L’esprit en vacances, la mémoire en hibernation voire mue par une mauvaise foi, l’Union Européenne (UE) feint d’ignorer que le 12 août 2024, au terme d’un Conseil des ministres, présidé par le Président du Conseil National pour la Sauvegarde de la Patrie (CNSP), Chef de l’Etat, Président du Conseil des ministres, le Général de Brigade Abdourahamane Tiani, l’Etat du Niger a décidé d’affecter, sur fonds propres, une enveloppe de 12 milliards de FCFA dans le cadre des opérations de prévention et de gestion des inondations qui avaient affecté notre pays.
Afin de mobiliser rapidement et efficacement ces fonds, le Président du CNSP, Chef de l’Etat, a donné des instructions pour qu’un montant de 2 milliards de FCFA issu du recouvrement de la Commission de Lutte contre la Délinquance Financière et Fiscale (CoLDEFF) soit immédiatement affecté à ces opérations.
En plus, le gouvernement a prévu un réaménagement budgétaire pour une allocation supplémentaire de 10 milliards de FCFA consacrés aux opérations de prévention et de gestion des inondations.
Et, le communiqué de cette séance du Conseil des ministres de ce 12 août 2024 a été clair et on ne plus péremptoire : cette décision du gouvernement de prendre en charge, sur fonds propres, les opérations de prévention et de gestion des inondations, toutes les activités et actions connexes, relèveront de l’Etat, de l’Etat uniquement et, ce, dans la droite ligne de l’affirmation de la souveraineté nationale.
Il est patent que le Niger, qui a choisi en toute responsabilité de mobiliser ses propres fonds pour répondre aux besoins des populations sinistrées, n’a jamais sollicité une aide humanitaire internationale encore moins de l’UE pour gérer les inondations.
Cependant, aussi paradoxal que cela puisse paraitre et nonobstant la clarté et la concision du communiqué du Conseil des ministres qui indique que la gestion des inondations sera prise en charge sur fonds propres de l’Etat au nom de la souveraineté nationale, l’on apprend à travers un communiqué du Ministère en charge des Affaires Etrangères et de la Coopération, que l’UE a mis à la disposition du Niger, sans que notre pays en ait fait la demande, un appui de 1,3 millions d’euros pour, semble-t-il, assister les victimes des inondations survenues dans notre pays.
Poursuivant sa dynamique inamicale et méprisante, l’Ambassadeur de l’UE au Niger a, de manière unilatérale, distribué et partagé cette subvention à certaines ONG, à l’insu toujours des autorités nigériennes, avec une répartition par région faite à sa guise, selon son humeur.
Après la découverte du pot aux roses par le CNSP et le gouvernement, l’UE s’est fendue dans une complainte à travers une grosse littérature qui, du reste, confirme les faits révélés par les autorités nigériennes.
Face à cet acte irrespectueux qui bafoue la dignité des fils et filles de la Nation, bouscule toutes les règles de bienséance, viole les usages diplomatiques, les autorités de notre pays, toujours constantes et cohérentes dans la gestion de la vie de la Nation et le respect de la souveraineté nationale, ont demandé le rappel de l’Ambassadeur de l’UE, Monsieur Salvador Pinto Da Franca, un nom révélateur qui explique ses agissements et accointances.
Contrairement aux jérémiades, plaintes, complaintes et larmes de crocodile de l’UE, la décision de rappel de l’Ambassadeur en question émane bel et bien du Niger. Qu’on se le tienne pour dit !
En définitive, ce fâcheux épisode entre le Niger et l’UE vient rappeler à tous les pays, toutes les organisations ou institutions internationales, continentales et sous-régionales, que le CNSP et le gouvernement restent constants dans la dynamique de l’affirmation de la souveraineté nationale et demeurent cohérents dans la satisfaction des besoins fondamentaux des populations et qu’aucun acte dédaigneux, d’où qu’il vienne, ne saurait être toléré au nom justement de la dignité de l’homme nigérien et de la souveraineté nationale.
Le Niger reste ouvert à toute relation de coopération avec tous les pays et organisations internationales mais dans le respect mutuel, la souveraineté nationale et les intérêts de ses populations.
D’ores et déjà, l’Etat du Niger a décidé de commanditer un audit sur la gestion des fameux fonds de l’UE pour découvrir les circuits sinueux et voies parallèles qu’ils ont irrigués.
Alou Moustapha (ONEP)