Le Premier ministre, ministre de l’Economie et des Finances, M. Ali Mahaman Lamine Zeine, a procédé, hier matin au centre des conférences internationales Mahatma Gandhi de Niamey, à l’ouverture des travaux de la Conférence sur la solidarité avec les peuples du Sahel, placée sous le thème « Pour l’unité anti-impérialiste, paix et amitié entre les peuples ». Cette cérémonie s’est déroulée en présence des membres du Conseil National pour la Sauvegarde de la Patrie (CNSP) et ceux du gouvernement, des dirigeants des mouvements progressistes, des organisations syndicales, des partis politiques de gauche et de diverses autres organisations d’Afrique et de la diaspora. Durant les trois jours que durera cette conférence, il est prévu plusieurs panels et communications sur des thématiques en lien avec la paix, la souveraineté, la prospérité, la dignité, la lutte anti-impérialiste et le panafricanisme.
Cet événement d’une portée historique constitue une tribune supplémentaire visant à accroître la visibilité internationale de la lutte héroïque et patriotique des peuples du Sahel. A l’ouverture des travaux, le Premier ministre s’est félicité du choix de Niamey pour accueillir cet événement en hommage au peuple nigérien qui mène, depuis le 26 juillet 2023, une lutte héroïque pour sa souveraineté sous la conduite du CNSP et le leadership de son Président, le Général de Brigade Abdourahamane Tiani, Chef de l’Etat. « En choisissant la ville de Niamey, le faisceau lumineux de la Confédération de l’Alliance des Etats du Sahel honore à plusieurs égards les peuples du Burkina Faso, du Mali et du Niger pour leur résilience et leur détermination à se libérer du joug du néo-colonialisme, pour leur aspiration à la paix, à la solidarité entre les peuples et au progrès socio-économique partagé. Ainsi, vous attirez l’attention de l’Afrique toute entière et de tous les peuples en quête de paix et de liberté sur nos trois pays du Sahel qui tracent la voie d’une Afrique libre et prospère », a-t-il expliqué.
Le Premier ministre a rappelé que le Niger, en plus de subir la violence terroriste qui lui est imposée et qui endeuille ses forces de défense et de sécurité, tout comme le Mali et le Burkina Faso voisins, a également été soumis à un embargo sauvage et criminel jamais infligé à un peuple. « Notre pays a vu ses voies d’approvisionnement terrestre et aérien fermées, ses avoirs financiers confisqués et séquestrés. L’approvisionnement en énergie électrique a été suspendu, et même l’accès aux médicaments a été bloqué. De plus, une guerre devait nous être livrée. Malgré ces privations et leurs conséquences désastreuses sur la vie et notre existence, le peuple nigérien est demeuré debout et déterminé », a-t-il souligné.
Par ailleurs, M. Ali Mahaman Lamine Zeine, a encouragé les panafricanistes à persévérer et à intensifier leur travail de mobilisation et d’éducation pour la promotion de la dignité humaine en Afrique. « Au Sahel, notre ambition est de construire la paix afin d’exploiter les nombreuses ressources dont Dieu nous a pourvus au bénéfice de notre peuple. C’est dans cet esprit que nous sommes ouverts à collaborer avec tous les pays respectueux de notre souveraineté et prêts à une coopération mutuellement avantageuse », a-t-il déclaré.
Le Premier ministre a également ajouté que les trois pays, à savoir le Niger, le Mali et le Burkina Faso, ne cherchent pas à entrer en guerre avec quiconque. « Notre seul souhait est qu’on nous laisse en paix. Le Niger, le Burkina Faso, le Mali aspirent à la paix, souhaitent que leurs jeunes puissent aller à l’école, se former, se soigner, et que les richesses dont nous disposons soient exploitées et mises à disposition de nos peuples », a-t-il précisé.
Auparavant, le Président du Comité National d’Organisation, M. Mamane Sani Adamou, a salué la résilience du peuple et du gouvernement pour la libération du Niger. « Pour la première fois depuis des décennies, nous décidons par nous-mêmes. Si nous progressons, nous le devons à nos efforts et si nous échouons, nous le devons à nos erreurs. Nous n’acceptons plus les ordres de Paris. Nous ne sommes plus convoqués pour déterminer quel sera l’agenda devant nous. Nous sommes les maîtres de notre destinée », a-t-il souligné.
M. Mamane Sani Adamou, de relever que, comme cela est observé dans toutes les révolutions, après l’euphorie, surviennent les temps des questionnements, des inquiétudes, voire même des doutes. « Le fait est que cette fois-ci, nous sommes confrontés à des problèmes nouveaux qui exigent des approches différentes. Après avoir dénoncé les accords de coopération, chassé les bases françaises et américaines, après avoir repris le contrôle de nos ressources minières, il est maintenant impératif de travailler à consolider les fondements de notre souveraineté », a-t-il affirmé.
De son côté, le président de l’Organisation des Peuples d’Afrique de l’Ouest, M. Philip Oyo Noudjnoune, a exprimé sa gratitude envers tous ceux qui ont contribué à la tenue de cette rencontre internationale, qui incarne la convergence de deux aspirations : celle de l’humanité progressiste anti-impérialiste à travers l’Organisation des peuples de l’Afrique de l’Ouest, le ‘‘Panafricanisme today’’ et celle des autorités éminentes du Niger, en particulier. Par la suite, il a loué les efforts du Général de Brigade Abdourahamane Tiani, Président du CNSP et Chef de l’État, pour la libération du Niger du joug du néo-colonialisme. « Sur le plan politique, une révolution patriotique a été réalisée, marquée par la rupture des accords néocoloniaux, la victoire militaire contre les supplétifs français appelés terroristes au Sahel et la reconquête graduelle d’une partie substantielle du territoire. Sur le plan économique, vous vous êtes engagés à asseoir la souveraineté sur vos ressources terrestres et souterraines », a-t-il conclu.
Yacine Hassane (ONEP)