Le Conseil de sécurité de l’Organisation des Nations Unies, a organisé, hier jeudi 13 février au siège de l’ONU, à New York, un débat public sur le thème «Justice transitionnelle en période de conflit et post-conflit : un élément de base pour la consolidation de la paix». Au cours de ces assises, le ministre des Affaires Etrangères, de la Coopération, de l’Intégration Africaine et des Nigériens, à l’Extérieur, M Kalla Ankouraou, a fait une intervention dans laquelle il a mis l’accent sur la nécessité de promouvoir la réconciliation et de briser le cercle de l’impunité.
A l’entame de son intervention, le ministre Kalla Ankouraou a souligné la pertinence du thème car dit-il, la justice transitionnelle a joué et continue de jouer un rôle déterminant dans les périodes de conflit et post conflit, et tout particulièrement en Afrique. Un rôle d’ailleurs reconnu par les Nations Unies, estime le ministre ainsi que le souligne, dans son rapport de 2004 sur l’état de droit et la justice transitionnelle, le Secrétaire général des Nations Unies qui disait que «le traitement du passé a pour but d’établir les responsabilités, de rendre la justice et de permettre la réconciliation». Le ministre cite sur le même sujet les propos M. Guterres actuel SG de l’ONU qui, lors d’un débat public organisé par le Conseil de sécurité en 2018, déclarait que «La réconciliation ne saurait se substituer à la justice, ni même ouvrir la voie à l’amnistie pour les crimes les plus graves».
Le ministre des Affaires étrangères a ensuite souligné la nécessaire de promouvoir la réconciliation et briser le cercle de l’impunité. «Une réconciliation réussie contribue à prévenir la résurgence des conflits et permet de les résoudre de façon durable», a-t-il déclaré avant d’assurer du soutien du Niger aux actions des Nations Unies dans le cadre de la justice transitionnelle, notamment celles qui visent directement à garantir la consolidation et la pérennisation de la paix. Toutefois, précise-t-il la justice transitionnelle doit tenir compte de la nature et de la complexité des conflits, et favoriser la participation de toutes les franges sociales, notamment les femmes, les jeunes, la société civile et autres leaders d’opinions, si elle veut atteindre son objectif.
Le ministre Kalla Ankouraou a exprimé l’appel du Niger en faveur d’un renforcement des capacités des missions du Haut Commissaire aux droits de l’homme afin de mieux protéger les populations civiles, en particulier les plus vulnérables que sont les femmes et les enfants. «Le Niger soutient les résolutions 70/262 de l’Assemblée Générale et 2282 du Conseil de sécurité, qui mettent un accent particulier sur le caractère fondamental de la justice transitionnelle, dans les efforts de pérennisation de la paix», a-t-il déclaré, tout en reconnaissant l’existence d’une diversité de modèles en matière de justice transitionnelle. Le ministre des Affaires étrangères, a dans ce sens, indiqué que le Niger souscrit à la politique de justice transitionnelle de l’Union Africaine adoptée en février 2019, et à propos de laquelle le Président de la Commission, M. Moussa Faki Mahamat disait que : «la justice transitionnelle est indispensable à la promotion des droits de l’homme et de la justice, de la paix et de la sécurité, de la bonne gouvernance et du développement». D’où d’ailleurs, l’intérêt pour l’Union africaine de disposer d’un référentiel de justice transitionnelle authentique au continent et qui valorise les systèmes africains de justice traditionnelle et les expériences vécues.
Siradji Sanda(onep)