Le Cercle indépendant de Réflexion et d’Actions citoyennes (CIRAC) a publié le 05 septembre 2024, un communiqué sur la situation née de la pluviométrie exceptionnellement abondante qui arrose le Niger en cette saison des pluies. Après avoir souligné les dégâts causés par les inondations, le CIRAC a condamné le comportement de certains acteurs, avant d’exprimer sa compassion aux sinistrés. Tout en saluant la prompte réactivité des autorités du CNSP dans la prise en charge des victimes, le CIRAC a, comme à ses habitudes, fait des propositions pour une prévention et une gestion durable des inondations au Niger.
Dans son communiqué le CIRAC a relevé qu’à la date du 4 septembre 2024, les inondations ont provoqué 273 pertes en vies humaines (121 par noyades et 152 par effondrement de leurs habitations) ; 278 personnes blessées et des dégâts matériels importants qui ont affecté 94 783 ménages, soit un total de 710 767 personnes. C’est pourquoi, le CIRAC a présenté ses condoléances émues aux familles endeuillées et exprimé sa profonde compassion à toutes les victimes affectées par ces intempéries.
En outre, le CIRAC a dénoncé le fait que des gérants de stations-service aient tenté de mettre à profit les retards d’approvisionnement des produits pétroliers enregistrés à Niamey du fait de ces intempéries pour faire passer le prix du litre d’essence du simple au double. Le CIRAC s’est aussi félicité de la prompte réaction du Conseil national pour la Sauvegarde de la Patrie (CNSP) et le gouvernement dans les efforts de désenclavement des villes, villages et régions isolés par les coupures de routes occasionnées par l’effondrement d’ouvrages ou le débordement des cours d’eau. Il a également la décision du Président du CNSP de faire assurer le financement de la gestion des inondations sur ressources propres de l’Etat « pour des raisons tenant à l’affirmation de notre souveraineté ».
Fidèle à sa démarche, le CIRAC ne s’est pas contenté de décrire la situation. Il a fait neuf propositions dans le sens d’une gestion durable de cette catastrophe à caractère cyclique. C’est ainsi qu’à court terme, le CIRAC recommande aux autorités de :
1- Initier, partout où cela est techniquement possible et socialement rentable sur le territoire national, des opérations de rétention des eaux de pluie pour que le pays bénéficie pleinement de cette manne à des fins de cultures de contre-saison ou la satisfaction de tous autres besoins des populations durant nos longues saisons sèches ;
2- Faire respecter avec la plus grande rigueur les plans d’aménagement et d’urbanisme dans les villes et en milieu rural
3- Prohiber, avec effet contraignant, les lotissements anarchiques opérés par les mairies et des agents promoteurs particuliers mus uniquement par l’appât du gain, sans considération de la viabilité du terrain « loti » ;
4- Mettre en place une participation spéciale, généralisée et obligatoire au niveau des citoyens et de toutes les entreprises par un prélèvement mensuel de 1% sur les revenus individuels ou du chiffre d’affaire
Pour les moyen et long termes
5- Entreprendre, notamment dans le milieu rural et péri-urbain, une campagne hardie de promotion de l’habitat durable en matériaux localement disponibles en lieux et places de l’argile communément appelé banco. Sur ce point, l’Etat pourrait donner l’exemple en construisant certains édifices publics tels que les écoles en ces matériaux améliorés ;
6- Mettre en place une politique de subvention de certains matériaux de construction, notamment le ciment et la toiture (tôle)
7- Mener des investigations approfondies sur les conditions d’attribution et d’exécution des infrastructures publiques afin de déterminer les responsabilités et sévir fermement en cas de besoin
8- Vulgariser les nombreux résultats obtenus dans le cadre d’expérimentations antérieures sur les maisons sans bois
9- Organiser un forum national sur le foncier rural et urbain pour mettre un terme à l’anarchie qui prévaut dans ce domaine lourd de conflits intercommunautaires préjudiciables à la paix sociale.
Siradji Sanda
Source : CIRAC