Après 90 jours d’intenses activités les travaux de la deuxième session ordinaire au titre de l’année 2022 de l’Assemblée nationale ont pris fin hier matin à l’hémicycle place de la concertation. C’est le Président de l’Assemblée nationale, M. Seyni Oumarou qui a procédé à la clôture de cette cérémonie en présence du Premier ministre, chef de gouvernement, M. Ouhoumoudou Mahamadou, des présidents des institutions de la république, des députés nationaux ainsi que de plusieurs autres invités.
Dans le discours qu’il a prononcé à cette occasion, le Président de l’Assemblée nationale, M. Seyni Oumarou a souligné que le bilan de cette deuxième session se décline en trois grandes parties. La première se rapporte aux différentes lois de finances, la deuxième aux textes généraux et enfin la dernière est relative aux avancées enregistrées en matière de diplomatie parlementaire.
S’agissant des lois de finances, au cours de cette session, les députés ont pu en adopter jusqu’à trois. Il y a eu d’abord la première rectification de la loi de finances de l’année budgétaire 2022, rectification qui a permis de rehausser le montant initial du budget de plus de deux cent quinze milliards, soit 7,40%. « L’examen de ce projet de loi a donné aux députés l’occasion de féliciter le gouvernement pour les efforts méritoires qu’il déploie pour mobiliser, toujours davantage, des ressources budgétaires additionnelles », a-t-il souligné.
Par ailleurs, M. Seyni Oumarou a ajouté que la deuxième loi de finances examinée et adoptée par les députés se rapporte à la reddition de la loi de finances 2020. C’est un exercice sur lequel l’Assemblée nationale consacre de plus en plus du temps et d’attention en raison de sa portée. En effet, il s’agit de s’appliquer avec rigueur à étudier le passé récent porteur de rationalité pour les futures prévisions. « A l’issue des débats consacrés à cette loi de règlement 2020, les députés, dans leur grande majorité, ont félicité le Gouvernement pour la discipline exemplaire ayant caractérisé l’exercice concerné ; ils ont salué la concordance entre les données du Ministère en charge des Finances et le rapport de conformité dressé par la Cour des Comptes, rapport dont ils jugent les recommandations fort pertinentes », a-t-il dit.
Il a ensuite rappelé que les deux premières lois évoquées sont certes importantes, mais les efforts de l’Assemblée nationale, en commissions comme en plénière, se sont plus particulièrement portés sur l’examen du projet de loi de finances relatif à l’année 2023. « Grâce à tous ces efforts, nous sommes parvenus à un résultat satisfaisant ayant conduit au vote d’un budget sincère et adapté aux conditions économiques, financières et sociales de notre pays. En dépit des turbulences de plusieurs ordres qui caractérisent le contexte de son élaboration, ce budget, équilibré en recettes et en dépenses à un montant de 3 291,6 milliards, accuse une progression de plus de 5,25% ce qui est fort méritoire. Cette progression est due aussi bien à la hausse des recettes extérieures qu’à celle des recettes internes qui augmentent de près de 6% par rapport au budget 2022 », a-t-il expliqué.
En matière de dépenses, a ajouté M. Seyni Oumarou, comme par le passé, le souci premier des députés est celui d’en améliorer la qualité. En l’occurrence il faudrait redoubler d’efforts pour que chaque dépense soit exécutée à bon escient et au coût le plus économique possible. « Les administrations en charge du contrôle des marchés publics devront donc être encore plus vigilantes et les mesures de lutte contre la corruption, plus renforcées », a-t-il déclaré.
Le président de l’Assemblée nationale a recommandé que la priorité des dépenses soit donnée aux infrastructures de base et les secteurs jugés productifs. « C’est pourquoi, l’Assemblée nationale a adopté, à une très large majorité la loi de finances 2023 en toute connaissance de cause. Elle fonde l’espoir que toutes les hypothèses qui la sous-tendent se vérifient et formule le vœu qu’elle participe efficacement à la modernisation de notre économie tout en comblant, au mieux, les attentes des secteurs sociaux de base et de la sécurité », a-t-il lancé.
M. Seyni Oumarou a indiqué que parmi les lois générales le texte portant statut de la Garde Nationale occupe une place à part, en raison des conditions de son examen. « En effet, en dépit de son volume assez important et du fait qu’il sied mieux à la session des lois, nous avons dû bouleverser notre calendrier pour l’inscrire et l’examiner parce que nous estimons qu’un texte attendu par la famille des FDS ne saurait souffrir de retard à l’Assemblée nationale. Examiner ce texte en procédure d’urgence était pour les députés une forme d’hommage aux Forces de Défense et de Sécurité dont le sacrifice permanent assure la quiétude qui nous permet de tenir nos sessions dans la sérénité », a-t-il relevé.
Par la suite, M. Seyni Oumarou a rendu hommage à l’ensemble du Gouvernement pour l’éclatant succès de la Table ronde des bailleurs de fonds réunis autour du nouveau Plan de Développement Economique et Social PDES 2022- 2026. Par ailleurs, M. Seyni Oumarou a rappelé que le contexte national continue à être marqué par la poursuite des escarmouches avec les forces du mal qui, parce qu’en position, de faiblesse, conduisent fréquemment des actions sournoises. Sur le plan agricole, a-t-il dit, les résultats de la campagne sont globalement satisfaisants.
S’agissant de la situation de l’école, avec les prévisions budgétaires pour l’année 2023, les principales contradictions notamment celle des effectifs, seront aplanies. « En la matière, notre profond souhait est que cette année scolaire et académique qui a bien commencé se poursuive dans la sérénité grâce aux anticipations et l’élite et le corps d’agents d’application et d’ouvriers qualifiés pour préparer cette émergence à laquelle aspirent nos populations. Il faudrait pour cela que l’enseignement professionnel et la formation technique bénéficient de tous les appuis afin d’atteindre la masse critique de ressources humaines qualifiées pour prendre en charge les transformations structurelles de notre économie », a dit le président de l’Assemblée nationale.
Se référant à un sujet qui suscite des prises de position, M. Seyni Oumarou a déploré le comportement de certains activistes militants de certaines associations fondées sur l’orientation sexuelle qui agissent sur la base d’un mimétisme de mauvais aloi. « Manifester sur la place publique avec comme seule revendication ce type d’orientation comporte le danger de pousser les plus tolérants à des attitudes extrêmes dont les conséquences sur la paix sociale sont imprévisibles. C’est pourquoi au nom de la représentation nationale, je demande au Gouvernement d’agir fermement pour arrêter ce type de dérive », a-t-il conclu.
Par Yacine Hassane(onep)