L’amélioration de la santé des populations a toujours été une préoccupation majeure pour les autorités nigériennes. C’est pourquoi, la Direction régionale de la Santé publique de la population et des affaires sociales de Tillabéri a célébré le mardi 10 octobre dernier, dans la ville de Tillabéri, l’édition 2023 de la Journée Mondiale de la Santé Mentale. Cette journée qui a pour thème ; « la santé mentale est un droit humain universel » a été un cadre de sensibilisation et d’information sur plusieurs questions liées à la santé mentale, à travers des activités participatives dont des visites guidées des stands de détection et de prise en charge des cas de troubles mentaux, du niveau primaire jusqu’au stade supérieur, des sketchs, des messages de sensibilisation, etc.
Lors de cette manifestation, le gouverneur de la région de Tillabéri le lieutenant-Colonel Maina Boukar a déclaré que la santé mentale est vitale pour l’humanité, car c’est elle qui permet aux populations de mener une vie épanouie et de contribuer pleinement à la vie en société. « L’amélioration de la santé des populations a toujours été une préoccupation majeure des plus hautes autorités du Conseil National pour la Sauvegarde de la Patrie (CNSP), en l’occurrence le Général de Brigade Abdourahamane Tiani. En cette Journée mondiale de la santé mentale, comme chaque jour, nous réaffirmons que la santé mentale est un droit humain universel, défendons ce droit et, ensemble, construisons un monde en meilleure santé où chaque personne peut s’épanouir », a précisé le lieutenant-Colonel Maina Boukar.
Ainsi, le Gouverneur de la région de Tillabéri rappelle que dans les pays à revenu faible ou intermédiaire plus de 75% de personnes atteintes de troubles mentaux, neurologiques ou dus à l’usage nocif des substances psychoactives ne bénéficient pas de soins de santé mentale. « Pour parler du Niger, la législation en santé mentale date de la période coloniale. Elle n’a pas évolué selon notre contexte socio-culturel. De ce fait, les lois en la matière expriment le point de vue d’une société autre que la nôtre et à un moment autre que le nôtre dans ses aspects de protection des individus et leurs biens, de prise en charge des malades mentaux et de procédures d’hospitalisation des malades mentaux. Fort heureusement, le Niger s’y attèle à travers la stratégie d’intégration des soins de santé mentale dans les soins généraux de santé. Avec cette stratégie, notre pays a une couverture de 32 districts sanitaires sur les 72 existants et cela jusqu’au niveau des agents des centres de santé intégrés (CSI) qui sont d’ores et déjà outillés à la détection précoce des cas. Cela permet de faire face à différents types d’événements stressants comme cette crise sécuritaire liée aux menaces des groupes armés non étatiques, qui sévissent dans notre région entrainant des déplacements massifs des populations, des pertes en vie humaine, des viols, des violences…» explique le Lieutenant-Colonel Maina Boukar avant de saluer et féliciter les efforts du personnel de la Direction Régionale de la Santé Publique, de la Population et des Affaires Sociales, les partenaires techniques et financiers et les ONG qui ne cessent d’accompagner l’Etat du Niger dans le cadre de la prise en charge de la maladie mentale au sein de notre région.
Pour sa part, le Directeur régional de la Santé Publique de la Population et des Affaire Sociales de Tillabéri Dr. Ousseini Boubacar a saisi cette occasion pour inviter la population à aiguiller les personnes qui ont des troubles mentaux dans les formations sanitaires primaires. « Chacun de nous a besoin de cette santé mentale. Nous disons à la population que chaque trouble mental a une prise en charge. A tous les niveaux des CSI jusqu’au niveau supérieur, nous avons des agents qui ont été formés pour une meilleure prise en charge des troubles mentaux. Avec l’appui de nos partenaires, nous avons pu former environs 128 agents pour que nous puissions faire le diagnostic des cas à un niveau primaire. Nous avons formé aussi des communautaires qui vont nous aider à identifier des personnes souffrant de troubles mentaux ou psychose poste traumatique », précise Dr. Ousseini Boubacar.
Notons qu’au premier semestre 2023, au total 437 cas d’épilepsie, 322 cas de troubles schizotypiques, 64 cas de dépression, 64 cas de polytoxicomanies, 50 cas de schizophrénie ont été enregistrés pour l’ensemble des formations sanitaires de la région de Tillabéri. Pour barrer la route à ce fléau que sont les troubles mentaux, 321 séances de sensibilisation ont été réalisées sur l’ensemble de la région de Tillabéri. Ces séances de sensibilisation ont permis de toucher près de 19.140 personnes.
Abdoul-Aziz Ibrahim, ONEP Tillabéri