Pendant que les autorités et les partenaires de l’école nigérienne se mobilisent pour mettre fin aux classes en paillotes à Niamey et dans le reste du pays, un autre aspect non moins préoccupant attire l’attention. C’est le phénomène des écoles publiques sans clôture, à découvert, notamment dans certains quartiers de Niamey tels qu’à Saga, à la Cité Olani, à la Cité Député, et à Talladjé.
Les parents d’élèves en sont conscients mais restent impuissants face à la vulnérabilité des leurs enfants dont les écoles sont sans clôture. Car ils sont exposés à toutes sortes de dangers comme les vols, agressions, ou même les incendies. Mme Aichatou Souleymane, une mère lance un appel à l’endroit des autorités car elle n’a pas l’esprit tranquille avec ses trois enfants inscrite à l’école primaire de Gamkalley dans la zone industrielle. « N’importe qui peut rentrer et sortir malgré la surveillance des enseignants, puisqu’ils ne peuvent pas contrôler autant d’espace sans clôture. Et je me demande ce qui se passera lorsqu’un pervers, un chien méchant ou tout simplement un fou agressif rentrent dans la cour pendant la recréation par exemple. L’on peut s’attendre au pire avant de secourir ses enseignants et élèves », s’inquiète Mme Aichatou Souleymane.
C’est qui préoccupe le plus, ce sont les automobilistes, les motocyclistes qui traversent des parties de la cour de l’école lorsqu’elle n’est pas clôturée. Et cela même quand les enfants sont en récréation ou à l’heure de la descente.
Pour Mme Mounkaila Saadatou, une enseignante, les dangers sont évidents dans une école non clôturée. « Cela fait longtemps que j’enseigne dans une école non clôturée, c’est gênant on est à l’air libre et c’est difficile de surveiller les élèves vu leur nombre, mais on fait de notre mieux pour les sécuriser. De fois quand je donne de cours et les motos circulent, les élèves sont distraits et ne font que regarder la fenêtre et non le tableau. Je me souviens il y’avait un jour un conducteur en état d’ébriété dans une voiture est rentré dans notre cour ; il a failli renverser un élève de CE1 sans le savoir mais grâce à DIEU l’enfant s’est écarté de sa trajectoire », confie-elle.
Un autre enseignant qui a voulu garder l’anonymat, affirme « qu’une école sans cloture est un endroit à risque où les enfants sont exposés. Une école doit être clôturée avec une porte car les apprenants doivent se sentir en sécurité pour bien étudier, mais pas être à l’air libre comme dans un marché. Ils sont exposés à toute sorte de menace », déplore-t-il.
L’initiative de zéro classe paillote à Niamey est à saluer mais même avec les classes en matériaux définitifs si des écoles sont sans clôture, les conditions d’apprentissage ne seraient pas bien réunies.
Nafissa Yahaya (onep)