Dans le cadre de la commémoration du 30ème anniversaire de la Journée de l’Enfant Africain, le ministère de la Promotion de la Femme et de la Protection de l’Enfant a organisé hier au Palais des Congrès, en collaboration avec Plan International une conférence débat. Cet exercice a réuni le ministre de la Santé, de la Population et des Affaires Sociales, son homologue de la Promotion de la Femme et de la Protection de l’Enfant, de l’Education Nationale et celui de l’Emploi, du Travail et de la Protection Sociale qui ont répondu dans leurs domaines respectifs aux préoccupations des enfants.
Au cours de ce panel plusieurs questions ont été posées par les enfants aux différentes personnalités. Il s’agit notamment, des préoccupations relatives à l’éradication des classes en paillottes, tout en rappelant au ministre de l’Education Nationale le drame de l’école du quartier Pays-Bas de Niamey ; des enfants de la rue, de la mendicité des enfants ; du viol, de la maltraitance, du châtiment corporel et la négligence à l’égard des enfants ; de la gratuité de soin pour les enfants de moins de cinq ans, et du problème de l’exploitation des enfants qui sont obligés de travailler pour subvenir à leur besoin.
Le ministre de l’Education Nationale, M. Rabiou Ousman a rassuré les enfants que les 21 classes paillottes de l’école Pays-Bas vont être reconstruites en matériaux définitifs et équipées par l’UNICEF qui a pris l’engagement et que ces classes seront prêtes d’ici la rentrée prochaine. A la question de savoir ce que le gouvernement est en train de faire pour garantir une école à tous et aux enfants qui se trouvent dans des villages reculés, le ministre a répondu qu’il y a 36000 classes en paillottes au Niger et l’engagement du Président Mohamed Bazoum c’est d’éradiquer progressivement ces classes. « Nous sommes en atelier à Dosso pour choisir un modèle de construction qui est adapté à notre climat, d’ores et déjà des promoteurs et de bonnes volontés se sont annoncés pour accompagner le gouvernement à éradiquer les classes paillottes », a-t-il annoncé. Tous les villages administratifs sont dotés d’une école, il y a au total 8999 écoles, mais il se trouve qu’il y a des hameaux et des habitats dispersés qui ne disposent pas d’écoles. Le gouvernement prend des dispositions pour que ces villages aient leurs écoles.
C’est dans ce sens, a-t-il ajouté, que la stratégie des centres de regroupement est adoptée pour que les nomades et les villages à effectif réduit soient dotés d’une école, tout en respectant la carte scolaire.
Pour ce qui est de la Protection des enfants de la rue, la ministre en charge de la Protection de l’Enfant, Mme Allahoury Aminata Zourkaleini a rassuré les enfants que les différents services de la protection de l’enfant de son département ministériel font de leur mieux pour pallier ce problème. Mais, a-t-elle relevé, ce problème est multisectoriel, car, ça concerne plusieurs structures qu’il faut sensibiliser. Au niveau du ministère chargé de la Protection de l’Enfant, la lutte est d’abord focalisée sur le changement de comportement de la population afin de l’amener à éviter les violences sur les enfants, a dit Mme Allahoury Aminata. C’est pourquoi, a-t-elle poursuivi, le ministère a créé des centres de prévention, de protection et de promotion qui doivent intensifier les sensibilisations en prenant en charge les enfants qui sont déjà victimes. Quant à la question de la gratuité des soins, le ministre de la Santé, de la Population et des Affaires Sociales, Dr Idi Illiassou Maïnassara a reconnu qu’il y a des difficultés, mais l’Etat, malgré les moyens limités, débloque chaque année 2 à 3 milliards dans le cadre de la gratuité. L’Etat et ses partenaires mettent à la disposition des formations sanitaires certains produits pour assurer cette gratuité tout en continuant à sensibiliser les agents de santé pour que cette initiative soit effective, a-t-il indiqué.
Quant au ministre de l’Emploi, du Travail et de la Protection Sociale, Dr Ibrahim Boukary, il a rassuré les enfants que son département ministériel est en train de finaliser un plan d’actions sur la lutte contre le travail de l’Enfant. Une fois ce plan élaboré et adopté, les inspections vont être outillées pour aller partout où le besoin se fait sentir et imposer à ce que les différentes structures qui font travailler les enfants respectent la loi.
Aïchatou Hamma Wakasso(onep)