Une semaine après l’attaque terroriste meurtrière de Kouré, qui a fait huit (8) morts, dont deux Nigériens et six Français, la Commission Nationale des Droits Humains (CNDH), a rendu publique, le dimanche 16 août une déclaration. Dans cette adresse lue par le président de l’Institution, Pr Khalid Ikhiri, en présence de plusieurs Commissaires et du personnel administratif de ladite Commission, la CNDH s’est dite indignée, attristée et condamne, avec la dernière énergie, cette attaque barbare. La CNDH a aussi condamné l’attitude du gouvernement français, consistant à classer le Niger en ‘‘zone rouge’’.
«La CNDH présente ses condoléances les plus émues à la communauté humanitaire du Niger et aux familles endeuillées des disparus. Elle apporte également son soutien aux Forces de Défense et de Sécurité (FDS) engagées sur le front de la lutte contre le terrorisme au Niger et dans l’espace Sahélo-Saharien», a indiqué Pr Ikhiri. La CNDH dit fonder l’espoir que les auteurs et complices de cet acte odieux seront rapidement retrouvés et jugés conformément à la loi en vigueur. En outre, l’Institution invite la population civile des régions affectées par l’insécurité à une plus grande collaboration avec les FDS, afin de faire échec à toute tentative de déstabilisation de notre pays et de la sous-région.
Par ailleurs, la CNDH a saisi l’occasion pour déplorer et condamner l’attitude du gouvernement français, classant le Niger, tout entier, ‘’en zone rouge’’. La CNDH s’est ensuite demandée, selon quels critères, en quelle qualité et à quel titre, le gouvernement français s’autorise-t-il, d’étiqueter le Niger, tout entier, de ‘‘zone formellement déconseillée’’. «Ce qualificatif de ‘‘zone rouge’’, dénué de tout fondement, isole le Niger du reste de la communauté internationale, ternit son image, mais a également un impact négatif sur la jouissance et l’effectivité des droits Humains, notamment le droit d’aller et venir, les droits économiques, sociaux et culturels, les droits de solidarité, etc.», a déploré le président de la CNDH.
«Par la même occasion, la Commission Nationale des Droits Humains rappelle au gouvernement français, tout comme les pays en développement, que les grandes nations ne sont pas non plus épargnées par le terrorisme comme nous l’enseigne l’histoire récente», a-t-il ajouté. Selon le président Khalid Ikhiri, c’est pour toutes ces raisons et d’autres encore, que la CNDH recommande au gouvernement du Niger d’exiger du gouvernement français de reconsidérer cette qualification émotionnelle, préjudiciable pour le Niger et son peuple. Le cas échéant, le gouvernement nigérien doit user de tous les moyens légaux afin d’obtenir réparation, estime l’Institution.
Par ailleurs, la CNDH lance un appel aux humanitaires pour le respect scrupuleux des itinéraires initialement convenus avec les FDS et de la règlementation régissant les déplacements des personnes dans les zones à risques. En effet, il n’est pas rare de constater que les humanitaires prennent un itinéraire autre que celui initialement et officiellement convenu avec les Autorités administratives et militaires. Enfin, la CNDH dit avoir une pensée particulière pour l’ensemble des personnes civiles, humanitaires et administratives, victimes d’enlèvement et souhaite qu’elles soient toutes retrouvées saines et sauves.
Mahamadou Diallo(onep)