Un atelier national de consultation technique axé sur les recherches et les études relatives aux réglementations et outils destinés à réduire les risques sécuritaires liés au climat dans les régions transfrontalières du Liptako-Gourma s’est tenu le vendredi 24 janvier 2025 à Niamey. Organisé par l’Autorité de Développement Intégré des États du Liptako-Gourma (ALG) en collaboration avec le Programme des Nations Unies pour le développement (PNUD), cet atelier a pour objectif de créer une plateforme d’échange essentielle avec les parties prenantes, notamment les autorités locales et les communautés des régions concernées, afin de discuter des résultats préliminaires de cette étude en vue de leur validation.
C’est le Directeur Général de l’Environnement et du Développement Durable M. Seydou Moussa Ali qui a présidé qui a présidé la cérémonie d’ouverture des travaux en présence de la Chef Service Environnement et Résilience Climatique Mme Sy Kadiatou Diallo au PNUD.
M. Seydou Moussa Ali a, à cette occasion, relevé que la gestion des ressources naturelles dans la région est particulièrement complexe en raison de la coexistence de systèmes de gouvernance formels et informels. Les gouvernements du Niger, du Mali et du Burkina, a-t-il dit, ont mis en place des règles et des régulations officielles de gestion des ressources naturelles. Toutefois, chaque pays possède ses propres cadres juridiques et institutionnels. « Le PNUD a commandité une étude dans le cadre du programme régional, sur la sécurité climatique dans le Sahel occidental visant à analyser les réglementations et outils existants qui régissent la gestion des ressources naturelles tant au niveau formel qu’informel. Cet atelier vise à offrir une plateforme d’échange entre les parties prenantes pour permettre une meilleure compréhension des pressions climatiques dans cette zone critique, tout en favorisant le développement et la diffusion de lignes directrices, d’outils et de pratiques visant à renforcer la collaboration entre les autorités, les organisations de la société civile (OSC) et les communautés locales, au-delà des frontières », a mentionné le Directeur de l’Environnement et du Développement Durable.
Pour sa part, la Chef Service Environnement et Résilience Climatique Mme Sy Kadiatou Diallo, a souligné que les effets des changements climatiques exacerbent les conditions qui menacent la paix et la sécurité. Ainsi, la hausse des températures, les sécheresses prolongées ou les tempêtes plus fortes et plus violentes entraînent des pertes de moyens de subsistance, la concurrence pour des ressources naturelles rares alimentent les migrations et les déplacements. La crise contemporaine au Mali, au Burkina et au Niger reflète ce contexte. Pour Mme Sy Kadiatou Diallo, plusieurs recherches ainsi que des preuves empiriques démontrent que la zone du Liptako Gourma est vulnérable au changement climatique, car une grande partie de sa population dépend de l’élevage et de l’agriculture pluviale, qui représentent tous les deux des secteurs sensibles aux fluctuations de la disponibilité de l’eau et des températures extrêmes.
« Ces tendances, combinées au surpâturage, à la déforestation et à l’exploitation minière, accélèrent la dégradation des sols et de la végétation. Ce qui nuit à la capacité des écosystèmes locaux pour résister et s’adapter aux changements climatiques. En effet, le PNUD a élaboré un programme régional, sur la sécurité climatique dans le Sahel occidental visant à améliorer la résilience des populations sahéliennes face aux impacts cumulatifs et en cascade des chocs et stress climatiques, y compris les conflits violents, tout en soutenant la cohésion sociale et les systèmes de gouvernance locale grâce à une utilisation durable et un accès équitable aux ressources naturelles », a ajouté Mme Sy Kadiatou Diallo.
Dr Abdou Gado Fanna, membre de la plateforme des Organisations de la Société Civile sur le changement climatique et le développement durable, a souligné que la mise en œuvre de cette stratégie nationale doit être faite en concertation avec plusieurs parties prenantes parmi lesquelles les organisations de la société civile, les directions techniques, le Ministère de tutelle, le secteur privé et les Universités. « Notre plateforme est membre du comité ad hoc mis en place pour piloter la stratégie nationale dans son élaboration d’une part mais aussi la mise en place de son plan d’action, d’autre part. Le comité ad hoc chargé du suivi et de l’élaboration sur le nexus climat, paix et sécurité a comme objectif général d’élaborer cette stratégie nationale compétitive internationale », a-t-elle ajouté.
Fatiyatou Inoussa & Rabi Issoufou Guero (ONEP)