De son vrai nom Boureima Sékou mais plus connu sous le nom de Cheick-fatal, il est un passionné de la danse qui évolue dans le groupe ‘’Fatal Bazouka’’ de Niamey. Né le 31 décembre 1993 à Niamey, Cheick fatal est artiste danseur, interprète, chorégraphe et président du club Afro danse. Il est aussi professeur de danse Afro à l’école Afro Latin Danse (NALD) et à AFRO DANCE CLUB et également coach en danse sportive. Ce jeune a abandonné les études scolaires en classe de 4ème pour se consacrer uniquement à sa passion : la danse. Cheick-fatal n’est pas qu’un danseur, il est aussi un excellent couturier, un brodeur et un business man.
« Par le passé, les parents mettaient des prix à gagner pour ceux qui dansaient le mieux lors des fêtes organisées dans mon quartier comme les anniversaires. La plupart du temps je faisais partie de ceux qui remportaient la victoire », se rappelle-t-il. Dès lors Cheick-fatal a décidé de participer aux différentes caravanes qu’organisent les sociétés comme Nestlé, les compagnies de téléphonie et dans des compétitions de quartiers où il faisait partie des meilleurs. « Un moment, les jeunes nous appelaient dès qu’ils voyaient les caravanes dans leurs quartiers, et c’est à partir de cet instant que j’ai commencé à m’entraîner pour apprendre des nouveaux pas et pouvoir être toujours parmi les meilleurs des meilleurs. Je me suis dit que je pourrais avoir des opportunités grâce à la danse, de me lancer dans une carrière de danseur et je me suis mis en duo avec un ami », a-t-il expliqué.
Cheick-fatal déclare avoir rencontré quelques difficultés en tant qu’artiste. En effet, souligne-t-il, la danse est d’abord perçue comme une mauvaise pratique et non un métier au Niger, ce qui engendre un refus des parents d’autoriser leurs enfants à s’y engager. Ses parents ne voulaient pas qu’il pratique la danse, mais après il a pu les convaincre en prouvant ses capacités dans la danse. Un autre grand problème, c’est le manque d’espace approprié pour les répétitions dans les différents centres culturels des jeunes de Niamey qu’il qualifie de centres restreints pour des entrainements de qualité. Puis il ajoute qu’au Niger, il n y’a pas assez d’activités dans le domaine de la danse, un manque de compétition de danse. Et lorsque les artistes s’y mettent pour en créer, leurs projets manquent de financement, leurs dossiers dans les Ministères sont négligés.
Malgré toutes ces difficultés, Cheick-fatal et son groupe de danse sont toujours sollicités pour des prestations lors de certaines activités. Parfois dit- il, c’est le groupe qui se propose aux structures. Parfois, le groupe arrive à organiser des soirées culturelles, des compétitions de danse, des petits shows pour les élèves pour des renforcements de capacités et bien d’autres activités. Cheick-fatal et ses camarades de danse n’ont qu’une seule chose en tête, créer leur propre danse, leur propre concept pour promouvoir et valoriser la danse nigérienne, à l’intérieur du pays et à l’échelle internationale pour ainsi montrer au monde entier la valeur et l’importance des différentes danses du Niger.
En 2021, Cheick-fatal a été à l’Oréal au ‘’Remao Assisses Scientifique Culturel et Sportif du Réseau des Etudiants en Médecine de l’Afrique de l’Ouest au Burkina, finaliste en 2020 à la compétition internationale digitale qui a regroupé 10 pays 1 vs 1, finaliste du Big-Bounce de Niamey en 2018, finaliste en 2015 à la compétition Rawar Niger avec Niger connexion pour ne citer que cela. Grâce à la dance Cheick-fatal et ses camarades ont eu beaucoup de relations au niveau national et international et cela leur a permis de voyager partout pour des formations et pour des prestations.
Ce jeune danseur a profité de cette occasion pour lancer un appel au jeune passionné de la danse. « Tout d’abord, il faut savoir que rien n’est facile dans la vie en général. Tout début est difficile, surtout la danse au Niger. D’énormes difficultés freinent l’évolution de la danse dans ce pays mais, avec de la volonté on peut aller très loin. Ne restez pas dans votre zone de confort, sortez, faites des recherches, trouvez des solutions adaptées à vos besoins, travaillez car seul le travail paye. Partez chez des gens qui peuvent vous aider, pas seulement financièrement, mais avec des idées et des espaces de danse. C’est en forgeant qu’on devient forgeron ; donc c’est en dansant qu’on devient danseur », a-t-il conseillé.
«J’appelle les autorités nigériennes à être très réactives et aussi à prendre leur responsabilité, car nous faisons de notre mieux. Chacun doit remplir sa part de responsabilité. Il est dans leur devoir d’accompagner les artistes danseurs dans leurs activités pour l’avancement de la danse au Niger, booster les projets des artistes, faciliter les voyages des jeunes pour leur formation à l’étranger avec des grands chorégraphes professionnels pour y revenir partager leurs connaissances. Créer plus d’espaces pour les évènements culturels, essayer d’avoir un suivi sur les différents groupes de danse, faciliter la création des écoles de danse au Niger à travers vos financements », a-t-il lancé.
Assad Hamadou (ONEP)