Ces derniers temps, on constate une hausse exorbitante des prix des condiments, et légumes, particulièrement celui de la pomme de terre sur les marchés de Niamey. Tubercule de plus en plus consommé par de nombreuses personnes, la pomme de terre se fait rare, et se vend à un prix qui ‘’déchire le cœur’’.
Maman Sani est un vendeur de pomme de terre au Petit marché de Niamey. Une activité qu’il exerce depuis des années. Selon ses explications, le produit leur provient maintenant de l’Algérie et du Burkina Faso. « Nous achetons par kilo ou par sac. Tout dépend de ce qu’on a eu. Le sac est actuellement à 40.000 FCFA. Je vends le kilo à 900 FCFA. Cette cherté est liée à la rareté du produit. Il y a surtout la non disponibilité de la pomme de terre du Niger qui est essentiellement produite à Agadez et à Bonkoukou. Tout cela a contribué à la hausse du prix », explique-t-il.
Malgré la cherté du produit, ajoute-t-il, les gens en achètent. « Chacun veut montrer qu’il est capable d’acheter la pomme de terre malgré sa cherté. Le moment où elle était à 300 FCFA le kilo, les gens n’accordaient pas du tout de l’importance à cet aliment. C’est maintenant que les gens en raffolent », s’étonne ce commerçant.
Issa est un autre vendeur de condiments, en particulier de la pomme de terre. « Nous achetons le kilogramme à 700 FCFA pour le revendre en détail à 800 ; 850 FCFA voire 900 FCFA ; tout dépend des vendeurs. C’est un produit qui n’est pas disponible, d’où la raison de sa cherté. Si la pomme de terre d’Agadez et Bonkoukou était disponible, il n’y aurait pas trop d’impact sur le prix. Nous avions même l’habitude de vendre celle produite au Niger à 300 FCFA le kilo. Maintenant ce n’est plus le moment. Actuellement c’est celle d’Algérie qui est sur le marché. C’est très rarement qu’on trouve pour Agadez. Nous commandons aussi à partir du Maroc et du Burkina Faso », ajoute Issa.
D’après ce commerçant, le sac de 50 Kg est vendu à 34.000 FCFA et jusqu’à 42.000 FCFA le sac de 60 Kg et celui de 70 Kg à 47000 FCFA. « Ce n’est pas tout le monde qui a la capacité et les moyens d’acheter un kilo de pomme de terre à 900F CFA. Tout de même il y a des gens qui en achètent, mais pas comme avant », affirme le revendeur « Nous enregistrons beaucoup de pertes. Par exemple, quand on prend le sac de 100 Kg, automatiquement nous enregistrons une perte de 5 Kg de pommes gâtées. Par contre, je peux vendre 50, 70 ou 80 Kg par jour. Tout dépend du jour du marché », indique Issa. Mais il y a aussi souvent des difficultés en ce qui concerne la clientèle. « Nous rencontrons également quelques incompréhensions avec nos clients, qui pensent que c’est nous qui augmentons les prix des produits », se désole-t-il.
Aussi, le jeune vendeur appelle les clients à patienter davantage. « Cette situation est passagère. Le prix de la pomme de terre ne va pas rester comme ça. Qu’ils nous comprennent aussi. Ce n’est pas de notre faute. Aucun vendeur ne souhaite avoir de problèmes avec ses clients », conclut-t-il.
Yahouza un vendeur ambulant rencontré au marché du rond-point Harobanda, rappelle qu’il y a actuellement deux mois que la pomme de terre est devenue un produit rare et qui coûte cher. « Je m’approvisionne au marché Doli. Depuis là-bas, j’achète le kilo à 700 FCFA pour le revendre à 800 FCFA ou 750 FCFA. Je préfère sillonner la ville tout en espérant écouler mes produits. Parce que la pomme de terre est un produit qui se gâte très facilement. Cette hausse du prix n’impacte pas que les clients, ça nous retombe également parce qu’il n’y a pas assez de demande, ce qui fait que nous enregistrons des pertes », déplore Yahouza.
Farida Ibrahim Assoumane (ONEP)