Le Président Issoufou Mahamadou est lauréat 2020 du très prestigieux Prix Ibrahim, décerné chaque année par la Fondation Mo Ibrahim à un dirigeant africain ayant fait montre d’un leadership de qualité dans sa gouvernance. L’annonce a été faite dans la nuit du dimanche au lundi 8 mars par le Comité du Prix indépendant. Le comité a très clairement justifié son choix : ‘’le Président du Niger a fait preuve d’un leadership exceptionnel et de respect pour la démocratie face à un cumul de défis sans précédent’’.
Qu’on soit clair sur les aspects essentiels du prix Ibrahim. Il récompense des leaders qui, au cours de leurs mandats, ont mené des actions ayant permis de développer leurs pays, renforcer la démocratie et l’Etat de droit. Sur ces trois tableaux, le président Issoufou présentait des arguments assez solides pour convaincre les membres du Comité.
D’abord du point de vue socio-économique, le Président Issoufou, en 10 ans de gouvernance, a permis à son pays, le Niger, de maintenir un taux de croissance moyen de 5,8% entre 2011 et 2020. Ce taux serait de 6,3% s’il n’y avait pas la pandémie de la COVID 19. Sur la même période, le Niger a amélioré son classement Doing Business de plus de 40 points passant de la 174ème place en 2011 à la 132ème en 2019. Une situation qui a favorisé la venue de nombreuses entreprises et investisseurs étrangers sur le sol nigérien. Ajoutée aux importants investissements publics dans le secteur des infrastructures, cette situation a permis l’émergence de jeunes entreprises et d’une classe moyenne, la création d’emplois pour des milliers de jeunes.
L’autre atout du Président Issoufou a été incontestablement la gouvernance sécuritaire. En effet, durant les 7 dernières années, le Niger a fait face à d’importants défis sécuritaires. Entourés de foyers de tensions mêlant la crise née de la dislocation de l’Etat central en Libye, à la menace terroriste dans la zone du Lac Tchad et à la frontière avec le Mali, sans oublier le banditisme armé à sa frontière sud, les flux migratoires au Niger et les trafic de drogue. Malgré cet environnement instable et dangereux, le Niger est resté «cet îlot de paix» au milieu d’un océan de crises multiples. Cela a été possible grâce à la politique sécuritaire du Président Issoufou Mahamadou qui a su renforcer les capacités opérationnelles des Forces de défense et de sécurité nigériennes, tout en menant une diplomatie agissante en vue d’une approche globale de la problématique sécuritaire par tous les pays directement et même indirectement concernés.
Au plan politique, le Président Issoufou s’est distingué dans une Afrique francophone habituée des tripatouillages des constitutions pour rester au pouvoir. Ainsi, s’inscrivant dans la logique d’un des axes prioritaires de son programme politique qui est la mise en place d’institutions fortes, Issoufou Mahamadou s’est refusé à briguer un troisième mandat et organise des élections régulières et reconnues transparentes pour effectuer la première alternance démocratique au Niger en 60 ans d’indépendance. Cette constance lui a même attiré l’incompréhension de certains de ses pairs.
Mais, le leadership de Issoufou Mahamadou ne s’est pas limité à son pays. En homme visionnaire et en panafricaniste convaincu, le Président Issoufou Mahamadou s’est vu confier par ses pairs, la conduite du processus de la mise en place de la Zone de libre échange continentale africaine (ZLECAf). Un processus qu’il a conduit en un temps record et avec succès. Persuasif dans les négociations et écouté pour sa sagesse, le président Issoufou a su convaincre les leaders africains de la pertinence de ce projet qui œuvre des perspectives nouvelles pour les échanges commerciaux et l’intégration économique du continent.
C’est dire qu’en 10 ans de gouvernance, le chemin est déjà suffisamment bien tracé. Le comité du prix indépendant, puisque constitué d’esprits totalement libres et avertis, n’a eu d’autre choix que de décerner ce prix au Président Issoufou Mahamadou, dont le nom vient ainsi s’inscrire en lettres d’or sur la liste d’autres leaders respectés, honorés par la Fondation Mo Ibrahim. C’est une consécration amplement méritée, et surtout un honneur pour le Niger et ses citoyens.
Siradji Sanda(onep)