Le Secrétaire général du gouvernorat de Niamey, M. Assoumane Sahabi, a présidé hier matin, la cérémonie d’ouverture de l’atelier régional de partage de la feuille de route pour opérationnaliser les voies de transformation des systèmes alimentaires pour une alimentation saine à l’horizon 2030 au Niger. L’objectif de cette rencontre est de partager avec les différentes parties prenantes, les engagements pris, traduits sous forme de feuille de route vers des systèmes alimentaires durables, inclusifs, résilients, favorables à la nutrition et soucieux de l’environnement.
Procédant à l’ouverture des travaux, le Secrétaire général du gouvernorat a indiqué que le Niger et les autres pays sahéliens sont de plus en plus affectés par une superposition de crises complexes combinant les sécheresses, les inondations, l’insécurité civile et l’insécurité sanitaire qui se manifeste par la crise de la covid-19. Tous ces défis a-t-il ajouté tendent à amplifier les contradictions et les conflits locaux et à dégrader l’accès à une alimentation saine, particulièrement pour les groupes les plus vulnérables. M. Assoumane Sahabi a en outre rappelé qu’en 2020, la proportion des femmes âgées de 19-49 ans ayant atteint la diversité alimentaire minimale au Niger est de 52% contre seulement 10% chez les jeunes enfants de 6-23 mois. La diversité alimentaire est l’un des meilleurs indicateurs d’une alimentaire saine.
Le SG du gouvernorat de Niamey a affirmé que sur la base des expériences des crises alimentaires des années 70 et 80, des mécanismes et outils de prévention et de gestion de l’insécurité alimentaire et nutritionnelle, pour les situations de vulnérabilité conjoncturelle, ont été mis en place dès le début des années 90. Un accent particulier est mis sur le renforcement des capacités des acteurs en charge de la prévention et la gestion des conflits ruraux et de la sécurisation des ressources foncières. Il a, à cet effet, fait savoir que depuis 2012, le Niger a élaboré une stratégie de sécurité alimentaire, nutritionnelle et de développement agricole durables communément appelée ‘’Initiative 3N’’. Cette stratégie qui allie investissement structurant et réponse aux chocs est devenue un modèle d’inspiration dans la sous-région et même au-delà.
Pour accélérer la transformation de ses systèmes alimentaires à l’horizon 2030, le Niger a, selon M. Assoumane Sahabi, opté de construire sur l’existant en articulant tous ses efforts dans le cadre de la stratégie de l’I3N et de ses plans quinquennaux 2021-2025 et 2026-2030. La réussite de ces transformations pour une alimentation saine au Niger nécessitera donc une mobilisation de ressources financières conséquentes tant publiques que des partenaires techniques et financiers ainsi que la participation des coalitions diverses en vue de mettre en œuvre des investissements encore plus nombreux mais mieux ciblés et de meilleure qualité.
Pour sa part, le Secrétaire général du Haut Commissariat de l’I3N, M. Maizama Abdoulaye, a notifié que la transformation des systèmes alimentaires implique le plein engagement de chacune des parties prenantes. Au Niger, les autorités et leurs partenaires ont pris conscience très tôt de la fragilité croissante du système de production agro-sylvo-pastorale et halieutique du fait de divers chocs, climatique, sécuritaire, sanitaire, et démographique avec comme corollaire des perturbations importantes dans les chaines, de la production, l’approvisionnement, la valorisation et l’accès aux produits agro-sylvo-pastoraux et halieutiques.
Ces perturbations affectent, selon lui, négativement la sécurité alimentaire, la nutrition, la santé des populations et les économies aussi bien à l’échelle des producteurs qu’à l’échelle du pays. C’est pourquoi, a annoncé Maizama Abdoulaye, les autorités de la 7ème république ont adopté la stratégie de sécurité alimentaire et nutritionnelle et du développement agricole durable, initiative 3N, comportant 5 axes dont le 5ème est la gouvernance du secteur portée par la Haut Commissariat à l’initiative 3N, administration de mission qui a pour mandat, la coordination multisectorielle, l’impulsion des reformes, le plaidoyer pour la mobilisation des ressources et l’animation des instances de concertation des acteurs pour la sécurité alimentaire et nutritionnelle afin de relever tous ces défis. M. Maizama Abdoulaye a enfin rassuré que les résultats des travaux seront utilisés pour orienter les décisions et recadrer les planifications dans le domaine de la sécurité alimentaire nutritionnelle.
Farida Ibrahim Assoumane
(Stagiaire)