La campagne de chimio prévention du paludisme saisonnier couplée au dépistage de la malnutrition chez les enfants âgés de 3 à 59 mois, édition 2023 a été officiellement lancé le samedi 22 juillet dernier à Niamey. Cette stratégie de contrôle du paludisme a pour objectif de réduire l’incidence de la maladie pour la tranche d’âge 3 à 59 mois. L’édition 2023 est séquencée en trois, quatre voire cinq passages espacés d’un mois selon la durée de la saison des pluies dans les zones géographiques du Niger. C’est le ministre de la Santé Publique, de la Population et des Affaires Sociales, Dr Illiassou Idi Maïnassara qui a procédé au lancement de ladite campagne en présence de plusieurs personnalités.
D’après le ministre de la Santé publique, de la Population et des Affaires Sociales, le paludisme sévit au Niger durant toute l’année tant en milieu rural qu’en milieu urbain. « Il est aussi l’une des premières causes de morbidité et de décès dans notre pays notamment chez les enfants de moins de 5 ans et les femmes enceintes. 4.937.676 cas dont 4.182 décès ont été enregistrés en 2021 au Niger contre 4.844.731 cas dont 5.580 décès en 2022 », a-t-il précisé.
Pour cette campagne de CPS conduite par le Programme national de Lutte contre le Paludisme (PNLP), 67 districts sanitaires sur les 72 que compte notre pays seront couverts pour une cible globale de 4.811.757 enfants de 3 à 59 mois. « Cependant au district sanitaire de Damagaram Takaya, en plus des enfants de 3-59 mois, ce sont 58.329 enfants âgés de 5 à 9 ans qui bénéficieront de cette prévention. Cette prise de médicaments permet de maintenir les concentrations du produit dans le sang pendant la période de haute transmission, au cours de laquelle le risque de contracter le paludisme est plus élevé », a-t-il relevé.
La CPS est une stratégie recommandée par l’OMS dans les zones de forte transmission saisonnière. « Cette période correspond chez nous à la saison des pluies, caractérisée par une forte densité de moustiques et par conséquent un nombre élevé d’épisodes de paludisme surtout chez les enfants », a relevé le ministre en charge de la Santé. Au cours de chaque passage, chaque enfant cible du programme recevra trois doses dont la première est administrée le premier jour en présence du distributeur et les deux autres sont remises aux parents pour leur administration à domicile le deuxième et le troisième jour suivant la première dose », a-t-il expliqué.
Dr Illiassou Idi Mainassara a fait remarquer qu’en dépit des décès qu’il occasionne, le paludisme, a d’autres conséquences néfastes sur la santé des populations notamment l’anémie chez les femmes enceintes, le retard scolaire, la diminution du rendement des travailleurs et une charge financière énorme pour les ménages et les entreprises. Pour le ministre de la Santé publique, de la Population et des Affaires sociales, la CPS vient en complément aux autres mesures de lutte contre le paludisme. C’est pourquoi, il a lancé un appel à tous pour que les autres mesures individuelles et collectives de lutte contre les moustiques soient renforcées. Il s’agit de l’assainissement de l’environnement couplée à la pulvérisation intra et extra habitation, de dormir sous moustiquaires imprégnées d’insecticide à longue durée d’action toutes les nuits et durant toute l’année et le recours précoce aux soins dès les premiers signes pour une prise en charge adéquate.
Auparavant, le Coordonnateur des agences au Bureau pays OMS, a expliqué que le rapport mondial de l’OMS sur le paludisme a montré que le nombre de cas de paludisme était estimé en 2021 à 247.000.000 dont 619.000 décès au niveau mondial. « Selon ledit rapport, six pays africains comptabilisaient à eux seuls, plus de la moitié des cas et décès du paludisme au niveau mondial parmi lesquels le Niger avec 3% des cas et 4% des décès. De plus, les enfants de moins de cinq ans constituent la cible la plus vulnérable avec 67% des décès associés au paludisme dans le monde », a-t-il ajouté. Soulignant le progrès enregistré ces dernières années, Dr Mor Diaw a dit que l’incidence du paludisme a reculé au niveau mondial, passant de 80 à 54 cas pour 1000 habitants exposés au risque de paludisme entre 2000 et 2021 soit 29% de réduction. De même, le taux de mortalité dû au paludisme a régressé de 25 à 10 décès pour 100.000 habitants à risque soit 60% de réduction des décès au cours de la même période, selon la même source.
Mamane Abdoulaye (ONEP)