Le représentant du ministre des Finances, M. Moumouni Adamou a présidé hier matin, la cérémonie d’ouverture d’un atelier national de validation de l’étude et de formation sur la revue des dépenses publiques et des institutions en matière de réduction des risques de catastrophe (RRC) et de changement climatique (CC). Cette revue qui durera deux jours est initiée par le Programme des Nations Unies pour le Développement (PNUD) et financée par le projet de résilience au Sahel à travers la CEDEAO. Elle vise à présenter les résultats de la revue des dépenses publiques et des institutions.
A l’ouverture des travaux, le représentant du ministre des Finances, M. Moumouni Adamou a souligné l’importance de cette revue qui est non seulement présentée pour la 1ère fois au Niger, mais aussi qui combine trois thématiques importantes à savoir le changement climatique, la gestion des risques de catastrophe et surtout le marquage budgétaire. En effet, le changement climatique a un impact sévère sur les programmes de développement et les économies. «Pour rappel, rien que cette année, au 30 août 2022, on dénombre plus de 100.000 personnes soit 14.285 ménages qui sont affectés par les inondations suites aux fortes précipitations enregistrées en juin dans les 8 régions du pays. Ces inondations ont eu un bilan macabre qui s’élève à 75 morts» a-t-il déclaré.
Pour M. Moumouni Adamou, la réduction de risques de catastrophe est intimement liée au changement climatique et ces deux phénomènes font peser de tout leur poids sur les économies et le processus de développement du pays. Ainsi, les résultats de cette revue de dépenses publiques contribueront assurément à améliorer la transparence au niveau des efforts budgétaires consentis par le Niger dans le cadre de la gestion des risques de catastrophe et de l’action climatique. Le représentant du ministre des Finances a enfin suggéré aux participants de prêter une oreille attentive à cette restitution afin d’apporter toutes leurs expériences dans le processus d’amélioration de ces travaux qui aideront sans doute à améliorer également le budget et le plaidoyer pour une meilleure prise en compte de la RRC et du changement climatique dans les actions et programmes de développement et de lutte contre la pauvreté.
Pour sa part, le représentant résident adjoint du Programme des Nations Unies pour le Développement (PNUD), M. Eloi Kouadio-IV a rappelé que, la région du Sahel en Afrique de l’Ouest, est l’une des régions les plus vulnérables au changement climatique, avec des augmentations de températures qui devraient être 1,5 fois plus élevées que dans le reste du monde. En effet, selon le Fonds Monétaire International (FMI), le Niger et d’autres pays du Sahel sont exposés à des catastrophes naturelles majeures. Ces pays sont tributaires de l’agriculture pluviale et subissent des dommages considérables du fait de sécheresses et des inondations répétées.
Ainsi, pour atteindre leurs objectifs de développement et assurer le bien-être de leurs populations, M. Eloi Kouadio-IV estime que, les pays du Sahel dont le Niger, ont besoin d’investissements dédiés au renforcement de leurs capacités à répondre et à se remettre à des catastrophes récurrentes ainsi qu’à s’adapter au changement climatique. «Selon le rapport de la 4ème plateforme régionale africaine sur la réduction des risques de catastrophe (2013), de nombreux pays africains utilisent différentes approches pour compenser les impacts des risques naturels sur leurs économies, comme les fonds d’urgence, les programmes de transfert de risques ainsi que les investissements pour faire face aux risques de catastrophe dans leur planification et leur budgétisation du développement national et local» a-t-il indiqué.
Pour le représentant résident adjoint du PNUD, l’objectif principal du présent atelier est de présenter les résultats de la revue des dépenses publiques et des institutions en matière de RRC et de CC afin de contribuer à la sensibilisation des participants sur l’importance de la priorisation de la GRC et du CC dans les politiques nationales et dans le processus budgétaire d’une part, et pour l’utilisation des résultats de l’étude, d’autre part.
Rachida Abdou Ibrahim (Stagiaire)