Dans le cadre de la Journée Mondiale de lutte contre le Cancer, célébrée le 4 février 2023, la Fondation Noor de la Première Dame Mme Bazoum Khadîdja a organisé, samedi 11 février dernier au siège de ladite Fondation, une conférence-débat sur le Cancer chez la femme. Ces échanges ont réuni des experts de la chaine de lutte contre ce fléau, des femmes leaders, des personnes guéries de cette maladie ainsi que celles qui sont sous traitement. Au cours de cette conférence –débat, tous les sujets liés au cancer notamment, les causes, les possibilités de traitement, les méthodes pour gérer les effets secondaires, l’évolution des soins ont été abordés.
Dans ses propos liminaires la présidente de la Fondation Noor a indiqué que contrairement à ce qu’on croit habituellement, le cancer est une maladie dont on peut connaitre les causes et qu’on peut prévenir et même guérir si on s’y prend à temps. Ce cadre est une occasion pour les femmes de poser toutes les questions possibles. Car, le cancer touche plus les femmes. C’est pourquoi Mme Bazoum Khadîdja a invité les femmes à se faire dépister très tôt. Elle a par ailleurs plaidé pour une forte synergie entre les acteurs engagés afin que le cancer ne soit plus une maladie qui endeuille les Nigériens. Elle a proposé la mise en place d’un cadre fédérateur autour du Ministère en charge de la Santé Publique ; la Fondation y compris, afin qu’il y ait plus de visibilité de toutes les initiatives réalisées dans le cadre de la sensibilisation et la prise en charge du cancer. La présidente de la Fondation Noor a en effet promis de ne ménager aucun effort pour mener le plaidoyer afin que les besoins complémentaires soient satisfaits pour une meilleure prise en charge de la maladie.
Pour sa part, Dr Messan Halima pharmacienne de son état, survivante du cancer et Secrétaire générale de l’Association des personnes guéries du Cancer a présenté à l’assistance son témoignage. L’expérience qu’elle a vécue du symptôme, à la détection de la maladie, le processus qu’elle a suivi, jusqu’à sa guérison pour donner de l’espoir aux femmes atteintes de cette maladie.
Quant au représentant de SOS Cancer, Dr Zaki, il a partagé avec toutes les participantes un résumé des activités que mène sa structure notamment la prévention du cancer à travers un dépistage précoce de la maladie pour donner aux femmes déclarées victimes, la chance d’être prises en charge à temps et de guérir. Il ressort de son exposé que les membres du SOS Cancer ont sillonné les chefs-lieux des départements de 7 régions du pays et ont dépisté plus de 20.000 femmes.
La conseillère technique du ministre en charge de la Santé Publique, Mme Djingo Zalika a porté à la connaissance des participantes la mise en place par le Niger avec l’appui de ses partenaires, d’un centre de traitement du cancer qui prend en charge cette maladie sur toute la chaine, de la chimiothérapie à la radiothérapie et une Maison de vie dédiée aux femmes qui viennent de l’intérieur ainsi qu’un centre d’écoute pour l’accompagnement psychologique.
Pour sa part, la représentante résidente de l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS) au Niger, Dr Blanche Anya a parlé des activités de son institution en faveur du Niger dans la lutte contre les maladies non transmissibles dont fait partie le cancer. Ainsi, l’OMS appuie le Niger à établir un plan d’action, à mobiliser des ressources pour pouvoir mettre en œuvre ce plan et s’assurer qu’il y ait une synergie avec toutes les interventions. L’OMS aide également le Niger dans l’acquisition des vaccins et facilite les échanges d’expérience, promeut la recherche pour savoir quelles sont les spécificités du cancer au Niger. L’OMS accompagne aussi le Niger dans les activités de renforcement des capacités des structures dans plusieurs domaines, les activités de sensibilisation et bien d’autres choses.
Pour sa part, le prof Madi Nayama a relevé que de 2010 à 2021, environ 3.331 patientes atteintes d’un cancer gynécologique dont 1500 cas de cancers de sein ont été prises en charge à la Maternité Issaka Gazobi. Ce dernier ne fait qu’augmenter chaque année. Pour le cancer du col de l’utérus, il est stationnaire du fait de la mise en place d’un dispositif de dépistage au niveau du centre de la santé de la reproduction. Le groupe à haut risque, c’est le sexe féminin. Pr Madi a fait aussi savoir que le Niger a un faible taux du cancer de col utérin par rapport aux autres pays africains avec 9% de cas pour 100.000 femmes. Les facteurs de risque sont entre autres le poids, l’alimentation, le manque du sport, la consommation abusive d’alcool, le manque de vaccination contre l’hépatite, l’exposition au rayon solaire et bien d’autres.
Pour sa part, Dr Konaté, médecin responsable du département chimiothérapie qui comporte une unité adulte et une unité d’Oncopédiatrie dédiée aux enfants au niveau du Centre National de Lutte contre le Cancer, a axé son intervention sur la chimiothérapie qui est un traitement qui s’appuie sur l’utilisation des médicaments anti-cancéreux qui ont pour but d’assurer une destruction des cellules cancéreuses. La chimiothérapie se fait en association avec les autres méthodes de traitement notamment la chirurgie et la radiothérapie, également disponibles au niveau dudit centre depuis novembre 2021.
Aïchatou Hamma Wakasso(onep)