Comme d’habitude, la saison froide coïncide avec la disponibilité d’une diversité de produits saisonniers (fruits), dont la goyave. Ces derniers temps, la disponibilité de ce fruit est constatée au niveau des différents marchés de Niamey, mais aussi chez les vendeurs ambulants.
La commercialisation des produits saisonniers est une activité génératrice de revenus dans la ville de Niamey. Père de famille, Issoufou est un vendeur détaillant de la goyave, en face du rond-point Harobanda, sur la route de Say. Il exerce cette activité depuis plusieurs années. « Ça fait longtemps que je suis dans ce business périodique. La vente de ce produit se fait selon le moment. A la différence des autres produits, la période de la goyave ne dure pas plus d’un à deux mois », dit-t-il.
Cet homme d’une quarantaine d’années explique que la goyave lui provient des villages environnants de Niamey et se vend à toutes les bourses. « Le fruit nous provient de Makalondi. J’achète le carton à 16 000 FCFA pour revendre la petite tasse à 1000 FCFA. Nous vendons l’unité à 25 F, 50F, 100F voire 150F.Tout dépend de la taille du fruit », précise-t-il.
Ce petit commerce saisonnier est bénéfique pour lui car, il arrive à subvenir à certains de ses besoins. « Le fait de sortir tôt le matin, chercher de quoi sauver dignement l’image et l’honneur de sa famille est un grand trésor. Il ne faut jamais compter sur quelqu’un pour ne pas être déçu ; mieux vaut se débrouiller que de tendre la main ou de rester à ne rien faire », soutient M. Issoufou.
Evoquant les vertus de ce fruit, le revendeur confie que consommer les goyaves traite les hémorroïdes. « Si vous le constatez, avant les gens ignorent son importance, c’est avec même ses feuilles qu’on couvre le carton rempli de goyave. Maintenant, ce n’est plus le cas car, les feuilles sont vendues. Elles traitent beaucoup de maladies », dit-t-il.
Malik est un autre revendeur de goyave rencontré au niveau du marché ‘’bounti ciminti’’ sur la route de Say. Il affirme que le produit leur provient de Téra. « Je m’approvisionne au marché de rond-point Harobanda. J’achète le carton à 15.000 FCFA pour revendre l’unité entre 200 F et 150 FCFA. Il y a pour 50 F ou 3 unités à 100 FCFA, tout dépend du choix du client. Ce qui fait la cherté de ce produit, c’est seulement un seul camion qui décharge au niveau du marché », indique-t-il.
Rencontrée sur place, Mme Oumou témoigne l’intérêt qu’elle accorde à ce produit. « Je suis amatrice du jus de goyave. C’est la raison pour laquelle je suis venue pour acheter le fruit. Ce n’est pas à tout moment qu’on le trouve, je profite de l’occasion pour bien le savourer. Le jus naturel, plus particulièrement, celui de la goyave est bon pour la santé », ajoute-t-elle.
Vertus des feuilles de goyavier
Selon les explications d’un revendeur de décoctions au petit marché, les feuilles du goyavier font partie des recettes traditionnelles qui soignent de nombreuses maladies. « De nos jours, ces feuilles se font rares vu leur importance. Raison pour laquelle le fagot de feuilles est à 500 FCFA. Elles traitent les hémorroïdes. En plus de cela, elles traitent efficacement la jaunisse, surtout si on les mélange avec une autre plante qu’on appelle ‘’badoma’’. Elles traitent également le rhume et la toux surtout si c’est mélangé avec du miel », précise-t-il.
Hassan, un utilisateur dit avoir commencé à utiliser les feuilles du goyave tout récemment. « C’était un ami qui m’a recommandé de le faire. C’est juste quelques feuilles qu’on prend pour les faire bouillir. Certains ajoutent du citron, d’autres non. Ces feuilles ne sont ni aigres ni amères, c’est comme de l’eau. Elles favorisent la perte de poids. Personnellement, j’ai remarqué un changement, parce que je me sens plus en forme. Pendant la prière, après le soudjoud, je n’arrivais pas à me relever d’un coup, mais dès que j’ai commencé à prendre ses feuilles, je me relève en toute souplesse. Nous avons énormément d’arbres que nous négligeons et dont on ignore les bienfaits. Tout tourne autour des comprimés qui, la plupart des temps, ne nous guérissent pas, sans compter leurs effets négatifs sur notre santé », déplore-t-il.
Farida. A. Ibrahim (ONEP)