que d’après une projection de l’OMS, le nombre de mort dû aux maladies non transmissibles atteindra 55 millions d’ici 2030 si rien ne change.
Au Niger, poursuit-il, 30 % des décès enregistrés chaque année sont dus aux maladies non transmissibles et le risque de décès prématuré dû à ces maladies est de 21 %. « Je suis convaincu que les résultats de votre programme de recherche contribueront à améliorer la prise en charge des maladies non transmissibles, mais aussi de lutter efficacement contre la prévalence de ces maladies au Niger », a-t-il déclaré avant de se réjouir du fait que le programme réserve aussi un volet sur la formation de toutes les parties prenantes. « C’est une opportunité pour renforcer les capacités des chercheurs eux-mêmes, mais aussi des professionnels de la santé et des communautés », a-t-il estimé. Il a enfin plaidé pour une synergie d’actions en faveur de la santé des populations.
Pour sa part, la coordonnatrice du programme NIHR-STOP-NCD, représentante du LASDEL, Dr AISSA DIARRA a indiqué que les maladies non transmissibles constituent un défi croissant dans le système de santé nigérien, particulièrement à Maradi. « Les maladies non transmissibles affectent directement la qualité de vie de nos communautés, en particulier les populations les plus vulnérables », a-t-elle soutenu. A ce titre, elle estime qu’il est crucial de repenser la manière d’agir en intégrant une approche centrée sur la coproduction où chaque acteur a un rôle essentiel à jouer. Il s’agit ici de réfléchir et travailler ensemble, en croisant les savoirs et les expériences. Pour Dr AISSA DIARRA, la coproduction n’est pas seulement une collaboration, mais plutôt un processus où les perspectives de chaque acteur sont précieuses, qu’il s’agisse des professionnels de la santé, des patients ou des organisations communautaires. « Toutes les voix vont être entendues », a-t-elle rassuré. L’objectif ultime étant d’aligner leurs efforts pour rendre les interventions plus efficaces, mieux adaptées aux besoins de tous les acteurs concernés et plus équitables.
Enfin, le Directeur Régional de la Santé Publique, de la Population, et de l’Action Sociale, M Boubacar Sadou Ousseini a indiqué que cette thématique est une véritable préoccupation dans la région de Maradi. Pour lui, la politique sanitaire au Niger est beaucoup plus basée sur la santé primaire. Or, pour prévenir ces maladies et leurs complications, il faut agir au niveau du système santé primaire. « A travers cette approche, cela va permettre de renforcer les efforts de l’Etat qui a mis en place un programme de lutte contre les maladies non transmissibles et peut être à travers les recherches, cela pourrait apporter un plus à ces efforts», a estimé M Boubacar Sadou Ousseini.
Tiémogo Amadou ONEP Maradi