Il est important de noter que la capitale nigérienne, Niamey, connaît une croissance rapide qui s’accompagne avec des défis majeurs, notamment en matière de gestion de la circulation routière. Parmi ces défis, l’absence ou le dysfonctionnement des feux tricolores sur plusieurs ronds-points stratégiques. Cet état de fait constitue un probléme préoccupant. Ces dispositifs, essentiels pour réguler la circulation et garantir la sécurité des usagers, semblent être jetés au second plan, au grand désarroi des automobilistes. Cette situation met en danger la sécurité des usagers de la route et alourdit le quotidien des habitants.
Les feux tricolores jouent un rôle crucial sur les voies publiques. En signalant les priorités de passage, ils permettent une circulation fluide, préviennent les accidents et minimisent les embouteillages. Ils sont particulièrement indispensables sur les ronds-points où les flux de véhicules provenant de plusieurs directions se croisent, en organisant les priorités de passage sur des carrefours complexes. En l’absence de ces régulateurs automatiques, les conducteurs sont livrés à eux-mêmes, une situation souvent chaotique dans une ville où le respect du code de la route laisse à désirer.
Plusieurs ronds-points stratégiques sont dépourvus carrément de feux tricolores fonctionnels. Parmi eux, les ronds-points Justice, Hôpital, 6è, Église, Wadata, Police Secours, Niamey 2000, Maourey, Liberté, Aéroport, figurent en tête de liste, pour ne citer que ces grands ronds-points. Sur certains carrefours, les dispositifs sont présents, mais ils sont hors-service.Comme des objets décoratifs, ils fonctionnent souvent la nuit, et le jour, ils sont en état de dysfonctionnement ou vice-versa, à l’image du rond-point Nigelec Centrale, rond-point terrain Musulman, rond-point Place Toumo, rond-point Haro Banda, rond-point Gadafawa, et plusieurs autres points. Ces dispositifs défaillants ne font qu’aggraver une situation déjà critique. Ces équipements censés assurer un flux de trafic ordonné, ne remplissent plus leur rôle, transformant ces lieux en zones de chaos permanent.
Le dysfonctionnement de ces feux tricolores engendre de nombreux problèmes. Par exemple, au rond-point de la Francophonie, le dysfonctionnement des signalisations crée des situations à haut risque. Aux heures de pointe, les embouteillages deviennent ingérables, notamment pour les travailleurs et les élèves qui peinent à circuler sur les grandes voies. L’absence de régulation est d’autant plus flagrante lorsque la police routière est absente. Les conducteurs, impatients et incapables de respecter les règles de circulation, se retrouvent dans une lutte désorganisée pour avancer, ignorant complètement les règles de priorité.
Cette indiscipline, combinée à l’absence de signalisation fonctionnelle, transforme les ronds-points en des véritables zones de conflit, où les conducteurs s’entremêlent dans un esprit de «je passe ou personne ne passe». La situation aboutit fréquemment à des conséquences dramatiques : embouteillages aux heures de pointe, accidents souvent mortels, retards, frustrations, insultes, et parfois même des bagarres, sans oublier les nombreux dégâts matériels. Ces comportements témoignent d’un manque de sensibilisation et de civisme routier chez certains usagers.
Malgré son statut de capitale, ses ambitions de modernité, Niamey peine à répondre aux besoins croissants d’une ville en pleine expansion. Avec ses infrastructures routières défaillantes, la ville donne parfois l’impression d’être un «gros et grand village». La gestion de la circulation reste archaïque et inefficace. Pourtant, une gestion efficace des ronds-points, soutenue par des équipements modernes tels que des feux tricolores fonctionnels, est essentielle pour une ville qui aspire à la modernité.
La sécurité routière et la fluidité du trafic à Niamey passent nécessairement par une gestion rigoureuse des infrastructures de signalisation. Pour y remédier, il est urgent pour les autorités municipales de réhabiliter et d’installer des feux tricolores sur les ronds-points stratégiques pour faire de Niamey une véritable capitale moderne et sécurisée. Ces efforts doivent s’accompagner de campagnes de sensibilisation pour inciter les usagers à respecter le code de la route.
Une ville en pleine croissance comme Niamey ne peut pas se permettre de négliger ces aspects essentiels de la sécurité et de la fluidité du trafic. C’est en mettant en adéquation les investissements dans le domaine des infrastructures, de l’entretien et du suivi, ainsi que dans l’éducation civique de qualité que la capitale pourra espérer répondre aux défis de la modernité.
Assad Hamadou(onep)