La direction de la Police Judiciaire a démantelé dans la ville de Niamey cinq (5) réseaux criminels spécialisés dans les faux billets, le vol à main armée et le vol avec effraction.
Les membres de ces réseaux et le matériel saisi ont été présentés à la presse lundi dernier dans les locaux de la Police Judiciaire.
Prenant la parole au cours de cette présentation, la procureure de la République adjointe a relevé que ces derniers temps, l’on a remarqué une recrudescence des réseaux de faussaires dont les causes restent à expliquer et des femmes qui, d’habitude, jouaient des rôles nobles dans les foyers voire dans la société en général sont aussi impliquées dans des infractions. En outre, « des jeunes qui sont censés assurer la relève se retrouvent de plus en plus dans la délinquance », s’est inquiétée la procureure de la République adjointe.
L’inquiétude soulevée par la procureure de la République adjointe est somme toute légitime lorsqu’on analyse le mode opératoire et les mobiles de ces forfaits dont les auteurs viennent d’être appréhendés.
En effet, s’agissant du deuxième réseau criminel par exemple, composé de trois (3) individus de nationalité nigérienne dont deux étudiants dont l’âge est compris entre 18 et 20 ans, il est responsable du meurtre à domicile commis sur une domestique au quartier SONUCI dans la matinée du 11 janvier 2024. Selon les services de la Police Judiciaire, l’intention de ce réseau était de voler du numéraire, mais lorsque la victime a crié aux secours ces criminels l’ont ligotée et étouffée sur place et dans leur fuite, ils ont abandonné une arme de type revolver sans munition.
Un autre exemple à retenir, c’est le troisième réseau dont les membres sont spécialisés dans le vol des motos par agression dans les abords de la ceinture verte. Leur mode opératoire consiste à utiliser deux jeunes filles comme appât pour commettre leur forfait et dans ce réseau figurent trois (3) filles âgées de 18 à 23 ans.
Le quatrième réseau quant à lui est composé d’une fille et d’un garçon âgés de 20 à 23 ans et est spécialisé dans le vol à domicile. Le dernier vol perpétré par les membres de ce réseau remonte à quelques jours où ils ont volé l’arme à feux d’un agent des forces de défense et de sécurité.
Cette série de démantèlement de réseaux criminels par la police nationale doit interpeller la conscience de tous, même si par ailleurs ce n’est pas la première fois que de jeunes gens s’illustrent de la plus mauvaise des manières, sur la trajectoire et surtout le chemin sans issue emprunté par une certaine jeunesse. Spécialisées dans le vol à main armée, le recel, les faux billets ou le vol par effraction, ces bandes organisées qui écument certains quartiers périphériques de la ville de Niamey opèrent parfois à ciel ouvert et en plein jour. C’est pourquoi du reste, la collaboration et la vigilance de la population est nécessaire afin de permettre à la police nationale de mieux prendre dans ses filets les animateurs de ces bandes organisées. La dénonciation de tout acte suspect ou le réflexe de déclarer à la police tout vol dont on est victime sont des contributions précieuses pour la police dans l’accomplissement de ses missions en milieu urbain.
D’ailleurs, c’est sur la base d’une déclaration de vol portant sur un cellulaire sur le campus universitaire de Niamey, au préjudice d’une étudiante, que les investigations ont permis d’interpeller le cinquième réseau composé de quatre (4) individus spécialisés dans le vol et le recel des téléphones portables et leurs accessoires. Ces différents démantèlements des réseaux criminels sont une occasion pour la Police nationale de remettre les biens volés à leurs légitimes propriétaires d’où l’appel qu’elle a lancé aux individus victimes de vol de cellulaires, ordinateurs et accessoires de bien vouloir se présenter munis de leurs déclarations de vol afin de pouvoir identifier leurs biens. Cependant, il faut reconnaitre qu’à côté de ces bandes de jeunes qui ont maille à partir avec la loi et qui sont dans les abimes, il existe une jeunesse ambitieuse, nombreuse, volontaire et engagée pleine d’initiatives porteuses qui, avec détermination et pugnacité, cherche à joindre les deux bouts à la sueur de son front.
En cette période charnière de reconquête de la souveraineté nationale et de la sauvegarde de la patrie, c’est cette jeunesse qui défie l’oisiveté et le pessimisme et qui croit en l’avenir du pays qui doit être encadrée, appuyée et soutenue par l’Etat et les autres organisations de développement tant du point de vue institutionnel, financier que dans le cadre du renforcement de ses capacités. L’éducation, l’épanouissement, l’insertion professionnelle, la promotion des initiatives porteuses, de cette jeunesse, consciente des défis et enjeux de l’heure, dont l’esprit est résolument tourné vers l’avenir, est l’une des voies de développement et surtout d’émergence de ce Niger nouveau et décomplexé.
Alou Moustapha (ONEP)