Le Niger célèbre, à l’instar de la communauté internationale, ce lundi 16 octobre 2023, la Journée Mondiale de l’Alimentation (JMA), commémorée cette année sur le thème ; « l’eau, c’est la vie, l’eau nous nourrit. Ne laissez personne de côté ». À cette occasion, le ministre de l’Agriculture et de l’élevage, M. Mahaman Elhadj Ousmane, a livré un message dans lequel il a indiqué que ladite journée intervient en fin de campagne agricole pluviale qui semble répondre aux attentes de nos vaillantes populations même si par endroit, des poches de sécheresse ont été enregistrées.
Aussi bonne soit-elle, la campagne agricole pluviale, à elle seule, ne pourrait couvrir les besoins alimentaires de l’ensemble de la population. C’est pourquoi, le ministre de l’Agriculture et de l’élevage a expliqué que d’ores et déjà, sur instruction du Chef de l’État, il est lancé tout récemment dans la région de Maradi « l’Initiative Souveraineté Alimentaire ». Une initiative qui permettra selon le ministre de généraliser et d’intensifier les productions agricoles irriguées et couvrir le gap des besoins. Ainsi, au-delà de ce programme, affirme le ministre, le Gouvernement entend engager de grandes réformes agraires pour sauvegarder les productions des petits agriculteurs, en diminuant les pertes par la transformation ; mais aussi, favoriser l’émergence de grands producteurs agro-industriels pour que la souveraineté alimentaire devienne une réalité.
En outre, le ministre, M. Mahaman Elhadj Ousmane a assuré que le choix de ce thème conforte notre pays qui dispose d’énormes potentialités de ressources en eau de surface et souterraines. En effet, cite-t-il, une étude, commanditée par le Millenium Challenge Account (MCA Niger) publiée en juillet 2021, révèle la présence d’environ 660 milliards de m³ d’eau souterraine sur seulement 260. 000 km² de notre territoire. Environ 600 milliards m3 de ces eaux sont situées en moins de 100 m de profondeur, les rendant ainsi utilisables pour les cultures irriguées. En outre, notre pays dispose de potentialités en terres irrigables de plus de 11 millions d’hectares. « C’est pourquoi, le Gouvernement de transition mettra l’accent sur la maitrise de l’eau en vue d’une mise à l’échelle de l’agriculture irriguée. Mais, le Gouvernement est conscient que la mobilisation de l’eau pour l’irrigation est un défi majeur. C’est pourquoi, nous allons faire appel aux technologies d’irrigation efficientes, durables et respectueuses de l’environnement en mettant l’accent sur les énergies propres », a confié le ministre de l’Agriculture et de l’Elevage.
M. Mahaman Elhadj Ousmane a insisté sur l’importance d’une gestion rationnelle des ressources en eaux. « Oui, au Niger, pays sahélien, nous connaissons bien l’importance de l’eau, ne la gaspillons pas et sauvegardons là », a-t-il déclaré. Le développement des filières des cultures céréalières et maraichères par le biais de l’irrigation constitue un autre levier pour la souveraineté alimentaire. « Ne laissez personne de côté », c’est prendre en compte toutes les couches sociales de la population. C’est aussi, mettre en œuvre une politique agricole susceptible de maintenir et de développer sa propre capacité de produire son alimentation de base, en respectant la diversité des cultures et des produits. « Il est aussi de notre responsabilité de faire passer le message, en sensibilisant nos concitoyens sur l’importance d’un mode de vie sain et durable et qui gaspille moins d’eau. Nous devons ainsi mettre en place un mouvement pour une alimentation qui prône un tel changement ambitieux », a ajouté le ministre.
Pour parvenir à ce résultat, le ministre a appelé l’ensemble de la population nigérienne pour qu’elle s’attèle à produire davantage d’aliments pour les hommes et les animaux avec moins d’eau, de veiller à une distribution égalitaire de l’eau, de réduire le gaspillage de l’eau et des aliments, de veiller à la sauvegarde de nos systèmes alimentaires aquatiques et de promouvoir la gestion intégrée des ressources en eau. « C’est en adoptant ces attitudes et comportements très tôt, que nous allons largement contribuer à transformer nos systèmes alimentaires pour parvenir à l’objectif ‘’faim zéro’’ au Niger dans un futur proche », a conclu Mahaman Elhadj Ousmane.
Hamissou Yahaya (ONEP)