Dans le cadre de la commémoration du 20ème anniversaire du Protocole de Maputo, la Coalition des Acteurs pour le Repositionnement de la Planification Familiale au Niger (CAR/PF) avec l’appui de l’ONG Internationale Marie Stopes a organisé hier matin au siège de l’ONG Dimol située au quartier Diaspora, une Journée de réflexion sur les avancées et les défis de la mise en œuvre du protocole de Maputo. C’est le Vice-président de la commission des affaires sociales et culturelles (CASC) de l’Assemblée nationale, M. Hamza Boka qui a procédé à l’ouverture des travaux de cette journée en présence des députés nationaux, des commissaires aux droits humains, des représentants des organisations de la société civile et de plusieurs participants.
L’objectif de cette journée est de mobiliser les parties prenantes locales afin de célébrer les progrès déjà réalisés depuis la signature du protocole de Maputo par le Niger notamment ceux réalisés en termes d’accès aux DSSR et les autres défis auxquels le gouvernement doit s’attaquer.
Le Vice-président de la commission des affaires sociales et culturelles (CASC) a rappelé que le Niger a signé le Protocole de Maputo, mais ne l’a pas encore ratifié du fait de réserves portées sur certains articles dudit traité. Toutefois, dit-il, des avancées importantes ont été enregistrées au Niger grâce aux efforts du gouvernement et de ses partenaires, mais aussi de la représentation nationale. Parmi les avancées, il a cité l’amélioration du maintien dans le système éducatif des filles ; l’amélioration de l’insertion des filles dans des formations académiques à caractère technique et scientifique ; l’amélioration du taux d’alphabétisation des femmes. Il y a également l’amélioration de la situation juridique des femmes par une effectivité de l’application des instruments etc. « Malgré ces avancées, le combat pour la promotion des droits des femmes reste encore d’actualité car le chantier est très vaste. Cette activité est une belle opportunité pour tous les défenseurs des droits des femmes de célébrer les avancées obtenues en matière de promotion des droits des femmes », a-t-il précisé.
De son côté, la directrice de la Promotion des droits des femmes, Mme Diop Sahadatou a rappelé que le Protocole de Maputo fut adopté par la Conférence de l’Union Africaine à Maputo, la capitale du Mozambique, le 11 juillet 2003. Le traité est entré en vigueur en novembre 2005 quand le nombre minimum de ratifications de 15 des 53 Nations membres de l’Union Africaine fut atteint. En Juin 2007, selon l’Union Africaine, 43 pays furent signataires dont le Niger et 20 l’avait ratifié. « Le Protocole de Maputo dit que les États adoptent et mettent en œuvre les mesures appropriées afin d’assurer la protection du droit de la femme au respect de sa dignité et sa protection contre toutes formes de violence, notamment la violence sexuelle et verbale. L’adoption du protocole est une étape importante pour le continent africain et plus encore pour ses femmes et ses filles », a-t-elle souligné.
Pour la responsable Plaidoyer Marie Stopes Niger, Mme Bakah Aminatou le 20ème anniversaire du protocole de Maputo est un moment important pour les défenseurs des droits des femmes. Il offre l’occasion d’exiger des gouvernements africains des changements réels et tangibles pour les femmes et les filles dans leurs pays, en levant les réserves, en intégrant et en mettant en œuvre le protocole, et en veillant à ce qu’ils respectent les processus de responsabilisation. « C’est pourquoi nous saisissons cette belle opportunité que nous offre cette journée d’anniversaire pour plaider en faveur de la ratification ou de la domestication, ou de la mise en œuvre et/ou de la responsabilité de l’article 14 du protocole de Maputo », a-t-elle affirmé.
Selon le Président de la Coalition des Acteurs pour le Repositionnement de la Planification Familiale au Niger (CAR/PF), M. Moussa Yaou, le thème retenu par l’Union Africaine cette année pour célébrer ce 20ème anniversaire est «Accélérer la promesse pour les femmes et les filles africaines ». Il devait aussi ajouter que deux activités majeures sont au programme pendant cette journée. Il s’agit d’un panel de haut niveau sur les avancées et les défis de la ratification et de la mise en œuvre du Protocole Maputo et une visite avec l’ensemble des acteurs présents (panelistes et participants) du site d’hébergement des femmes victimes de la fistule obstétricale pour s’enquérir des conditions de leur prise en charge pour un meilleur plaidoyer en faveur des droits sexuels et reproductifs des filles et des femmes.
Yacine Hassane (ONEP)