L’Organisation Internationale pour les Migrations (OIM) a organisé hier à Niamey, une conférence des partenaires et bailleurs sur l’approche intégrée de la gestion de l’Immigration et des Frontières (IBM) Niger dans le contexte du Sahel. Il s’agit à travers cette initiative de favoriser la concertation et la coordination entre tous les acteurs et dresser des recommandations pour les temps à venir, à la lumière des enjeux régionaux et nationaux. Cette occasion a été mise à profit pour lancer un nouveau Projet financé par le Royaume de Belgique intitulé : « Renforcer la gestion intégrée des frontières pour une sécurité accrue au Niger ». C’est le secrétaire général du Ministère de l’Intérieur et de la Décentralisation, M. Saidou Halidou qui a présidé la cérémonie d’ouverture de cette rencontre.
La zone du Sahel central, et en particulier le Niger, est selon le secrétaire général du Ministère de l’Intérieur et de la Décentralisation, touchée par une crise complexe impliquant des conflits autour des ressources qui s’amenuisent en raison du changement climatique, de la pression démographique, de la pauvreté résultant du déficit chronique de moyens de subsistance, des tensions communautaires, de la faible présence d’institutions étatiques et de services de base dans les zones reculées, ainsi que, dans certains cas, de la violence liée au crime organisé et aux groupes armés non étatiques. A l’évidence, l’option d’une gouvernance et d’une gestion efficace des frontières, afin de rendre celles-ci à la fois fluides et bien contrôlées, pour mieux assurer les droits des voyageurs et maintenir la sureté du territoire national, paraît comme une des conditions indispensables pour garantir une migration humaine et ordonnée a souligné M. Saidou Halidou. C’est également la voie la plus idoine pour faire fructifier les avantages liés à la mobilité transnationale et
limiter en même temps les menaces dans les zones frontalières et sur l’ensemble du territoire national.
Au demeurant, a-t-il relevé, comme le prône l’Union Africaine le potentiel des frontières doit être exploité en tant que ressource pour la paix, la sécurité et la stabilité, ainsi que pour une plus grande intégration et le développement socio-économique de la région et du Niger. Sur ce plan, a fait savoir le secrétaire général du Ministère en charge de l’Intérieur, le Niger, sous les directives du Président de la République, Chef de l’Etat, SEM Mohamed Bazoum, le Gouvernement a marqué sa détermination à promouvoir une gestion intégrée des frontières notamment dans le cadre des initiatives régionales dont il est partie prenante d’une part, et, à travers l’élaboration et l’adoption de stratégies nationales, exécutées avec le concours des partenaires techniques et financiers, d’autres part. Ainsi, à la lumière des enjeux et des défis auxquels elle doit apporter une reponse crédible, la gestion intégrée des frontières doit de toute évidence sonder dans le cadre d’une approche tri dimensionnelle incluant « la sécurité, la gouvernance locale et le développement», a précisé M. Saidou Halidou.
Auparavant, le Gouverneur de Niamey, M. Oudou Ambouka a dans son mot de bienvenue relevé que les localités transfrontalières sont de plus en plus exposées aux attaques des groupes terroristes et se retrouvent souvent désertées par des populations dépouillées et traumatisées. Il a aussi affirmé que la sécurisation des frontières est une affaire de tous et ce n’est qu’à travers la collaboration et la coordination entre tous les services impliqués dans la gestion de migration et des frontières que le Niger parviendra à faire efficacement face aux multiples menaces sécuritaires le long de ses frontières.
Pour sa part, la Cheffe de Mission OIM, Mme Barbara RIJKS a souligné les objectifs assignés à cette rencontre qui sont : coordonner les acteurs autour des recommandations ou des différentes stratégies continentales et sous-régionales en matière de gestion des frontières ; présenter les différentes politiques et stratégies nationales pour assurer la stabilité et la paix dans les zones frontalières fragiles et présenter les réalisations et les acquis ainsi que les perspectives sur la gestion intégrée des frontières au Niger.
Quant à l’Ambassadrice de Belgique au Niger, SE Myriam Bacquelaine, elle a souligné l’objectif de ce nouveau projet qui vise le renforcement des capacités des forces de sécurité frontalières afin de protéger les populations et de prévenir les mouvements des groupes extrémistes armés. Ce projet mettra à disposition des équipements et des infrastructures modernes pour une meilleure collecte et analyse des données et un soutien aux capacités d’investigation, et prévoit une réhabilitation et un équipement des infrastructures douanières et sera localisé à Agadez et Diffa.
Aïchatou Hamma Wakasso(onep)