
Alou Moustapha, DG ONEP
Lorsque des responsables de sociétés étrangères établies dans notre pays usent des avantages et privilèges que leur confère leur statut de partenaires du Niger pour créer la confusion, le doute, la suspicion, le clair-obscur dans les relations entre leurs entités et l’Etat du Niger, ils ont non seulement trahi la confiance des autorités nigériennes, mais aussi bafoué les principes sacro-saints d’un bon partenariat.
Lorsque ces mêmes responsables, abusant de notre hospitalité légendaire et de notre bonne foi à coopérer avec tout partenaire qui voudrait venir investir dans notre pays, mais dans le respect strict et sans équivoque de notre souveraineté, se trompent volontairement d’époque, méconnaissent la dynamique du Niger nouveau, se croient tout permis y compris considérer notre pays comme une paillasse, c’est-à-dire un matelas sur lequel ils peuvent se prélasser voire se vautrer après avoir exploité, surexploité dans une opacité totale nos ressources naturelles du sol ou du sous-sol, là, ils ont ignoré le leitmotiv du Niger nouveau.
Enfin, lorsque ces mêmes responsables de sociétés étrangères, profitant de la mansuétude du Chef de l’Etat, foulent délibérément au pied les lois de notre pays, dont des ordonnances qu’il a lui-même signées, considèrent notre pays comme un Far-West, violent en toute connaissance de cause la dignité des fils et filles de la Nation, mettent en danger les intérêts de notre pays, ils poussent, ici, le Président du Conseil National pour la Sauvegarde de la Patrie (CNSP), Chef de l’État, le Général de Brigade Abdourahamane Tiani, qui a toujours dit que « nous ne serons les tapettes de personne », à sortir de ses gongs, à se départir de sa dernière once de patience pour sévir au nom de l’intérêt supérieur de la Nation bafoué et malmené.
C’est ce qui est arrivé aux responsables de WAPCO, CNPC et de la SORAZ qui ont été enjoints, sur le champ et toutes affaires cessantes, de prendre le premier vol disponible pour quitter notre pays dont ils considèrent les lois comme un paillasson qu’ils peuvent allégrement piétiner voire sur lequel ils peuvent essuyer leurs chaussures à leur guise.
Au même moment, l’Etat du Niger décide de retirer l’autorisation d’exercice à l’hôtel Solux International Hotel pour manquements graves et non-respect des lois et règlements de notre pays.
De quoi s’agit-il ?
Le 2 Août 2024, conformément à son discours marquant le premier anniversaire de l’accession du CNSP au pouvoir, le Chef de l’Etat signa une ordonnance relative au Contenu Local dans les secteurs des mines et des hydrocarbures.
Le Contenu Local est un ensemble d’initiatives prises en vue de promouvoir l’utilisation des biens et services locaux ainsi que la formation et le développement des capacités locales dans toute la chaine de valeur de l’industrie minière, pétrolière et gazière.
Aux termes de cette ordonnance, des obligations sont désormais mises à la charge de tout entrepreneur ou opérateur intervenant ou désirant intervenir dans les secteurs des mines et des hydrocarbures, comme sous-traitant, prestataire ou fournisseur de biens et services.
Comme charges obligatoires, on peut citer : l’utilisation en priorité des matières premières, produits et services locaux disponibles au Niger, l’emploi en priorité du personnel nigérien et la mise en place d’un programme de formation et de promotion du personnel nigérien, le transfert de technologies et de connaissances au profit des entreprises locales, la souscription de contrats d’assurance auprès des sociétés d’assurances du Niger, le développement d’une main d’œuvre locale qualifiée et compétitive, le renforcement de la participation des populations : les jeunes et les femmes notamment, entre autres.
Au surplus, les dispositions de l’ordonnance sont claires et précises : le non-respect de toutes ces charges voire l’une d’elles expose les contrevenants à des sanctions et par conséquent toute société minière ou pétrolière de quelque nationalité qu’elle soit se verra purement et simplement retirer son permis d’exploration et/ou d’exploitation si elle viole les dispositions réglementaires et contractuelles.
De quoi s’agit-il encore ?
Les responsables des quatre (4) sociétés chinoises, Solux, WAPCO, SORAZ, CNPC, nonobstant l’ordonnance signée par le Président du CNSP, Chef de l’Etat, se sont comportés en véritables bourgmestres des temps modernes venus en terrain conquis où pensaient-ils trouver une main d’œuvre corvéable à merci, des ressources naturelles à exploiter à satiété et des lois et règlements à respecter selon leur humeur.
En outre, ils ont, à travers leurs actes et agissements, démontré qu’ils n’ont que faire de l’ordonnance sur le Contenu Local signée par le Président du CNSP, Chef de l’Etat.
Mal leur en a pris, et à travers cette décision souveraine des autorités nigérienne, ils viennent de subir les conséquences de leurs incartades et manquements graves au peuple nigérien et à ses lois et règlements.
Cette décision est, somme-toute, un message et un avertissement adressés à toute entreprise ou société étrangère qui prendra encore des libertés avec l’ordonnance relative au Contenu Local et doute un tant soit peu de la souveraineté de notre pays et de l’esprit patriotique de celui qui préside à ses destinées.
Alou Moustapha (ONEP)