Le bureau exécutif du Syndicat national des professionnels de la presse écrite et audiovisuelle du Niger (SYNAPPEAN), élargie aux personnels des médias privés, a rendu publique le jeudi 25 janvier dernier une déclaration relativement à leurs conditions de vie et de travail. Au cours de cette sortie médiatique, le syndicat a dénoncé le sort qui leur a été réservé par les promoteurs des médias.
Dans cette déclaration lue par M. Souleymane Ousmane, membre du syndicat, il ressort que depuis quelques mois, les travailleurs des médias privés végètent dans une situation de précarité alarmante et sans précédent, caractérisée par plusieurs mois d’arriérés de salaires selon les médias, allant d’un mois à plus d’un an. Cette situation, souligne la déclaration, est consécutive au coup d’Etat intervenu le 26 juillet 2023, qui a entraîné le départ de nombreux projets et programmes, partenaires privilégiés des médias privés du Niger. La déclaration a aussi dénoncé la mauvaise gestion de certains responsables des médias.
Selon ce syndicat les médias privés ont vu une réduction drastique de leurs recettes avec la diminution des annonces et des activités en lien avec ses partenaires. « Aujourd’hui, force est de constater que les conditions de vie et de travail des agents des médias ne sont pas reluisantes du fait de la mauvaise gestion des responsables des médias au mépris des textes en vigueur en la matière », a souligné M. Souleymane Ousmane. Face à cette situation, le SYNAPPEAN s’est posé un certain nombre de questions : Comment comprendre la situation d’un agent d’un média privé qui, pendant plus de 10 ans, ne perçoit qu’une prime dérisoire ? Comment comprendre aussi que des agents des médias privés gardent toujours le statut de stagiaires sur papier malgré le nombre d’années de service professionnel sur le terrain ? Comment comprendre également que certains responsables de médias mènent une vie de prince alors que les agents n’arrivent même pas à assurer le minimum vital ?
C’est pourquoi, la structure syndicale a fustigé le sort qui a été réservé aux travailleurs hommes et femmes des médias privés du Niger. Elle exige le paiement de tous les arriérés de salaires au niveau des médias privés, sans exception et sans délai, le respect de la convention collective interprofessionnelle des médias en vigueur depuis un an. Le syndicat exige également l’amélioration des conditions de vie et de travail de tous les professionnels des médias. Le SYNAPPEAN a en outre rappelé à l’ordre les responsables des médias privés quant à leurs engagements vis-à-vis de leurs employés. Il demande à l’Etat d’accompagner les médias privés, surtout en ce moment particulier de notre pays et d’utiliser dorénavant le fonds d’aide à la Presse pour le payement de tous les arriérés de salaires, si les promoteurs ne font pas preuve de bonne foi. Le syndicat a par ailleurs invité les autorités de transition à avoir un œil regardant sur les conditions de vie et de travail des agents des médias privés.
Le syndicat a félicité et encouragé les forces de défense et de sécurité qui ne ménagent ni leurs temps, ni leurs efforts pour la défense de l’intégrité du territoire national face aux attaques perpétrées par les terroristes dans notre pays. Enfin, le Syndicat National des Professionnels de la Presse Écrite et Audiovisuelle du Niger (SYNAPPEAN), élargi aux hommes et femmes des médias privés, demande à toutes ses militantes et à tous ses militants de rester vigilants, mobilisés et engagés afin de restaurer l’image de marque des professionnels de la presse écrite et audiovisuelle au Niger.
Rabiou Dogo Abdoul-Razak (ONEP)