En marge de la célébration de la journée internationale de lutte contre l’épilepsie, l’Hôpital National Amirou Boubacar Diallo (HNABD), en collaboration avec l’ONG ‘’Al Wudu Wudu’’ a organisé hier matin au sein dudit hôpital, des activités de consultations gratuites dans les cinq (5) communes de Niamey. Il s’agit, à travers cette journée de renforcer la sensibilisation sur l’épilepsie dans plus de 130 pays et aussi d’identifier et de mettre en évidence les problèmes rencontrés par les personnes souffrant d’épilepsie, leurs proches et leurs soignants. C’est le ministre de la Santé publique, de la population et des affaires sociales, le Médecin Colonel-major Garba Hakimi qui a procédé au lancement des activités de ladite journée qui a pour thème « Ensemble, Emergeons dans la sensibilisation et l’éducation contre l’épilepsie ».
Au cours de cette journée, des médecins spécialistes en neurologie et dans les autres spécialités ont conduit des séances de consultations gratuites et de sensibilisation sur l’épilepsie dans les cinq (5) communes de Niamey. Pour le ministre de la Santé publique, de la population et des affaires sociales, l’épilepsie reste une maladie encore mal connue. C’est pourquoi, malades et médecins ont décidé de sortir l’épilepsie de l’ombre en organisant cette journée nationale dédiée à la pathologie. Seulement 20% des personnes savent que l’épilepsie traduit un dysfonctionnement du cerveau. L’épilepsie, a-t-il ajouté, est une maladie neurologique qui est l’expression d’un fonctionnement anormal de l’activité du cerveau. « Un des buts de cette journée est d’informer la population que l’épilepsie est une maladie comme les autres et sur les bons gestes devant une personne en crise. En effet, 70% des cas d’épilepsie peuvent être soignés avec succès. Après 2 à 5 ans sans nouvelle crise, environ 70 % des enfants et 60 % des adultes pourront suspendre, sous contrôle médical, le traitement sans risque de rechute », a déclaré le Médecin Colonel Major Garba Hakimi.
Pour sa part, le Directeur Général de l’Hôpital National Amirou Boubacar Diallo de Lamordé, Pr Brah Souleymane a indiqué que l’autonomie et le développement de notre pays doivent passer par ce genre de collaboration afin d’affirmer encore plus notre indépendance. « En effet, c’est à travers un changement de comportement que nous pouvons améliorer les fardeaux qui pèsent sur les populations à travers toutes les pathologies et de façon spécifique l’épilepsie ! Une population en bonne santé est une population qui travaille et qui produit, ce qui constitue la fondation de tout développement ! », a-t-il ajouté.
D’après la présidente de l’ONG partenaire, Dr. Fatimata Hassan Diallo environ 50 millions de patients souffrent de l’épilepsie dans le monde. Aussi, a-t-elle rappelé, de mai 2017 à décembre 2022, soit 5 ans et 7 mois, 12.876 patients ont consulté pour différentes pathologies neurologiques confondues, dont 5546 patients avaient consulté pour des crises épileptiques, soit une fréquence hospitalière de 42,82% au service de neurologie de l’hôpital National Amirou Boubacar Diallo.
Elle a reconnu que la moitié des adultes épileptiques présentent au moins un autre problème de santé. Les plus fréquents sont la dépression et l’anxiété. Ainsi, 23% des adultes épileptiques souffriront de dépression clinique au cours de leur vie et 20 % connaitront des épisodes anxieux. De tels problèmes de santé mentale peuvent aggraver les crises et réduire la qualité de vie. De plus, 30 à 40 % des enfants atteints d’épilepsie éprouvent des difficultés de développement et d’apprentissage. 25 % des cas d’épilepsie peuvent être évités. Dr. Fatimata Hassan Diallo a enfin souligné que les causes de l’épilepsie incluent les traumatismes périnataux, les traumatismes cérébraux, les infections cérébrales, (comme la méningite, l’encéphalite) et les accidents vasculaires cérébraux (AVC). L’épilepsie n’est pas contagieuse ni mystique. Bien que de nombreux mécanismes pathologiques sous-jacents puissent provoquer l’épilepsie, la cause de la maladie est encore inconnue dans environ 50 % des cas dans le monde.
Farida Ibrahim Assoumane (ONEP)