Pour le scrutin présidentiel du 22 novembre prochain, le Président et candidat, M. Roch Marc Christian Kaboré, ne sera pas en manque d’arguments pour mener une campagne soutenue. Il peut aussi miser, d’une part sur son programme politique assorti d’une vision d’avenir, et d’autre part sur le bilan de ses cinq années d’actions au service du Pays des Hommes Intègres. Ce bilan, même si gravement contrarié par une situation sécuritaire tendue qui a eu pour effet de remettre aux calendes grecques certaines ambitions de développement, ne pèserait pas moins dans la balance en faveur du président-candidat.
Il faut dire que la bourrasque des attentats terroristes perpétrés en plein cœur de la capitale burkinabé aux premières heures de ce premier mandat du Président Roch Marc Christian Kaboré, suivies de la série noire des attaques répétées à l’intérieur du pays, n’étaient pas pour créer un climat propice à une saine émulation une meilleure conduite des actions de développement. A l’insécurité ambiante, il faut aussi ajouter l’instabilité de l’équilibre budgétaire du fait de la lourde ardoise des engagements du gouvernement de transition qu’il fallait honorer au nom du principe de la continuité de l’Etat. Il y avait également ce front social délétère inhérent aux stigmates de l’insurrection populaire ayant emporté le régime de Blaise Compaoré, avec une certaine accentuation des revendications pressentes des syndicats et des structures de la société civile.
Mais face à tous ces défis le Pays des hommes intègres a su se tenir débout en jouant la carte de la résilience. Envisageant l’avenir du pays avec un réel optimisme, tout en gérant les impératifs d’ordre sécuritaire, les nouvelles autorités se sont mises à l’œuvre sur les autres fronts du développement, notamment en actionnant les manettes de la dynamisation des secteurs porteurs pour l’économie et les emplois.
Qui mieux que le directeur du Bureau de suivi du programme présidentiel (BSPP), Dr. Mathias Somé, peut nous édifier sur le chemin parcouru au cours des cinq ans de mise en œuvre du programme du Président Roch Marc Christian Kaboré ? Nous l’avons rencontré. Et il nous a expliqué qu’au départ, les ambitions du programme présidentiel pour impulser la locomotive du développement économique s’articulaient autour de 626 engagements. Cependant, au regard des pesanteurs du moment qui freinaient la machine, il a fallu revoir la copie pour se concentrer sur 147 de ces engagements, dans six domaines clés que sont la santé, l’eau et l’assainissement, l’énergie, l’agriculture, la nutrition et les infrastructures. Il s’agissait, selon Dr Somé, de focaliser les moyens disponibles sur des actions décisives pouvant permettre d’atteindre les populations dans leur vraie vie quotidienne.
Appréciant les résultats des cinq ans d’actions du Président Kaboré, le directeur du BSPP se réjouit de citer, entre autres critères de performance, un plus large accès aux soins de santé grâce au système de gratuité des soins aux femmes en grossesse et aux enfants de moins de cinq ans et à l’assurance maladie, la réalisation de plusieurs infrastructures, le remplacement de milliers de classes sous paillotes par des classes en matériaux définitifs, etc. « Globalement, le taux de réussite s’élève à au moins 85% dans les six domaines cibles», confie Dr. Mathias Somé.
Il faut dire que, dans le cadre de la dynamisation des secteurs porteurs pour l’économie et les emplois, le projet de société du Président du Faso, dont la finalité est d’aboutir à une véritable transformation de l’économie burkinabè, réserve une bonne place aux secteurs de production ainsi qu’à ceux pouvant soutenir la production.
Dans le domaine de l’économie agro-sylvo-pastorale, halieutique et faunique, qui occupe près de 80% de la population active burkinabè, le président Kaboré s’est fait le pari d’apporter une amélioration sensible de la productivité des agriculteurs et leur niveau de vie par une transformation assez considérable des ressources naturelles dont regorge le pays afin de garantir la sécurité alimentaire du pays. C’est ainsi que quatre engagements majeurs ont été identifiés, à savoir la maîtrise de l’eau par une intensification des aménagements agricoles ; le développement de la mécanisation agricole ; l’amélioration de la productivité agricole par l’accès aux intrants agricoles, et l’amélioration de la disponibilité alimentaire.
Agriculture : la dynamique de l’agrobusiness
Cette approche a permis d’obtenir des résultats globalement satisfaisants. Pour ce qui de l’intensification des aménagements agricoles, le bilan fait ressortir l’aménagement de plus de 32 000 hectares de superficies agricoles entre 2016 et 2020, dont 22 000 hectares de bas-fonds et 235 000 hectares de forêts pour la production de bois-énergie. Ainsi, les taux de réalisation des objectifs du PNDES évoluent de 70% à plus de 205%.
Et pour soutenir cette dynamique, il faut y faire appel aux équipements agricoles et rendre accessibles les intrants. C’est dans cette optique que 56 000 unités d’équipements agricoles, dont 1 051 tracteurs et 1 000 motopompes ont été mis à la disposition des producteurs. Et, cerise sur le gâteau, pour aller de l’avant dans la mécanisation agricole, une unité à part entière de montage de tracteurs et de motoculteurs est en cours de construction pour être opérationnelle d’ici la fin 2020.
Sur le plan des intrants, l’engagement de l’Etat s’est traduit par une subvention ayant permis l’acquisition de plus de 116 000 tonnes d’engrais, 35 000 tonnes de semences. Là aussi, dans le souci de sortir du cycle de l’aléatoire, la construction en cours d’une unité de production d’engrais minéraux permettra désormais au Burkina Faso de produire son engrais pour couvrir les besoins des producteurs.
Sur le plan pastoral, les actions visent surtout à augmenter sensiblement la disponibilité de l’aliment bétail et le taux de vaccination du cheptel. C’est ainsi que 1 034 689 hectares d’espaces pastoraux ont été aménagés, et 438 parcs de vaccination ont été construits.
Dans la droite ligne de la vision du Président Roch March C. Kaboré qui est de tendre vers le développement de l’agrobusiness, il a été mis en œuvre une initiative particulière de promotion et de mise à l’échelle des exploitations agricoles innovantes, performantes et résilientes (AIPR). Cette initiative a permis déjà la mise en place de plus de 300 exploitations agricoles et un incubateur pour permettre aux jeunes de se lancer dans des exploitations innovantes.
Toujours est-il que, la construction du barrage stratégique de Samendéni, avec sa capacité de 1 milliard 50 millions de m3 d’eau, et de 13 nouveaux autres, ainsi que la réhabilitation 25 barrages existants seront d’un apport considérable pour le développement d’activités d’agrobusiness.
Et les perspectives s’annoncent encore plus prometteuses avec la mise en place, tant attendue par les producteurs agricoles, du fonds de développement agricole qui permettra de lever définitivement les contraintes liées à l’accès aux crédits des petits producteurs.
Assurément, tous ces efforts ne
sauraient rester vains en termes de résultats. Ils ont permis de porter la production céréalière à 5,2 millions de tonnes en 2018-2019, niveau record au cours des 10 dernières années et 5 029 321 tonnes pour la campagne agricole 2019-2020.
Des routes pour accélérer le développement…
En toute évidence, le secteur des infrastructures routières se situe au cœur de la nouvelle dynamique. A ce niveau, l’objectif visé est de propulser la croissance économique en accélérant le désenclavement interne et externe de notre pays pour faciliter la mobilité des personnes, des biens et des services. Pour ce faire, il a fallu entreprendre des travaux de Titan. C’est ainsi que le gouvernement a lancé des travaux de bitumage de
1 731 km de routes, dont 771 km sont achevés et 960 km en cours. De même, sur 2 323 km de pistes rurales dont les travaux ont été engagés, 1 928 km sont achevés, 395 Km sont en travaux et 1 400 km vont être engagés en 2020. S’y ajoutent les travaux effectifs d’entretien sur 19 489 km de réseau routier et de pistes rurales, tandis que d’autres entretiens portant sur 16 534 km ont démarré en 2020.
Le secteur de l’énergie est aussi un des grands moteurs du développement. A travers des actions massives visant à œuvrer à l’accroissement des capacités de production, à la disponibilité et à l’accessibilité de l’énergie au profit des populations, la puissance électrique disponible est portée à 657 Mégawatts en 2019 contre 325 Mégawatts en 2015. Sur le plan de la transition énergétique et la promotion des énergies renouvelables, le Burkina Faso est cité en exemple avec plus ses 15 projets de construction de centrales solaires en cours, hormis l’emblématique centrale de Zagtouli d’une capacité de 33 MW, une des plus grandes de la sous-région en matière d’énergie
solaire.
Par Assane Soumana, envoyé spécial(onep)