En cette période de l’hivernage, les produits saisonniers inondent le marché. Ils constituent pour nombre des jeunes une activité génératrice de revenu. C’est le cas du souchet, un produit saisonnier qui est cultivé au Niger et dont la commercialisation dépasse même nos frontières. Le commerce du souchet permet à de nombreux jeunes Niaméens de tirer leur épingle du jeu. Aux alentours des marchés de la capitale, ils sont nombreux les jeunes qui s’adonnent à cette activité. Il suffit juste de faire un tour dans les différents marchés de Niamey pour s’en convaincre.
On constate qu’il existe même un Quartier Général (QG) des jeunes pour la vente du souchet. Le matin de bonheur, les jeunes évoluant dans cette activité se bousculent auprès des grossistes où, ils s’approvisionnent. C’est un produit très prisé pour la consommation dans la mesure où le souchet est pour certains un amuse-gueule et donc grignotable cru avec sa peau et son gout sucré. Pour d’autres personnes, on vise la valeur ajoutée après la transformation en jus, huile, pâte à tartiner, huile etc.
Le marché de Katako constitue l’épicentre de cette activité. Les détaillants s’approvisionnent auprès des grossistes. Selon Mamane Idrissa, la vente du souchet varie suivant les périodes. « Actuellement le prix du sac des petites graines est à 25 000 FCFA et en détail la tasse des grandes graines est à 1 300F. Quant à la tasse des petites graines, elle est à 1 000 F. Je quitte très tôt le matin pour me rendre à Katako afin d’acquérir la marchandise », a-t-il expliqué, le sourire aux lèvres.
Selon Illiassou, un vendeur grossiste, la quarantaine bien a sonné, Ce ‘’pois sucré’’ provient généralement de Maradi. « Le souchet nous vient de Maradi. Le prix du sac des petites graines est à 30 000FCFA et le prix du sac des grandes graines et à 43 000 FCFA. Certains revendeurs tirent des gains en le vendant en détail », a-t-il assuré.
Chemise inondée de sueur, un revendeur de la denrée poussant sa charrette dans les parages souligne que, l’activité nourrit son homme. Il suffit de croire au métier. « Nous partons acheter le souchet au marché de Katako et nous le revendons en détail aux clients. Le prix de la tasse des petites graines se vend à 1 000 F et celui de la tasse des grandes graines est à 1 400 F. Il m’arrive de vendre 5 à 7 tasses par jour, souvent plus. Ça dépend des journées. Je m’en sors bien dans ce petit commerce. J’envoie de l’argent au village pour aider les parents à prendre de la main d’œuvre pour les travaux champêtres et également acheter des céréales à la vente à prix modéré en cette période de soudure », a témoigné, le jeune vendeur, Issiako, venu de Fillingué.
Ibrahim Moumouni, âgé d’une vingtaine d’années, vendeur ambulant depuis 6 mois à Niamey se dit très satisfait de son petit commerce. « J’ai un petit chiffre d’affaires journalier dans la vente du souchet, 7 500 F à 9 000 F voir 10 000F par jour, si le marché est bon. J’arrive bien à subvenir à mes besoins et à faire des économies », a-t- il affirmé.
Il faut enfin noter que, le souchet est un produit local disponible à tout moment surtout à l’état sec.
Au Niger, selon une étude menée par des chercheurs de l’Université Abdou Moumouni de Niamey, la plante est cultivée dans les régions de Maradi et Dosso. La production est très importante dans certains départements de la région de Maradi comme Aguié, Madarounfa, Mayahi et Guidan Roumdji. Dans la région de Dosso, le souchet est cultivé dans les départements de Loga, Boboye et Dogondoutchi. Le produit est riche en vitamines et en sels minéraux : zinc, magnésium, fer phosphore, potassium et calcium.
Souleymane Hama
Amadou (Stagiaire)