La Directrice générale de la Centrale d’achat des Médicaments essentiels génériques des consommables médicaux (CAMEG), Dr Anne Maryse K’haboré, était droite sur ses talons, en cet après-midi du lundi 19 octobre 2020, en recevant dans les services qu’elle dirige la douzaine de journalistes venus de différents pays d’Afrique pour un voyage de presse au Pays des Hommes Intègres. Une assurance affichée qui se comprend aisément. En effet, en dépit de son allure juvénile, cette dame de 39 ans à la mise élégante est tout à fait à l’aise dans ses dossiers.
En plus d’un Doctorat en Pharmacie obtenu à Paris V (France) et d’un Master en Management des industries de santé et des biotechnologies à l’Ecole Supérieure de Commerce de Paris (ESCP-Europe), Dr Anne Maryse affiche à son ‘’compteur’’ plus de 14 années d’expérience dans le domaine des industries pharmaceutiques (9 ans) et dans celui de la gestion officinale (5 ans), avec à la clé des postes de responsabilité dans de grandes multinationales comme Sanofi Aventis, Pfizer, Astra Zeneca et Novartis.
La CAMEG, un maillon fort de la politique de gratuité des médicaments…
Assurément, la compétence, l’expérience et le leadership de cette dame de conviction aux commandes de la CAMEG constituent un potentiel de taille pour relever le défi de l’objectif ‘’santé pour tous’’ au Burkina Faso, pour lequel le Président Roch Marc Christian Kaboré a exprimé un engagement fort à travers son programme présidentiel. En effet, pour améliorer la santé de la population, il faut d’abord des médicaments en quantité et en qualité, mais surtout plus accessibles aux couches les plus vulnérables. D’où la politique de gratuité des médicaments pour les femmes
Pour cela, le Président du Faso peut compter sur la Centrale d’achat des Médicaments essentiels génériques des consommables médicaux (CAMEG) qui, après avoir été sauvée in-extremis d’une crise profonde, est devenue un outil performant en matière d’approvisionnement, de conservation et de distribution des produits pharmaceutiques. C’est justement à ce titre que la Centrale joue un rôle moteur dans la conduite de la politique de gratuité de médicaments pour les femmes enceintes et les enfants de moins de 5 ans, une des grandes innovations du Président Roch Marc Christian Kaboré. Quand on sait que cette frange de la population (les femmes et les enfants) ciblée par la politique de gratuité des médicaments constitue à elle seule plus de 30% de la population burkinabé, on comprend facilement l’ambition du Président visant à faire de la couverture sanitaire universelle (CSU) une réalité au Burkina Faso.
Dressant le bilan de la politique de gratuité des médicaments, la Directrice générale de la CAMEG, Dr Anne Maryse K’haboré, affirme fièrement qu’après cinq ans de mise en œuvre, ce sont 70 millions de prestations qui ont été offertes gratuitement aux populations, dont 3,08 contacts par enfant et par an, le tout pour un montant de 120 milliards FCFA.
120 milliards FCFA pour 70 millions de prestations en faveur de la population
En plus de cette avancée réalisée en matière de gratuité des produits pharmaceutiques, la Centrale apporte une contribution visant à maintenir la baisse des prix des médicaments au profit de la population. Ainsi, selon la Directrice générale, en 2019, les efforts consentis par la CAMEG pour soutenir cette baisse des prix se chiffrent à plus de 800 millions de FCFA. «S’y ajoute également la subvention de certains produits spécifiques, comme par exemple, le sérum anti-venin, acheté à 26.000 FCFA pour être revendu aux patients à 2.000 FCFA. Au total, le surcoût supporté par la CAMEG sans aucune incidence sur le prix du produit s’élève à 600 millions de FCFA», précise Dr Anne Maryse.
A la gratuité des médicaments, s’ajoute aussi celle des soins, toujours pour les femmes et les enfants de moins de 5 ans, pour le cas de certaines maladies. Il ressort du bilan des cinq ans d’actions du programme présidentiel, que grâce à la gratuité des soins, il a été enregistré une nette amélioration du taux d’accouchement assisté, une augmentation de la fréquentation des structures de santé, et surtout une réduction des taux de mortalité maternelle et infantile et intra-hospitalière.
A titre illustratif, au cours de la période 2016-2019, la gratuité des soins a permis de délivrer 59.345.471 actes médicaux gratuits aux femmes enceintes et aux enfants de moins de 5 ans, le tout pour un coût total de 104.394.084.352 F CFA. Mieux, cette politique de la gratuité a permis d’atteindre la norme OMS avec une augmentation du nombre de contacts des enfants de moins de cinq ans qui a évolué de 2 contacts par an avant 2016, à plus de 3,1 contacts à partir de 2018.
En plus de la politique de gratuité des médicaments et des soins, la mise en œuvre de la politique de santé au Burkina Faso s’est traduite parle renforcement des infrastructures et du plateau technique des structures de soins, mais également l’amélioration de la disponibilité du personnel en nombre et en qualité. Il a fallu en plus jouer sur le volet relatif à la construction de nouvelles infrastructures pour développer les prestations des structures de soins.
Pour ce qui est des hôpitaux régionaux, les acquis concernent la construction du CHR de Ziniaré, la transformation du CHR de Ouahigouya en CHR universitaire (CHRU), et la construction en cours du CHRU de Dédougou et du CHR de Manga. Ces réalisations ont eu pour effet de réduire le rayon moyen d’action (RMA) théorique de 6,8 km en 2016 à 6,1 km en 2019. En prenant en compte les interventions du secteur privé, le RMA descend à 5,8 km, s’approchant ainsi sensiblement de la norme OMS qui est de 5 km.
S’y ajoutent les réalisations en faveur de centres spécialisés, dont la construction et la mise en fonction de centres de dialyse au niveau du CHUSS de Bobo-Dioulasso et des CHU de Tengandogo et de Bogodogo ainsi que du CHRU de Ouahigouya. Dans le cadre de la lutte contre le cancer, les patients peuvent se réjouir de la construction des unités de radiothérapie au centre de cancérologie de Tengandogo et au CHU de Bogodogo, en phase d’achèvement.
Denouveaux équipements et infrastructuressanitaires presque partout dans le pays…
En matière d’équipement, le gouvernement a alloué un montant de 2,36 milliards FCFA pour l’acquisition d’équipements médicotechniques au profit des hôpitaux. Le renforcement du système sanitaire s’est traduit également par l’acquisition de 300 nouvelles ambulances, une dotation de 456 nouvelles motos pour les PEV; l’équipement de 112 laboratoires de structures publiques en automates d’hématologie de dernière génération, etc.
Les ressources humaines n’étaient pas en reste. Dans ce volet, les efforts de l’Etat ont permis l’accroissement des effectifs du ministère de la Santé à travers le recrutement d’agents de santé soit, 7.300 agents sur les 4 années et de 904 médecins spécialistes. Sans oublier les actions de renforcement des capacités des personnels avec la formation de 787 agents, pour un coût global de 2.309.120.000 FCFA/an depuis 2017.
Assane Soumana, envoyé spécial(onep)